mercredi 28 novembre 2018

Intelligence

Bonjour.

Voici cette semaine un texte traitant de l'intelligence, à un  niveau social et quotidien. Je n'ai pas le background philosophique et psychologique nécessaire pour développer cette notion en profondeur. Ainsi, comme souvent dans mes écrits, j'adopte la démarche suivante: réfléchir et formaliser ce que j'observe et vit, allant un peu plus loin que la posture de simple spectateur... C'est pourquoi je décris dans ce texte quelques observations sociales et quotidiennes autour de l'intelligence, sans m'attaquer à une réflexion profonde sur ce thème précis. 


 Dans notre société humaine, l'intelligence est une notion fondamentale. Sans aller dans des théories philosophiques profondes, on observe à un niveau social une volonté des humains de se hiérarchiser par l'intelligence. Je vais donc développer deux idées liées à ce concept, en restant à un niveau commun et social.

D'abord, je vais dénoncer ce que j'appelle la Culture de l'ignorance. C'est quelque chose qui me révulse et me révolte. Voici un exemple qui exprime bien pour moi cela, et qui m'a donné envie d'écrire ce texte. Récemment, en écoutant la radio, un présentateur a pendant le flash d'informations parlé des ondes gravitationnelles, dont l'observation a valut un prix Nobel. Le collègue de ce présentateur, après ses explications, a tenté de faire de l'humour en dénigrant les hautes connaissances scientifiques, jouant la carte de l'idiot qui ne comprend rien à cela. Ce qui est grave, c'est qu'il ne s'est pas fait explicitement passer pour un idiot, mais pour quelqu'un de "normal", dont ce genre de connaissance est soit-disant inaccessible. Voyez vous le problème que cet exemple soulève ? Dans la culture de masse, les connaissances scientifiques sont considérées comme inaccessibles. Elles sont donc rejetées en bloc, quasiment catégorisées comme ennemis au divertissement et au commun des mortels. Cela me révolte! Ce fossé me dégoûte. En effet, je ne peux dénier que la Science est compliquée. Mais c'est ce qui en fait sa beauté! Sans vouloir pleinement la comprendre, on peut au moins s'y intéresser, et ne pas rester fermé face à elle. La vulgarisation est très commune, et si on est un peu ouvert, on peut comprendre énormément de chose sur notre monde et notre univers. Cette ouverture d'esprit est même essentielle pour s'épanouir intellectuellement, afin de mieux vivre dans notre monde, et de mieux comprendre la vie. La Science ne peut que nous apporter des aptitudes cognitives très utiles, comme un sens de la logique et un esprit critique pouvant ensuite servir dans plein de domaine, comme la Philosophie. Cependant, ce n'est pas le postulat de la culture de masse. Cela me désole, car l'ignorance est glorifiée. Les médias en général semblent vouloir qu'on soit fermé à toute réflexion. Si tout le monde ne peut comprendre les faits scientifiques modernes, donner à ceux qui le peuvent une vulgarisation valorisée est essentiel. Il faut s'ouvrir, et pas se fermer. Vaut mieux ne pas réussir à comprendre, mais au moins essayer. Je n'ai pas de solution pour combattre cette culture de l'ignorance, mais j'espère que la dénoncer dans ce texte sera déjà un premier pas.
Ensuite, je vais développer une idée qui pour moi définit l'Intelligence à un niveau social. En effet, l'Intelligence est le fait de penser aux autres avant soit. Ainsi, l'égoïsme est une grande preuve d'idiotie. On peut mesurer notre intelligence grâce à notre capacité à penser aux autres avant soit. Deux exemples m'ont révélé cette idée. Le premier, c'est l'observation de personnes qui dans un tram bondé en heure de pointe, ne réfléchissent pas à la répartition de l'espace. Ces personnes, gonflées par le monde (comme tous cela dit), font en sorte d'avoir le plus de place possible, et jouent à Candy Crush (preuve de bêtise, ou du moins de non ouverture au monde extérieur)! Le second exemple, c'est le respect du code de la route de certains conducteurs. Par exemple, il m'est arrivé de me faire vivement klaxonner alors que j'attendais au pied d'un feu vert que l'intersection soit dégagée des bouchons pour m'y engager. C'est explicitement dit dans le code de la route qu'on ne doit s'engager dans une intersection que si on est sûr de pouvoir s'y dégager. Mais il semblerait que beaucoup oublient cette règle.

Ainsi, je pense avoir trouvé une définition satisfaisante de l'Intelligence à un niveau social. Il faudrait maintenant que j'essai d'en vérifier la cohérence d'un point de vue philosophique, ce que je ferais surement dans un autre texte... 

Les textes que je vous partage sont de plus en plus récent. J'ai donc de moins en moins besoin de les commenter, vu qu'ils sont de plus en plus développés et contextualisés. Cela m'arrange bien vu que ma santé intellectuelle actuelle m'empêche d'avoir le temps et l'énergie de commenter ces textes de manière satisfaisante.
Je vais juste ici ajouter une hypothèse à la culture de l'ignorance (autre que l'idée complotiste qu'un gouvernement préfère contrôler des moutons dociles et idiots que des intellectuels pouvant remettre en cause ses décisions). Comme je le vis intensément en ce moment, réfléchir est quelque chose de difficile, qui demande un effort parfois destructeur. Ainsi, il est évident qu'il est beaucoup plus facile de se complaire dans l'idiotie, ne serait-ce que dans l'ignorance, préférant se divertir sans penser, afin de ne pas se fatiguer. Peut-être est-ce une condition au bonheur ? Personnellement, je pense qu'il est préférable de s'user à réfléchir et s'épanouir dans le savoir plutôt que dans l'ignorance... 

Et vous, qu'en pensez-vous ? 

mercredi 21 novembre 2018

L'éclectisme du métalleux

Bonjour.

Voici un texte à la portée philosophique très limité, mais nécessaire de part son message de tolérance et de compréhension.

Dans ce court texte, je voudrais expliciter un problème que j'ai souvent rencontré dans ma vie.
Sans me considérer pleinement comme un "Métalleux" (en effet, je n'aime pas les étiquettes, et si j'adore le Heavy Metal, j'ai d'autres aspects de ma vie qui sont suffisamment importants pour me refuser ce titre qui impliquerait que toute ma vie ne tourne qu'autour de ce genre musical), je ne peux dénier que j'adore le Heavy Metal. J'en écoute très souvent (au moins tous les jours), et j'ai un style vestimentaire qui correspond aux codes de ce genre. Ainsi, comme souvent quand on fait partie d'une communauté, j'ai subit quelques catégorisations de la part de la société, proches de discriminations. Même ma famille parfois sort des généralités sur les Métalleux qui en plus d'êtres fausses, sont par nature discriminatoires.
Avant de pleinement entrer dans les détails, je vais expliciter le cadre de mon argumentation. Déjà, je vais parler beaucoup de mon expérience et de ma façon de voir les choses. Il est donc fortement possible que ce que je vais dire ne corresponde pas à une majorité des Métalleux, car je suis un cas particulier. Cela montre cependant une idée importante: on ne peut jamais catégoriser une communauté, car il existera toujours des exceptions qui empêchent une quelconque généralité. On peut à la limite parler de tendances.
Passons à présent au vif du sujet. J'entends très souvent que les Métalleux sont bornés, qu'ils n'écoutent que du Heavy Metal, et qu'ils sont donc fermés à d'autres genres musicaux. C'est un reproche très commun, presque discriminatoire, et très pesant quand on l'entend depuis des années de la part de personnes qui ne cherchent pas à nous connaitre et qui s'avèrent donc plus fermées et stupides qu'autre chose. Je vais cependant démonter ce préjugé grâce à deux arguments.
D'abord, le Heavy Metal est un genre musical très riche et diversifié, qui est formé d'une multitude de sous-genres, de groupes et de styles différents. C'est un aspect de cette musique souvent ignoré de la plupart des gens. Ainsi, il existe une multitude de Métalleux différents, avec des affinités très variées. On peut avoir des goûts très pointus au sein de cette musique. Finalement, ce genre est un microcosme comparable à la musique en général, car il semblerait que le Heavy Metal soit aussi varié que la Musique l'est elle-même. C'est comme un univers musical parallèle aussi riche et diversifié. A ma connaissance (je peux fortement me tromper), il ne me semble pas que les autres genres musicaux soient aussi variés. Ce qui est le plus beau dans cette pluralité des styles, c'est que malgré cette multitude de genres et donc ces différences profondes, les Métalleux en général restent unis dans une grande famille. C'est ce qui fait la force du Heavy Metal et qui en fait pour moi une musique à part.
Si cela ne vous a pas convaincu, je vais énoncer mon deuxième argument, le plus fort pour moi. Déjà, les Métalleux n'écoutent en général pas que du Heavy Metal. Ils sont bien sûr proches du père de ce genre: le Rock'n roll. Mais ils peuvent aussi écouter de la Musique Classique, du Blues, voir même du Rap... Le Heavy Metal, s'il est un genre de prédilection, n'interdit aucunement d'apprécier d'autres genres musicaux qui chacun ont des sensibilités différentes mais jamais incompatibles. Mais surtout, les Métalleux n'ont pas le choix. Ils sont obligés d'écouter d'autres styles musicaux. En effet, dans notre société occidentale, le Heavy Metal est un genre médiatiquement exclu. Il est extrêmement rare de le trouver dans la culture de masse. Ainsi, ne serait-ce qu'en vivant dans la société, les Métalleux se voient imposer d'autres genres musicaux. Ils vivent dans des musiques différentes, sans forcément les aimer. C'est un fait! Il est quasiment impossible de n'écouter que du Heavy Metal. C'est donc obligatoire pour les Métalleux d'êtres ouverts à d'autre genres musicaux, si on ne veut pas subir toute notre vie une persécution musicale.
Ainsi, ceux qui disent que les Métalleux sont bornés qu'au Heavy Metal ont bien tord. Il s'avère que ce sont eux qui sont bornés, puisqu'ils refusent de découvrir une musique riche, là où les Métalleux forcément écoutent d'autres genres. A défaut de l'aimer, ils peuvent au moins ne pas la dénigrer, et en accepter l'existence.
Si je ne peux pleinement m'identifier comme un Métalleux, de part ma sensibilité musicale, je défendrais toujours cette communauté souvent catégorisée voir discriminée. J'espère que ce texte servira ce but.

Si les arguments développés dans ce texte me semblent justes, en particulier pour moi, je réaffirme avec le recul que ce texte traite plus de mon cas particulier que d'une généralité. Je croyais qu'une écrasante majorité des adorateurs de cette musique pensaient comme moi, mais de nombreux cas particuliers ont démontré que j'avais tord! Finalement, il apparaît que la communauté Metal est bien plus fragmentée que ce que je pensais, composée d'une multitude de facettes, d'opinions, et de perceptions de ce genre musical. Si ce texte ne peut donc pas refléter la vision de n'importe quel Métalleux, il reflète au moins la mienne. 

mercredi 14 novembre 2018

La ronde des requins

Bonjour.

Voici une introspection portant sur ma vie sociale, écrite lors d'un état émotionnel fort.

Depuis toujours, j'ai des difficultés à comprendre les relations humaines. Si j'ai réussi à en tisser, je dois avouer que j'ai beaucoup de difficultés avec elle. Etant très différent d'eux, je n'arrive pas à comprendre les humains, qui me paraissent rapidement absurdes voir stupides. Si j'arrive à m'intégrer, quasiment aucune relation humaine ne me satisfait, car elles ne plongent jamais en profondeur, elles restent superficielles, ne pouvant quasiment jamais être moi-même en société. Heureusement, il existe quelques exceptions: ma famille et mes amis les plus proches, ceux de mon groupe en particulier.
Mais je dois admettre qu'en dehors de ces relations, j'ai beaucoup de mal à tisser de nouveaux liens. Lors d'une rencontre avec quelqu'un d'autre, je suis vite à court de discussion... J'ai l'impression de ne pas comprendre les humains, et d'être incapable en conséquence de m'intégrer pleinement...
C'est particulièrement problématique par rapport aux relations amoureuses... Je n'arrive pas à tisser de liens amoureux... Si j'accepte la plupart du temps cet état des faits, je dois avouer que la solitude m'est parfois pesante, que j'ai le besoin de me sentir aimé... Je vais donc ici essayer d'analyser pourquoi j'ai du mal à aborder une personne, et à essayer de la séduire.
Il me faut reconnaître que c'est principalement de mon fait. J'ai de nombreux complexes qui me paralysent, et qui m'empêchent d'aborder une personne qui me plait. J'ai par exemple la difficulté à trouver un sujet de discussion. Voulant trop réfléchir et analyser, je ne trouve la plupart du temps rien à dire (il faut admettre que je n'arrive pas à parler pour ne rien dire, je me sens obligé de donner un sens à mes paroles, ce qui implique souvent beaucoup de silence de ma part plutôt qu'une discussion de remplissage). Je dois aussi admettre que mes complexes physiques me paralysent, car je suis convaincu que je ne peux pas plaire... Je m'auto-exclue également par mon statut non-humain. C'est un cercle vicieux, car la plupart du temps, je n'essai même pas d'aborder une personne par peur de l'échec, ce qui en est obligatoirement un. Cependant, j'ai énormément travaillé dessus ces derniers mois, et ce problème est quasiment résolu. Mais un autre se pose.
En effet, si je ne suis plus bloqué par mes complexes personnels, je me suis confronté à la réalité de notre monde et des relations humaines... Si j'arrive à aborder, le fonctionnement de l'établissement des relations humaines me paralyse. Déjà, je dois lever le voile sur l'individualisme de notre société moderne... Les relations en soit sont par définition difficiles à établir car on est dans un monde ultra-individualiste... On vit en effet dans un monde anxiogène où regarder une fille, c'est la harceler... Dans un tel environnement de culpabilisation, c'est difficile d'oser aborder, par peur de passer pour un prédateur (attention, je ne cautionne aucunement le harcèlement, mais je dénonce en revanche qu'on le brandisse comme une défense individualiste injustifiée, catégorisant alors des actes normaux et inoffensifs comme dangereux). Comment voulez-vous tisser des liens dans un tel monde ? Je dois dire qu'un autre état des faits m'a frappé il y a quelques jours. En effet, deux filles me plaisent actuellement dans ma classe... J'ai commencé, de manière timide, à les aborder... J'ai cependant remarqué que d'autres garçons étaient intéressés par elles... En discutant avec l'un d'eux, j'ai eu confirmation de cette observation. J'ai alors appris qu'ils étaient prêt à tout, même à user de quelques techniques de manipulation mentale ! J'ai alors pris en horreur cette situation. Pour moi, ces hommes ne sont que des requins tournant autour des filles qui me plaisent (et qui malheureusement m'ont harponné, dans le sens où j'ai du mal à oublier l'attirance que j'ai pour elles). Ce sont de véritables prédateurs. De part mon sens moral, je refuse de faire partie d'une telle compétition, vu les armes qui y sont employées.
Ainsi, cette horreur qui m'a pris aux tripes m'a clairement fait revenir à un état de pensée que j'ai toujours plus ou moins eu. L'amour, et les relations humaines en général, doivent venir naturellement. C'est comme ça que se sont construites les relations qui compte ou qui ont compté pour moi, que ce soit les relations amoureuses ou amicales. Ainsi, la séduction doit se faire naturellement pour moi. Je condamne donc ce qu'on appelle communément la drague, car il s'agit d'une manipulation et d'un mensonge. J'ai malgré tout gagné au passage plus d'assurance dans l'établissement de nouvelles relations sociales. J'ai cependant renoncé à vouloir faire le premier pas, car je n'ai aucunement envie de devenir un prédateur manipulateur, ni même à en être associé. C'est pourquoi, comme je l'ai souvent pensé, je laisserais les personnes voulant établir des liens avec moi faire le premier pas. Je serais ainsi convaincu qu'ils en auraient vraiment envie. Et si cela implique que je doive rester seul toute ma vie, je l'accepte très bien.
J'ai en effet déjà eu le coup de foudre pour ce qui restera à jamais ma raison de vivre: la batterie. Rien ne pourra égaler l'amour que j'ai pour elle, amour qui m'a sauvé, qui me fait vivre et qui me permet d'avoir accès à l'art.
J'ai également, pour conclure ce texte, beaucoup plus d'affinités pour les animaux, arrivant je pense à facilement tisser des liens avec eux. En effet, contrairement aux humains, j'ai compris leur fonctionnement instinctif. Déjà, je me sens bien plus proche d'eux que des humains, ce qui doit aider je pense. Enfin, je n'ai jamais l'impression de forcer un contact avec eux. Ils viennent me voir s'ils le veulent. S'ils ne veulent pas quelques choses, ils réagissent de manière claire afin de le faire savoir. Ainsi, l'établissement d'un lien se fait par l'acceptation ou non d'un comportement facilement identifiable. C'est le genre de relation forte qui me plait. C'est difficile à décrire avec des mots, car c'est basé sur l'instinct. Mais c'est ce qui en fait sa force!

Ce texte relativement intime est difficile à commenter. En effet, étant un écrit ponctuel, il ne peut refléter la réalité de ce que je suis, étant un être complexe changeant souvent de comportement et de perception. Je suis fluctuant, et contradictoire. C'est pourquoi une telle introspection émotionnelle est vouée à l'échec. Elle fait en effet ce que je fais dans toute relation sociale: établissant une relation avec une facette de mon existence, je me retrouve bloqué dans cette relation à n'être que ce que j'ai été lors de son établissement. Il est très difficile dans une relation sociale d'établir la complexité de mon être, de ne pas rester bloqué qu'à un aspect... Et c'est malheureusement ce que me semble faire ce texte! 

mercredi 7 novembre 2018

Psychologie de l'adolescent

Bonjour.

Voici aujourd'hui un texte qui est la réaction à un cours que j'ai eu l'année dernière. Ce cours a réveillé des convictions profondes qu'il m'a semblé nécessaire de formaliser. Ce cours m'a tellement interpellé que j'ai pris des notes au crayon pour ce texte dans la marge de mes feuilles de leçon. 

Aujourd'hui, dans le cadre de ma formation en master MEEF, j'ai eu un cours magistral sur la psychologie de l'adolescent. Ce cours m'a fait réfléchir sur plusieurs points, que je vais développer un à un dans ce texte, sans forcément faire de liens logiques entre eux.

D'abord, il est à noter que l'introduction du cours se base sur les préjugés qu'ont les adultes envers les adolescents... Cela m'a toujours étonné, comme s'il y avais une rupture nette entre vie adulte et adolescence, et comme si les adultes avaient une amnésie de leur adolescence... Dans les deux cas, je me suis toujours sentie non concerné par cette situation, car il est clair pour moi que je ne suis ni un adulte, ni un adolescent, ni même en enfant... En effet, comme je l'ai souvent développé dans mon oeuvre artistique, je me sens être à la fois un enfant (par la grande imagination), à la fois un adolescent (par mon esprit rebelle et mes pulsions et envies) et à la fois un adulte (par ma réflexion et mon sens des responsabilités). Il est cependant à noter que je me sens bien plus adolescent, voir enfant (car très rêveur), même si je me sens de plus en plus adulte et épanoui tel quel. Ainsi, je pense que cette psyché particulière me donne une grande tolérance pour les adolescents que je comprends (ne serait-ce que partiellement) vu que j'en suis encore un peu un.

Ensuite, j'ai eu pendant ce cours un sentiment très étrange. J'ai en effet eu l'impression que ce cours était présenté comme un cours de comportement animal, comme si les adolescents étaient une espèce qu'on ne pouvait comprendre... C'est un aberration pour moi, vu que j'arrive à me mettre plus ou moins à leur place, de part ma nature adolescente. Ainsi, ce point de vue des adolescents comme objet d'étude distant m'a choqué. Les adolescents ne sont pas une espèce catégorisable, et surtout pas généralisable. Cela renvoi à ma vision des choses incompatible avec l'idée de catégories, chaque individu étant unique. J'accepte la notion de tendance, mais je n'aime pas les notions de catégories, d'étiquettes et de classes. Je dois cependant nuancer mon propos: j'ai utilisé ici la métaphore d'un cours sur un comportement animal... C'est un mauvais exemple, car on ne peut pas non plus catégoriser un animal de cette façon, car il est je pense bien plus complexe et imprévisible que ce que l'Homme veut bien admettre. Cela rejoint mon idée de tendances, en opposition aux catégories rigides.

Enfin, j'ai vu dans ce cours de nombreuses théories, comme celles de Piaget, de Wallon, de Kohlbergs, de Bowlby, etc. J'ai trouvé ces théories intéressantes et plutôt réalistes, même si elles ne correspondent pas à la description des cycles de pensée que j'ai décrit il y a des années. Cependant, elles soulèvent la notion de stade et d'évolution de la psychologie, chaque théorie présentant des découpages en stades différents, ce qui finalement est non contradictoire avec ma description, la validant presque par la méthodologie employée. La dernière idée que je vais développer dans ce texte est liée à la théorie de Freud. Cette théorie explique que pendant toute sa vie, l'Homme est tourné vers la sexualité, dans le sens d'une recherche du plaisir. Je dois dire que cette théorie se rapproche beaucoup de mes premières réflexions sur le sens de la vie, qui concluaient qu'il s'agit du bonheur atteignable par le plaisir. Cependant, une différence apparaît entre la conception de Freud (du moins ce que j'en comprend et connait) et la mienne. En effet, Freud décrit cette recherche de plaisir comme quelque chose d’inné chez l'Homme, qui le définit et qui fait partie de son essence. Personnellement, je conçois la quête du plaisir plutôt comme un but qu'on choisit. On doit choisir de chercher à être heureux... Je dois cependant dire que les idées de Freud me paraissent très intéressantes. Il faudrait donc que j'étudie plus en profondeur ses textes et réflexions, afin de peut-être trouver une formulation de ce que je pense, ou au moins des pistes de réflexion...

Avec le recul, il y a un autre questionnement que je n'ai pas mené dans ce texte. Je le rajoute donc ici, à la suite de ce que j'ai écrit hier. Il s'agit d'une question finalement importante: puis-je me souvenir de ma façon de penser antérieur ? En effet, je suis la plupart du temps convaincu que mes souvenirs ne sont pas déformés par ma vision actuelle du monde. Je crois que je pensais de la même manière qu'aujourd'hui, même enfant... Le cours de Psychologie de l'adolescent m'a cependant fait remettre en question cette certitude. Comme être sûr que ma pensée actuelle ne déforme pas la vision que j'ai de mon esprit antérieur, que ce soit celui que j'avais adolescent voir même enfant ? Ainsi, depuis hier, je mène cette réflexion... Et en effet, aux vus des théories du cours d'hier, il apparaît que certaines nuances de mon esprit ont évolué... Cependant, sa nature même n'a pas changé. En effet, je peux me souvenir avec précision d'exemples précis sur toute ma vie qui démontre que mon esprit était déjà différent des normes humaines, et qu'il était déjà ce qu'il est aujourd'hui. Je me rappelle d'une blague au 3e degré que j'ai fait très jeune enfant. Je me souviens de la découverte de ma véritable orientation sexuelle (ma bisexualité et la mise en évidence de mon sentiment d'être une fille) et de son acceptation autour de mes 10 ans. Je me souvient de réflexions sur la tolérance, le bonheur et l'écologie... Je me souviens de mes réflexions adolescentes, qui ont commencé à être immortalisées sur papier... Ainsi, si clairement mon esprit a évolué, a grandit, a mûrit, il est évident qu'il était déjà heuristiquement ce qu'il est aujourd'hui. Il est clair que j'avais déjà la même façon de penser. Si la plante a grandit, elle vient d'une graine qui a toujours été là. Certaines idées et visions du monde que j'ai viennent de mon enfance. Ainsi, la remise en question de cette certitude n'a fait que la renforcer...
Et même si je me trompe, le passé n'a de toute façon plus une importance majeure...

Ce texte peut paraître décousu, car il traite de différents thèmes qui me sont venus en tête à la suite du cours sur la psychologie de l'adolescent. Si chaque partie me satisfait, je vais le compléter en ajoutant deux points.

Le premier point que je voudrais aborder est une remise en question du fait que je pensais être capable de comprendre les adolescents. Mes premiers mois en tant que professeur ont démontré que je me trompais! Cependant, je me rend compte que l'incompréhension profonde que j'ai pour les adolescents est la même que j'ai pour la majorité des humains. Etant différent d'eux, je ne les comprends pas... Si j'ai prétendu pouvoir comprendre les humains, c'est parce que je le pensais sincèrement. J'ai dans de nombreux cas réussi à comprendre certaines personnes en profondeur, les écoutant, au point de pouvoir les aider et les conseiller, participant à la résolution de leurs problèmes émotionnels ou logiques. De plus, mes réflexions philosophiques m'ont toujours donné une clairvoyance sur la psyché humaine (du moins c'est ce que je crois). Ainsi, je ne peux conclure qu'en faisant appel à mon état naturel d'être contradictoire. Je suis persuadé de deux choses s'opposant: comprendre les humains, et ne pas les comprendre... Je suis persuadé de ces deux états. Cela est probablement explicable par les différents contextes de ces affirmations, même si je laisse ouverte la possibilité que je puisse croire en des choses intrinsèquement contradictoires.

Le deuxième point que je voudrais aborder est une introspection de ma pensée. Je dis souvent que mes pensées et convictions viennent de mon enfance. Je le crois fermement et intimement. La plupart de mes opinions, certes peut-être pas aussi développées, viennent de mon enfance. J'ai toujours été ce que je suis. J'ai toujours pensé ce que je pense (aux nuances et développement près). Pour moi, la vraie rupture entre mon esprit enfant et mon esprit actuel vient d'un constat simple: les autres humains ne pensent pas comme moi. En effet, enfant, je pensais que tous croyais aux mêmes idées, que tous avaient les mêmes convictions, les mêmes opinions, les mêmes perceptions. Je pensais que les humains pensaient comme moi. Ainsi, la plus grande évolution de ma pensée est pour moi lorsque j'ai pris conscience que cette idée était fausse, et que mon esprit était unique. D'aussi loin que je me souvienne, c'est le plus grand saut conceptuel que j'ai fait, d'un point de vue philosophique...

A la semaine prochaine!