Bonjour.
Voici une introspection portant sur ma vie sociale, écrite lors d'un état émotionnel fort.
Depuis toujours, j'ai des
difficultés à comprendre les relations humaines. Si j'ai réussi à
en tisser, je dois avouer que j'ai beaucoup de difficultés avec
elle. Etant très différent d'eux, je n'arrive pas à comprendre les
humains, qui me paraissent rapidement absurdes voir stupides. Si
j'arrive à m'intégrer, quasiment aucune relation humaine ne me
satisfait, car elles ne plongent jamais en profondeur, elles restent
superficielles, ne pouvant quasiment jamais être moi-même en
société. Heureusement, il existe quelques exceptions: ma famille et
mes amis les plus proches, ceux de mon groupe en particulier.
Mais je dois admettre qu'en
dehors de ces relations, j'ai beaucoup de mal à tisser de nouveaux
liens. Lors d'une rencontre avec quelqu'un d'autre, je suis vite à
court de discussion... J'ai l'impression de ne pas comprendre les
humains, et d'être incapable en conséquence de m'intégrer
pleinement...
C'est particulièrement
problématique par rapport aux relations amoureuses... Je n'arrive
pas à tisser de liens amoureux... Si j'accepte la plupart du temps
cet état des faits, je dois avouer que la solitude m'est parfois
pesante, que j'ai le besoin de me sentir aimé... Je vais donc ici
essayer d'analyser pourquoi j'ai du mal à aborder une personne, et à
essayer de la séduire.
Il me faut reconnaître que c'est
principalement de mon fait. J'ai de nombreux complexes qui me
paralysent, et qui m'empêchent d'aborder une personne qui me plait.
J'ai par exemple la difficulté à trouver un sujet de discussion.
Voulant trop réfléchir et analyser, je ne trouve la plupart du
temps rien à dire (il faut admettre que je n'arrive pas à parler
pour ne rien dire, je me sens obligé de donner un sens à mes
paroles, ce qui implique souvent beaucoup de silence de ma part
plutôt qu'une discussion de remplissage). Je dois aussi admettre que
mes complexes physiques me paralysent, car je suis convaincu que je
ne peux pas plaire... Je m'auto-exclue également par mon statut
non-humain. C'est un cercle vicieux, car la plupart du temps, je
n'essai même pas d'aborder une personne par peur de l'échec, ce qui
en est obligatoirement un. Cependant, j'ai énormément travaillé
dessus ces derniers mois, et ce problème est quasiment résolu.
Mais un autre se pose.
En effet, si je ne suis plus
bloqué par mes complexes personnels, je me suis confronté à la
réalité de notre monde et des relations humaines... Si j'arrive à
aborder, le fonctionnement de l'établissement des relations humaines
me paralyse. Déjà, je dois lever le voile sur l'individualisme de
notre société moderne... Les relations en soit sont par définition
difficiles à établir car on est dans un monde
ultra-individualiste... On vit en effet dans un monde anxiogène où
regarder une fille, c'est la harceler... Dans un tel environnement de
culpabilisation, c'est difficile d'oser aborder, par peur de passer
pour un prédateur (attention, je ne cautionne aucunement le
harcèlement, mais je dénonce en revanche qu'on le brandisse comme
une défense individualiste injustifiée, catégorisant alors des
actes normaux et inoffensifs comme dangereux). Comment voulez-vous
tisser des liens dans un tel monde ? Je dois dire qu'un autre état
des faits m'a frappé il y a quelques jours. En effet, deux filles me
plaisent actuellement dans ma classe... J'ai commencé, de manière
timide, à les aborder... J'ai cependant remarqué que d'autres
garçons étaient intéressés par elles... En discutant avec l'un
d'eux, j'ai eu confirmation de cette observation. J'ai alors appris
qu'ils étaient prêt à tout, même à user de quelques techniques
de manipulation mentale ! J'ai alors pris en horreur cette situation.
Pour moi, ces hommes ne sont que des requins tournant autour des
filles qui me plaisent (et qui malheureusement m'ont harponné, dans
le sens où j'ai du mal à oublier l'attirance que j'ai pour elles).
Ce sont de véritables prédateurs. De part mon sens moral, je refuse
de faire partie d'une telle compétition, vu les armes qui y sont
employées.
Ainsi, cette horreur qui m'a
pris aux tripes m'a clairement fait revenir à un état de pensée
que j'ai toujours plus ou moins eu. L'amour, et les relations
humaines en général, doivent venir naturellement. C'est comme ça
que se sont construites les relations qui compte ou qui ont compté
pour moi, que ce soit les relations amoureuses ou amicales. Ainsi, la
séduction doit se faire naturellement pour moi. Je condamne donc ce
qu'on appelle communément la drague, car il s'agit d'une
manipulation et d'un mensonge. J'ai malgré tout gagné au passage
plus d'assurance dans l'établissement de nouvelles relations
sociales. J'ai cependant renoncé à vouloir faire le premier pas,
car je n'ai aucunement envie de devenir un prédateur manipulateur,
ni même à en être associé. C'est pourquoi, comme je l'ai souvent
pensé, je laisserais les personnes voulant établir des liens avec
moi faire le premier pas. Je serais ainsi convaincu qu'ils en
auraient vraiment envie. Et si cela implique que je doive rester seul
toute ma vie, je l'accepte très bien.
J'ai en effet déjà eu le coup
de foudre pour ce qui restera à jamais ma raison de vivre: la
batterie. Rien ne pourra égaler l'amour que j'ai pour elle, amour
qui m'a sauvé, qui me fait vivre et qui me permet d'avoir accès à
l'art.
J'ai également, pour conclure
ce texte, beaucoup plus d'affinités pour les animaux, arrivant je
pense à facilement tisser des liens avec eux. En effet,
contrairement aux humains, j'ai compris leur fonctionnement
instinctif. Déjà, je me sens bien plus proche d'eux que des
humains, ce qui doit aider je pense. Enfin, je n'ai jamais
l'impression de forcer un contact avec eux. Ils viennent me voir
s'ils le veulent. S'ils ne veulent pas quelques choses, ils
réagissent de manière claire afin de le faire savoir. Ainsi,
l'établissement d'un lien se fait par l'acceptation ou non d'un
comportement facilement identifiable. C'est le genre de relation
forte qui me plait. C'est difficile à décrire avec des mots, car
c'est basé sur l'instinct. Mais c'est ce qui en fait sa force!
Ce texte relativement intime est difficile à commenter. En effet, étant un écrit ponctuel, il ne peut refléter la réalité de ce que je suis, étant un être complexe changeant souvent de comportement et de perception. Je suis fluctuant, et contradictoire. C'est pourquoi une telle introspection émotionnelle est vouée à l'échec. Elle fait en effet ce que je fais dans toute relation sociale: établissant une relation avec une facette de mon existence, je me retrouve bloqué dans cette relation à n'être que ce que j'ai été lors de son établissement. Il est très difficile dans une relation sociale d'établir la complexité de mon être, de ne pas rester bloqué qu'à un aspect... Et c'est malheureusement ce que me semble faire ce texte!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire