mercredi 14 novembre 2018

La ronde des requins

Bonjour.

Voici une introspection portant sur ma vie sociale, écrite lors d'un état émotionnel fort.

Depuis toujours, j'ai des difficultés à comprendre les relations humaines. Si j'ai réussi à en tisser, je dois avouer que j'ai beaucoup de difficultés avec elle. Etant très différent d'eux, je n'arrive pas à comprendre les humains, qui me paraissent rapidement absurdes voir stupides. Si j'arrive à m'intégrer, quasiment aucune relation humaine ne me satisfait, car elles ne plongent jamais en profondeur, elles restent superficielles, ne pouvant quasiment jamais être moi-même en société. Heureusement, il existe quelques exceptions: ma famille et mes amis les plus proches, ceux de mon groupe en particulier.
Mais je dois admettre qu'en dehors de ces relations, j'ai beaucoup de mal à tisser de nouveaux liens. Lors d'une rencontre avec quelqu'un d'autre, je suis vite à court de discussion... J'ai l'impression de ne pas comprendre les humains, et d'être incapable en conséquence de m'intégrer pleinement...
C'est particulièrement problématique par rapport aux relations amoureuses... Je n'arrive pas à tisser de liens amoureux... Si j'accepte la plupart du temps cet état des faits, je dois avouer que la solitude m'est parfois pesante, que j'ai le besoin de me sentir aimé... Je vais donc ici essayer d'analyser pourquoi j'ai du mal à aborder une personne, et à essayer de la séduire.
Il me faut reconnaître que c'est principalement de mon fait. J'ai de nombreux complexes qui me paralysent, et qui m'empêchent d'aborder une personne qui me plait. J'ai par exemple la difficulté à trouver un sujet de discussion. Voulant trop réfléchir et analyser, je ne trouve la plupart du temps rien à dire (il faut admettre que je n'arrive pas à parler pour ne rien dire, je me sens obligé de donner un sens à mes paroles, ce qui implique souvent beaucoup de silence de ma part plutôt qu'une discussion de remplissage). Je dois aussi admettre que mes complexes physiques me paralysent, car je suis convaincu que je ne peux pas plaire... Je m'auto-exclue également par mon statut non-humain. C'est un cercle vicieux, car la plupart du temps, je n'essai même pas d'aborder une personne par peur de l'échec, ce qui en est obligatoirement un. Cependant, j'ai énormément travaillé dessus ces derniers mois, et ce problème est quasiment résolu. Mais un autre se pose.
En effet, si je ne suis plus bloqué par mes complexes personnels, je me suis confronté à la réalité de notre monde et des relations humaines... Si j'arrive à aborder, le fonctionnement de l'établissement des relations humaines me paralyse. Déjà, je dois lever le voile sur l'individualisme de notre société moderne... Les relations en soit sont par définition difficiles à établir car on est dans un monde ultra-individualiste... On vit en effet dans un monde anxiogène où regarder une fille, c'est la harceler... Dans un tel environnement de culpabilisation, c'est difficile d'oser aborder, par peur de passer pour un prédateur (attention, je ne cautionne aucunement le harcèlement, mais je dénonce en revanche qu'on le brandisse comme une défense individualiste injustifiée, catégorisant alors des actes normaux et inoffensifs comme dangereux). Comment voulez-vous tisser des liens dans un tel monde ? Je dois dire qu'un autre état des faits m'a frappé il y a quelques jours. En effet, deux filles me plaisent actuellement dans ma classe... J'ai commencé, de manière timide, à les aborder... J'ai cependant remarqué que d'autres garçons étaient intéressés par elles... En discutant avec l'un d'eux, j'ai eu confirmation de cette observation. J'ai alors appris qu'ils étaient prêt à tout, même à user de quelques techniques de manipulation mentale ! J'ai alors pris en horreur cette situation. Pour moi, ces hommes ne sont que des requins tournant autour des filles qui me plaisent (et qui malheureusement m'ont harponné, dans le sens où j'ai du mal à oublier l'attirance que j'ai pour elles). Ce sont de véritables prédateurs. De part mon sens moral, je refuse de faire partie d'une telle compétition, vu les armes qui y sont employées.
Ainsi, cette horreur qui m'a pris aux tripes m'a clairement fait revenir à un état de pensée que j'ai toujours plus ou moins eu. L'amour, et les relations humaines en général, doivent venir naturellement. C'est comme ça que se sont construites les relations qui compte ou qui ont compté pour moi, que ce soit les relations amoureuses ou amicales. Ainsi, la séduction doit se faire naturellement pour moi. Je condamne donc ce qu'on appelle communément la drague, car il s'agit d'une manipulation et d'un mensonge. J'ai malgré tout gagné au passage plus d'assurance dans l'établissement de nouvelles relations sociales. J'ai cependant renoncé à vouloir faire le premier pas, car je n'ai aucunement envie de devenir un prédateur manipulateur, ni même à en être associé. C'est pourquoi, comme je l'ai souvent pensé, je laisserais les personnes voulant établir des liens avec moi faire le premier pas. Je serais ainsi convaincu qu'ils en auraient vraiment envie. Et si cela implique que je doive rester seul toute ma vie, je l'accepte très bien.
J'ai en effet déjà eu le coup de foudre pour ce qui restera à jamais ma raison de vivre: la batterie. Rien ne pourra égaler l'amour que j'ai pour elle, amour qui m'a sauvé, qui me fait vivre et qui me permet d'avoir accès à l'art.
J'ai également, pour conclure ce texte, beaucoup plus d'affinités pour les animaux, arrivant je pense à facilement tisser des liens avec eux. En effet, contrairement aux humains, j'ai compris leur fonctionnement instinctif. Déjà, je me sens bien plus proche d'eux que des humains, ce qui doit aider je pense. Enfin, je n'ai jamais l'impression de forcer un contact avec eux. Ils viennent me voir s'ils le veulent. S'ils ne veulent pas quelques choses, ils réagissent de manière claire afin de le faire savoir. Ainsi, l'établissement d'un lien se fait par l'acceptation ou non d'un comportement facilement identifiable. C'est le genre de relation forte qui me plait. C'est difficile à décrire avec des mots, car c'est basé sur l'instinct. Mais c'est ce qui en fait sa force!

Ce texte relativement intime est difficile à commenter. En effet, étant un écrit ponctuel, il ne peut refléter la réalité de ce que je suis, étant un être complexe changeant souvent de comportement et de perception. Je suis fluctuant, et contradictoire. C'est pourquoi une telle introspection émotionnelle est vouée à l'échec. Elle fait en effet ce que je fais dans toute relation sociale: établissant une relation avec une facette de mon existence, je me retrouve bloqué dans cette relation à n'être que ce que j'ai été lors de son établissement. Il est très difficile dans une relation sociale d'établir la complexité de mon être, de ne pas rester bloqué qu'à un aspect... Et c'est malheureusement ce que me semble faire ce texte! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire