mercredi 7 novembre 2018

Psychologie de l'adolescent

Bonjour.

Voici aujourd'hui un texte qui est la réaction à un cours que j'ai eu l'année dernière. Ce cours a réveillé des convictions profondes qu'il m'a semblé nécessaire de formaliser. Ce cours m'a tellement interpellé que j'ai pris des notes au crayon pour ce texte dans la marge de mes feuilles de leçon. 

Aujourd'hui, dans le cadre de ma formation en master MEEF, j'ai eu un cours magistral sur la psychologie de l'adolescent. Ce cours m'a fait réfléchir sur plusieurs points, que je vais développer un à un dans ce texte, sans forcément faire de liens logiques entre eux.

D'abord, il est à noter que l'introduction du cours se base sur les préjugés qu'ont les adultes envers les adolescents... Cela m'a toujours étonné, comme s'il y avais une rupture nette entre vie adulte et adolescence, et comme si les adultes avaient une amnésie de leur adolescence... Dans les deux cas, je me suis toujours sentie non concerné par cette situation, car il est clair pour moi que je ne suis ni un adulte, ni un adolescent, ni même en enfant... En effet, comme je l'ai souvent développé dans mon oeuvre artistique, je me sens être à la fois un enfant (par la grande imagination), à la fois un adolescent (par mon esprit rebelle et mes pulsions et envies) et à la fois un adulte (par ma réflexion et mon sens des responsabilités). Il est cependant à noter que je me sens bien plus adolescent, voir enfant (car très rêveur), même si je me sens de plus en plus adulte et épanoui tel quel. Ainsi, je pense que cette psyché particulière me donne une grande tolérance pour les adolescents que je comprends (ne serait-ce que partiellement) vu que j'en suis encore un peu un.

Ensuite, j'ai eu pendant ce cours un sentiment très étrange. J'ai en effet eu l'impression que ce cours était présenté comme un cours de comportement animal, comme si les adolescents étaient une espèce qu'on ne pouvait comprendre... C'est un aberration pour moi, vu que j'arrive à me mettre plus ou moins à leur place, de part ma nature adolescente. Ainsi, ce point de vue des adolescents comme objet d'étude distant m'a choqué. Les adolescents ne sont pas une espèce catégorisable, et surtout pas généralisable. Cela renvoi à ma vision des choses incompatible avec l'idée de catégories, chaque individu étant unique. J'accepte la notion de tendance, mais je n'aime pas les notions de catégories, d'étiquettes et de classes. Je dois cependant nuancer mon propos: j'ai utilisé ici la métaphore d'un cours sur un comportement animal... C'est un mauvais exemple, car on ne peut pas non plus catégoriser un animal de cette façon, car il est je pense bien plus complexe et imprévisible que ce que l'Homme veut bien admettre. Cela rejoint mon idée de tendances, en opposition aux catégories rigides.

Enfin, j'ai vu dans ce cours de nombreuses théories, comme celles de Piaget, de Wallon, de Kohlbergs, de Bowlby, etc. J'ai trouvé ces théories intéressantes et plutôt réalistes, même si elles ne correspondent pas à la description des cycles de pensée que j'ai décrit il y a des années. Cependant, elles soulèvent la notion de stade et d'évolution de la psychologie, chaque théorie présentant des découpages en stades différents, ce qui finalement est non contradictoire avec ma description, la validant presque par la méthodologie employée. La dernière idée que je vais développer dans ce texte est liée à la théorie de Freud. Cette théorie explique que pendant toute sa vie, l'Homme est tourné vers la sexualité, dans le sens d'une recherche du plaisir. Je dois dire que cette théorie se rapproche beaucoup de mes premières réflexions sur le sens de la vie, qui concluaient qu'il s'agit du bonheur atteignable par le plaisir. Cependant, une différence apparaît entre la conception de Freud (du moins ce que j'en comprend et connait) et la mienne. En effet, Freud décrit cette recherche de plaisir comme quelque chose d’inné chez l'Homme, qui le définit et qui fait partie de son essence. Personnellement, je conçois la quête du plaisir plutôt comme un but qu'on choisit. On doit choisir de chercher à être heureux... Je dois cependant dire que les idées de Freud me paraissent très intéressantes. Il faudrait donc que j'étudie plus en profondeur ses textes et réflexions, afin de peut-être trouver une formulation de ce que je pense, ou au moins des pistes de réflexion...

Avec le recul, il y a un autre questionnement que je n'ai pas mené dans ce texte. Je le rajoute donc ici, à la suite de ce que j'ai écrit hier. Il s'agit d'une question finalement importante: puis-je me souvenir de ma façon de penser antérieur ? En effet, je suis la plupart du temps convaincu que mes souvenirs ne sont pas déformés par ma vision actuelle du monde. Je crois que je pensais de la même manière qu'aujourd'hui, même enfant... Le cours de Psychologie de l'adolescent m'a cependant fait remettre en question cette certitude. Comme être sûr que ma pensée actuelle ne déforme pas la vision que j'ai de mon esprit antérieur, que ce soit celui que j'avais adolescent voir même enfant ? Ainsi, depuis hier, je mène cette réflexion... Et en effet, aux vus des théories du cours d'hier, il apparaît que certaines nuances de mon esprit ont évolué... Cependant, sa nature même n'a pas changé. En effet, je peux me souvenir avec précision d'exemples précis sur toute ma vie qui démontre que mon esprit était déjà différent des normes humaines, et qu'il était déjà ce qu'il est aujourd'hui. Je me rappelle d'une blague au 3e degré que j'ai fait très jeune enfant. Je me souviens de la découverte de ma véritable orientation sexuelle (ma bisexualité et la mise en évidence de mon sentiment d'être une fille) et de son acceptation autour de mes 10 ans. Je me souvient de réflexions sur la tolérance, le bonheur et l'écologie... Je me souviens de mes réflexions adolescentes, qui ont commencé à être immortalisées sur papier... Ainsi, si clairement mon esprit a évolué, a grandit, a mûrit, il est évident qu'il était déjà heuristiquement ce qu'il est aujourd'hui. Il est clair que j'avais déjà la même façon de penser. Si la plante a grandit, elle vient d'une graine qui a toujours été là. Certaines idées et visions du monde que j'ai viennent de mon enfance. Ainsi, la remise en question de cette certitude n'a fait que la renforcer...
Et même si je me trompe, le passé n'a de toute façon plus une importance majeure...

Ce texte peut paraître décousu, car il traite de différents thèmes qui me sont venus en tête à la suite du cours sur la psychologie de l'adolescent. Si chaque partie me satisfait, je vais le compléter en ajoutant deux points.

Le premier point que je voudrais aborder est une remise en question du fait que je pensais être capable de comprendre les adolescents. Mes premiers mois en tant que professeur ont démontré que je me trompais! Cependant, je me rend compte que l'incompréhension profonde que j'ai pour les adolescents est la même que j'ai pour la majorité des humains. Etant différent d'eux, je ne les comprends pas... Si j'ai prétendu pouvoir comprendre les humains, c'est parce que je le pensais sincèrement. J'ai dans de nombreux cas réussi à comprendre certaines personnes en profondeur, les écoutant, au point de pouvoir les aider et les conseiller, participant à la résolution de leurs problèmes émotionnels ou logiques. De plus, mes réflexions philosophiques m'ont toujours donné une clairvoyance sur la psyché humaine (du moins c'est ce que je crois). Ainsi, je ne peux conclure qu'en faisant appel à mon état naturel d'être contradictoire. Je suis persuadé de deux choses s'opposant: comprendre les humains, et ne pas les comprendre... Je suis persuadé de ces deux états. Cela est probablement explicable par les différents contextes de ces affirmations, même si je laisse ouverte la possibilité que je puisse croire en des choses intrinsèquement contradictoires.

Le deuxième point que je voudrais aborder est une introspection de ma pensée. Je dis souvent que mes pensées et convictions viennent de mon enfance. Je le crois fermement et intimement. La plupart de mes opinions, certes peut-être pas aussi développées, viennent de mon enfance. J'ai toujours été ce que je suis. J'ai toujours pensé ce que je pense (aux nuances et développement près). Pour moi, la vraie rupture entre mon esprit enfant et mon esprit actuel vient d'un constat simple: les autres humains ne pensent pas comme moi. En effet, enfant, je pensais que tous croyais aux mêmes idées, que tous avaient les mêmes convictions, les mêmes opinions, les mêmes perceptions. Je pensais que les humains pensaient comme moi. Ainsi, la plus grande évolution de ma pensée est pour moi lorsque j'ai pris conscience que cette idée était fausse, et que mon esprit était unique. D'aussi loin que je me souvienne, c'est le plus grand saut conceptuel que j'ai fait, d'un point de vue philosophique...

A la semaine prochaine!

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