mercredi 29 mai 2019

Objectivité VS Subjectivité

Bonjour.

Voici cette semaine un texte portant sur une méthode visant  à s'approcher de l'objectivité. C'est une méthode que j'essai de mettre en place à chaque fois que j'exprime une opinion, m'interrogeant sur l'origine des subjectivités de cette opinion... 

Le meilleur moyen d’atteindre l’objectivité est de prendre conscience et d’expliquer sa subjectivité.
Il est clair que personne n’est objectif. On porte tous en soit une subjectivité qui parasite l’objectivité de nos opinions et idées. Se prétendre objectif, d’un point de vue absolu, est un erreur monumentale.
L’objectivité absolue est illusoire. Comment donc aborder les subjectivités qui nous empêchent d’atteindre cette objectivité théorique ? Une réponse simple apparaît : on a tous des échelles de valeurs différentes. En être conscient et justifier nos choix et opinions par rapport à ces échelles est un premier pas vers un niveau d’objectivité plus grand. Si on ne peut atteindre l’objectivité absolue, il est intéressant de justifier ses subjectivités afin de rationaliser les raisons de notre non-objectivité. Ainsi, on atteint un niveau d’objectivité intermédiaire, certes non absolu, mais néanmoins plus intéressant qu’une opinion sans recul. Il est essentiel de se questionner sur les raisons et les causes de nos opinions et idées. Être conscient de qui on est est essentiel.

Ce cheminement est le but de mon blog de critiques de films et de concerts. C’est un but difficilement atteint par manque de temps, nécessaire à une telle démarche. Il s’agit d’expliquer pourquoi j’ai aimé telle ou telle chose (subjectivité) grâce à mes goûts et mon vécu sentimental. Il s’agit d’assumer ma subjectivité, assurant donc un certain niveau d’objectivité. Je justifie ma subjectivité en l’expliquant, ne la laissant pas transparente, rendant plus honnête mon jugement. J’assume mes opinions, les expliquant afin de donner des pistes sur les raisons de ses opinions. On a tous des perceptions différentes. Expliquer ces différences, en prendre conscience, permet de mieux comprendre comment les autres pensent et ressentent les choses, et donc on peut plus facilement percevoir les subjectivités des autres. Ainsi, on s’échappe de notre propre subjectivité, s’imprégnant de celles des autres. En faisant cela, n’arrive-t-on pas à un niveau plus grand d’objectivité ?

Je conclurai cette article par une simple remarque poétique : l'objectivité et la subjectivité sont des mots qui ont la même couleur que le concept qu'ils abritent d'après mes synesthésies (respectivement bleu et vert). 

A la semaine prochaine... 

mercredi 22 mai 2019

Questionnement mathématique

Bonjour.

Le texte de cette semaine traite une fois encore des Mathématiques. Ayant peu de temps libre en ce moment, il est normal que je ne m'interroge plus sur des notions plus lointaine de ma vie quotidienne. Les réflexions qui me viennent touchent de près mon quotidien, ne pouvant m'empêcher de penser et réfléchir, à défaut d'avoir le temps de me poser pour prévoir cela et focaliser mes réflexions sur des sujets "éloignés". 

Étudiant l’enseignement des Mathématiques en master MEEF 2e année, j’ai la chance d’approfondir cette discipline fabuleuse à travers un point de vue d’échange et de partage. Ainsi, cette formation permet de soulever des questions philosophiques intéressantes, allant plus loin que la simple étude académique de la matière. Il s’agit de comprendre les Maths plus que de les apprendre de manière exhaustive, afin de pouvoir correctement les enseigner. Ainsi, lors de cette formation, plusieurs questionnements me sont venus en tête. N’ayant pas le temps d’approfondir une réponse, je vais ici écrire ces questionnements. Il est ambitieux d’y répondre, je ne m’y risquerais donc pas entièrement.

Le principal questionnement que va abriter ce texte est le suivant. Les Mathématiques est le langage de l’Univers, de la Nature. Il s’agit du code permettant de comprendre ces deux entités. Une idée vue en formation vient questionner cela : « la géométrie est un savoir scolaire construit par l’Homme ». Cela sous-entend que la géométrie n’est pas présente dans la Nature, dans l’Univers. Un carré parfait est un concept abstrait de l’Homme mais n’a aucune existence réelle. Cette idée semble contredire mes croyances.
Une première réponse à ce questionnement est un autre questionnement. Il s’agit de différencier les différents champs des Mathématiques. On a tendance conceptuellement à ne voir les Maths que comme un tout, mais en réalité, il existe une multitude de domaines différents : la géométrie, l’algèbre, l’analyse, la topologie, les probabilités, les statistiques, l’algorithmique, etc. Ces différents champs ont-ils tous le même statut ? Sont-ils tous dans la Nature, étant le langage de l’Univers et de l’Information, ou sont-ils des conceptions et traductions humaines ? Avant de réponde de manière globale à cette question, il est peut être intéressant de se poser la question. Les Mathématiques sont-elles unifiées, ou non ? Si oui, on peut répondre de manière globale. Sinon, il faudra répondre champ par champ.
Pour recentrer le questionnement, il s’agit de déterminer si les Mathématiques existent en tant que telles dans la Nature et dans l’Univers. Il s’agit du langage de la Nature, l’Homme en ayant fait la découverte. L’autre hypothèse serait que les Mathématiques ne sont que des concepts n’ayant pas d’existence concrètes, mais ayant été fabriqués par l’Homme afin de coller suffisamment à la réalité pour en résoudre des problèmes. Les Maths ne sont plus un langage découvert mais un modèle d’abstraction pratique.
Il est donc intéressant de se poser la question de la modélisation en Mathématiques. Une citation apporte l’idée fondamentale de la modélisation : « un modèle consiste à coller une théorie mathématique sur un morceau de réalité ». Cette idée permet d’apporter une réponse à la question initiale. Les Maths sont-elles le langage de l’univers ou une traduction humaine de ce langage ? Quel est le statut de l’abstraction ? Finalement, une réponse qui me convient est le mélange des deux. Les Mathématiques sont une Science dont l’aspect empirique est essentiel. Les théories mathématiques viennent de l’Homme, sont des hypothèses qui se confrontent à la réalité pour être ajustées. Ainsi, les Mathématiques exactes sont le langage de la Nature, mais l’Homme ne dispose pas forcément de ces Mathématiques là. Les Mathématiques de l’Homme sont une approximation de plus en plus précise (car ajustée empiriquement) des Mathématiques de l’Univers. L’Homme observe le langage de la Nature, essai de le comprendre, et ajuste sa compréhension à ce qu’il observe afin de coller au mieux à ce langage, et donc d’en affiner la compréhension. Les Mathématiques sont le langage de la Nature, le code de l’Univers. La nuance expliquant ce questionnement vient de fait que les Mathématiques connues par l’Homme sont différentes. Tout est Mathématiques, mais l’Homme ne connaît pas tout. Il a besoin des bases avant de progresser.
Cette recherche de connaissance est essentielle. Une non connaissance des Mathématiques peut entraîner des aspects néfastes. Il est facile de manipuler quelqu’un grâce aux Mathématiques, ceux-ci paraissant magiques. Il suffit d’imaginer un jeux d’argent aux règles complexes. Sans les probabilités combinatoires, sans la connaissance des mathématiques en jeu, on se fait manipuler. La réponse semble magique. Il est facile de manipuler des données. Il est donc essentiel de toujours rechercher à progresser dans sa connaissance des Mathématiques, de la Science et du savoir en général, afin de traverser la vie en être conscient et actif, évitant certains pièges néfastes.

Pour terminer ce questionnement, il est intéressant de prendre conscience de la difficulté à exprimer des idées philosophiques dans un texte. On peut facilement ressentir les notions sans réussir à les verbaliser.
Un exemple personnel est ma difficulté à conceptualiser la création des unités de mesure (qui peut être un bon exemple d’approche de tout ce questionnement) ainsi que des problèmes de précisions liés. Pour moi, il s’agit presque d’une croyance tant j’ai du mal à me convaincre de la force des fondements de ces unités de mesure, qui ont un aspect empirique important. Je suis dépassé intellectuellement par ces conceptualisations, sans arriver parfaitement à exprimer mes méfiances et obstacles conceptuels, étape essentielle pour les lever.

A la semaine prochaine!

mercredi 15 mai 2019

Statut double du hasard

Bonjour.

Voici un court texte qui récapitule ma vision du hasard, qui possède deux statuts différents. S'il n'apporte aucun nouvel élément, ce texte synthétise cette notion que j'ai déjà développé dans de précédents écrits. J'ai eu l'idée d'écrire ce texte à la suite d'un cours sur les probabilités lors de ma formation professionnelle. 

« Le hasard n’est que le nom donné à notre ignorance » - Borel.

Il existe deux hasards différents. Un pan entier des mathématiques, les probabilités, s’intéresse au premier statut du hasard que je vais décrire. Il s‘agit d’anticiper l’issue d’une situation dont on ne peut prévoir avec certitude le résultat. Sans entrer dans les détails mathématiques, au demeurant passionnants, l’idée fondamentale des probabilités est la notion de hasard macroscopique. Il s’agit par exemple d’un lancer de dé ou d’un tirage de carte. Il est commun de s’imaginer que le résultat de ce type d’expérience aléatoire est impossible à prévoir. Il s’agit du fondement des probabilités. En réalité, ce hasard macroscopique n’existe pas, il n’est qu’une illusion. Il camoufle notre ignorance. En effet, il y a bien trop de variables inconnues pour comprendre et modéliser une expérience aléatoire aussi simple qu’un lancer de dé ou un tirage de carte. Ce qu’on prend pour du hasard est en réalité déterminé. On tire une carte précise car les éléments de l’Univers sont agencés de manière à ce qu’on tire cette carte. Les variables en jeux sont simplement trop complexes et nombreuse pour que l’on puisse prévoir quel agencement de l’Univers nous permettra de tirer quelle carte. Il s’agit de la structure physique de notre Univers. Du moins sa structure macroscopique.
En effet, en plongeant au niveau quantique, on se rend compte qu’il existe un deuxième type de hasard : le hasard quantique. Il s’agirait du vrai hasard (j’emploie le conditionnel car mes connaissances en physique quantique sont très limitée). Ce hasard fait parti des lois intrinsèques de notre Univers. C’est le hasard de la Nature, de la Physique, de l’existence. De ce que je sais, ce hasard prend la forme de la position ondulatoire d’une particule quantique. Contrairement au hasard macroscopique qui n’est que la représentation de nos méconnaissances des lois fondamentales de l’Univers, le hasard quantique fait parti des lois fondamentales de l’Univers.
C’est un sujet passionnant que j’espère avoir le temps d’approfondir un jour… En espérant que la chance me sourit !

A la semaine prochaine!



mercredi 8 mai 2019

Introspection

Bonjour.

Depuis un certains temps, la majorité des textes que j'écris et partage sont des introspections. Cela vient du fait que j'ai moins le temps et l'énergie de réfléchir de manière approfondie sur des sujets philosophiques. Cependant, il est toujours pour moi essentiel de réfléchir sur soit, de se questionner. Ainsi, si je ne fais pas l'effort de développer certaines de mes théories philosophiques ni de réfléchir sur certains aspects de l'existence, je continue de m'interroger sur moi-même. Cela fait parti pour moi de la survie de l'esprit! Voici donc un texte récent qui est le témoin de cela, et qui justifie l'importance de l'introspection. 

Depuis un certain temps, probablement quelques années, j’ai besoin de réfléchir sur moi-même, sur ce dont je pense, afin de confronter ce que je suis devenu à ce que j’étais.
Jusqu’à la fin de mon adolescence, aux alentours de mes 18 ans, mon esprit suivait une évolution logique, stable, cohérente. Alors en construction, il se développait. C’est à cette époque que j’ai commencé à mettre mes pensées en mots, à synthétiser dans des textes qui j’étais. Il me semblait alors que même en évoluant, certains principes de ma personnalité étaient immuables. Je me développais en défrichant de l’inconnu, en grandissant, mais jamais en revenant en arrière, en retombant sur mes pas. Mon développement était une expansion, pas un changement.
Cependant, depuis cette époque, il arrive des périodes de ma vie de profonde remise en question. Il m’est parfois nécessaire de réfléchir sur moi-même afin de prendre conscience d’une évolution contradictoire avec certains des principes profonds que j’avais fixé avant, que j’avais immortalisé en mots, et que je pensais donc immuables. Certaines conceptions du monde, certaines façons d’aborder la vie ne correspondaient plus à celles que j’avais alors. Ces évolutions se sont faites de manière fluide et inconsciente, d’où ce besoin d’introspection, de faire le bilan afin d’essayer de comprendre comment graduellement, certaines idées que je pensais invariantes avaient changé. Il faut que je comprenne pourquoi j’ai changé, et que je réfléchisse si ce changement est bénéfique ou non. Que je comprenne pourquoi je ne ressens plus, si je m’y concentre, certains forts sentiments que je ressentais avant. Que je me questionne sur mes principes actuels, en les confrontation avec les principes d’avant, afin de déterminer lesquels sont les plus légitimes. Plusieurs exemples précis ont été le sujet de précédents textes.
Bien sûr, j’ai le sentiment de rester le même, ces changements s’opérant lentement, et certains aspects de mon esprit ne changeant pas. Mais il me semble important de régulièrement réfléchir sur moi-même, afin de m’améliorer, et d’essayer de redresser la barre si je me perd en route… Il est évident que j’ai changé, que je change, je dois l’accepter. Mais il faut que ce changement soit conscient, que je sache qui je suis, afin d’être qui je veux réellement être. La remise en question est nécessaire au bon développement d’un esprit, c’est une des conditions de l’épanouissement. C’est pourquoi l’introspection est essentielle !

A la semaine prochaine... 

mercredi 1 mai 2019

Logique mathématique

Bonjour.

Voici aujourd'hui un très court texte introspectif dont le propos m'est venu à la suite d'un cours universitaire sur le raisonnement en mathématique. 

J’ai longtemps eu une rationalité mathématique. D’aussi loin que je me souvienne, enfant et adolescent, les choses étaient pour moi soit vraies, soit fausses. Il n’y avait pas de contradictions. Sans entrer dans les détails, les Mathématiques ont une rationalité particulière qui n’est pas celle de notre réalité, que ce soit par certaines nuances mais aussi par certains principes forts. Étrangement, il semblerait que j’ai abordé le monde avec cette logique mathématique, et non avec la logique habituelle. Peut-être est-ce là une explication de mon affinité avec ce domaine de la Science, ou alors cette affinité ayant conduit à cette manière d’aborder le monde.
Finalement, j’ai vécu un éveil philosophique lorsque lors de mon adolescence, j’ai compris que le monde, et plus particulièrement mon esprit, est plein de contradictions. La rationalité de notre univers est non binaire, elle est complexe et nuancée. On est loin de la rationalité rassurante car logique des Maths.

Si j’écris ce texte, ce n’est pas pour réfléchir sur la rationalité. C’est une notion complexe qui nécessite un investissement intellectuel que je ne vais pas entreprendre. Cependant, je trouvais intéressant de souligner la singularité de mes conceptualisations du monde, ayant toujours eu un regard particulier : celui de la rationalité mathématique, sur lequel j’ai ensuite construit une analyse philosophique grâce à la prise de conscience de la complexité sous-jacente du monde, qui tire sa beauté des nuances.

A la semaine prochaine!