mercredi 6 décembre 2017

Réflexion (chap 14: la Mort et l'Immortalité)

Bonjour. 

Voici le 14e texte de mon essai intitulé Réflexion, qui traite d'une notion qui me hante et m'angoisse encore aujourd'hui: la Mort.

La mort est la destiné de toute chose. Tout ce qui a commencé doit finir. Tout ce qui vit doit mourir. L’Homme n’échappe pas à ce destin.
La mort est la seule chose que l’Homme craint réellement. C’est la seule chose dont l’Homme a réellement peur. Doué de conscience, la peur primaire de l’Homme est de mourir, et d’ainsi perdre sa conscience. La mort reste la seule chose qui retient l’Homme à l’état vivant. C’est la seule chose qui le garde dans le même univers que le reste des entités de la Terre. Si l’Homme devenait immortel, ses désirs de pouvoir et d’expansion n’auraient alors plus de limites et l’Homme finirait par contrôler tout l’univers, détruisant tout pour son profit. D’ailleurs, le principal but de l’Homme est l’immortalité. L’Homme n’accepte pas la mort, et cherche juste à la repousser de plus en plus. La technologie ne cesse de progresser dans la lutte contre la mort. Pour l’instant, elle a juste permis à l’Homme de retarder sa mort, mais son but réel est de l’empêcher. Si un jour l’Homme parvient à la battre, alors il pourra étendre son pouvoir sur l’infini, et anéantir tout ce qui existe au nom du simple pouvoir.
Heureusement, l’Homme est encore vivant, et est donc voué à la mort. D’ailleurs, toute chose dans l’univers doit mourir. Rien n’est éternel. Les hommes meurent, les papillons meurent, les arbres meurent, les fleuves meurent, les planètes meurent, les étoiles meurent, etc.…
Ainsi, en voulant franchir la mort, l’Homme veut atteindre la forme de pouvoir ultime et donc renverser les lois de l’univers. Il veut se prendre pour la forme d’existence parfaite. Il veut pouvoir tout contrôler, il veut le pouvoir.
D’ailleurs, l’Homme n’envisage même pas la mort. Au travers de ses nombreuses croyances, l’Homme a battu la mort, d’un point de vue psychologique. Même si l’Homme a toujours peur de la mort corporelle, il ne croit pas à la mort de sa conscience. Pour certains, la conscience survit à travers l’âme, qui reste sur le monde et donc est immortelle. Pour d’autres, la conscience est transférée dans un autre corps : le principe de la réincarnation. Enfin, pour la majorité des hommes, la conscience va dans une autre dimension, dans un autre univers, où elle vivra éternellement, soit dans le plaisir, au paradis, soit dans le châtiment, en enfer.
Faisons une parenthèse sur cette dernière croyance. D’après cette hypothèse, après la mort, on est jugé puis condamné soit au bonheur, soit au malheur pour l’éternité. Or, ce jugement se fait à partir des mœurs de cette croyance. Donc cette hypothèse n’est construite que pour persuader les gens à suivre ses règles, car qui voudraient d’une éternité de souffrance ? Mais ces règles sont-elles justes ? Est-ce que des règles fixées par seulement un point de vue peuvent permettre à une personne d’un autre point de vue d’être jugé équitablement ? Non. Ainsi, cette croyance n’est la que pour imposer des règles, et ainsi formater grâce à la peur de la mort les humains. Cette croyance va à l’encontre de la liberté.
Fermons la parenthèse. L’Homme, à travers ses croyances, refuse la mort de sa conscience. Il n’envisage pas que sa conscience puisse mourir. Il n’arrive même pas à s’imaginer cette mort. Même si une minorité de personne arrive à accepter cette mort de la conscience, personne n’arrive à l’imaginer. Personne n’arrive à imaginer de ne plus avoir de conscience, car s’imaginer la mort de la conscience implique de penser, or penser est propre à la conscience. Donc en essayant de se représenter la mort de la conscience, on échoue car on pense et on utilise donc la conscience. Comment imaginer la mort, le vide de pensées, le néant de la conscience ? On ne peut pas. Pourtant, c’est ce qui attend tout les hommes. D’un point de vue scientifique et rationnel, l’Homme est condamné à la mort complète, du corps et de la conscience. A la non-existence.
Réfléchir sur la mort, et essayer de l’imaginer n’apporte qu’une angoisse profonde, et une impossibilité imaginative. On ne peut pas s’imaginer ne plus être, vu qu’on est.
Mais réfléchir sur l’immortalité n’est pas plus facile. C’est dur de penser ne plus être, mais c’est également dur de penser être à jamais. Comment la conscience gérerait une vie éternelle ? La conscience voit les choses dans le temps. Elle perçoit le passé grâce à la mémoire, et anticipe le futur. Mais comment arriverait-elle à gérer des millénaires de souvenirs, et à anticiper l’éternité ? Si la conscience vit éternellement, elle finit par mourir par le trop grand nombre de donnés qui l’étouffe. La mort est donc inévitable.
Il n’y a donc pas de solution. Pour affronter l’angoisse de la mort, il faut croire en quelque chose. Mais il ne faut pas la défier, car d’abord on est sûr de perdre, ensuite parce que l’immortalité signifie la mort certaine de la conscience, et signifie le pouvoir ultime et destructeur.
Personnellement, j’ai choisi une solution alternative : ne pas y penser. Croire à la mort de la conscience et donc au fait de ne plus exister, mais de ne pas y penser pour ne pas s’angoisser avec cette idée. De l’accepter, sans pour autant se faire submerger par elle. Et donc de vivre la vie au maximum, car elle n’est pas infinie, et que tôt ou tard, la mort arrêtera tout.

Une fois encore, je n'ai pas grand chose à ajouter à ce texte ancien. Il me sert avant tout de thérapie. En effet, je suis très angoissé par la mort. Lorsque je décris des expériences de pensée de visualisation de l'absence de conscience, j'ai réellement tenté ce genre d'expériences, qui me plongent dans une grande angoisse me sortant violemment d'une telle visualisation. C'est pourquoi j'ai longtemps rêvé d'immortalité, que je dénonce clairement ici car je suis convaincu qu'il s'agit de quelque chose de malsain. Je me bats donc contre moi-même, et contre mes angoisses primaires, que j'extériorise ici. Je dois reconnaître que depuis l'écriture de ce texte, mes angoisses liées à ce sujet se sont calmées, ce texte ayant réussi sa mission de catharsis. 

A la semaine prochaine... 


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