Bonjour.
Voici le 14e texte de mon essai intitulé Réflexion, qui traite d'une notion qui me hante et m'angoisse encore aujourd'hui: la Mort.
La mort est la destiné de
toute chose. Tout ce qui a commencé doit finir. Tout ce qui vit doit
mourir. L’Homme n’échappe pas à ce destin.
La mort est la seule chose que
l’Homme craint réellement. C’est la seule chose dont l’Homme a
réellement peur. Doué de conscience, la peur primaire de l’Homme
est de mourir, et d’ainsi perdre sa conscience. La mort reste la
seule chose qui retient l’Homme à l’état vivant. C’est la
seule chose qui le garde dans le même univers que le reste des
entités de la Terre. Si l’Homme devenait immortel, ses désirs de
pouvoir et d’expansion n’auraient alors plus de limites et
l’Homme finirait par contrôler tout l’univers, détruisant tout
pour son profit. D’ailleurs, le principal but de l’Homme est
l’immortalité. L’Homme n’accepte pas la mort, et cherche juste
à la repousser de plus en plus. La technologie ne cesse de
progresser dans la lutte contre la mort. Pour l’instant, elle a
juste permis à l’Homme de retarder sa mort, mais son but réel est
de l’empêcher. Si un jour l’Homme parvient à la battre, alors
il pourra étendre son pouvoir sur l’infini, et anéantir tout ce
qui existe au nom du simple pouvoir.
Heureusement, l’Homme est
encore vivant, et est donc voué à la mort. D’ailleurs, toute
chose dans l’univers doit mourir. Rien n’est éternel. Les hommes
meurent, les papillons meurent, les arbres meurent, les fleuves
meurent, les planètes meurent, les étoiles meurent, etc.…
Ainsi, en voulant franchir la
mort, l’Homme veut atteindre la forme de pouvoir ultime et donc
renverser les lois de l’univers. Il veut se prendre pour la forme
d’existence parfaite. Il veut pouvoir tout contrôler, il veut le
pouvoir.
D’ailleurs, l’Homme
n’envisage même pas la mort. Au travers de ses nombreuses
croyances, l’Homme a battu la mort, d’un point de vue psychologique. Même si l’Homme a toujours peur de la mort
corporelle, il ne croit pas à la mort de sa conscience. Pour
certains, la conscience survit à travers l’âme, qui reste sur le
monde et donc est immortelle. Pour d’autres, la conscience est
transférée dans un autre corps : le principe de la
réincarnation. Enfin, pour la majorité des hommes, la conscience va
dans une autre dimension, dans un autre univers, où elle vivra
éternellement, soit dans le plaisir, au paradis, soit dans le
châtiment, en enfer.
Faisons une parenthèse sur
cette dernière croyance. D’après cette hypothèse, après la
mort, on est jugé puis condamné soit au bonheur, soit au malheur
pour l’éternité. Or, ce jugement se fait à partir des mœurs de
cette croyance. Donc cette hypothèse n’est construite que pour
persuader les gens à suivre ses règles, car qui voudraient d’une
éternité de souffrance ? Mais ces règles sont-elles justes ?
Est-ce que des règles fixées par seulement un point de vue peuvent
permettre à une personne d’un autre point de vue d’être jugé
équitablement ? Non. Ainsi, cette croyance n’est la que pour
imposer des règles, et ainsi formater grâce à la peur de la mort
les humains. Cette croyance va à l’encontre de la liberté.
Fermons la parenthèse.
L’Homme, à travers ses croyances, refuse la mort de sa conscience.
Il n’envisage pas que sa conscience puisse mourir. Il n’arrive
même pas à s’imaginer cette mort. Même si une minorité de
personne arrive à accepter cette mort de la conscience, personne
n’arrive à l’imaginer. Personne n’arrive à imaginer de ne
plus avoir de conscience, car s’imaginer la mort de la conscience
implique de penser, or penser est propre à la conscience. Donc en
essayant de se représenter la mort de la conscience, on échoue car
on pense et on utilise donc la conscience. Comment imaginer la mort,
le vide de pensées, le néant de la conscience ? On ne peut
pas. Pourtant, c’est ce qui attend tout les hommes. D’un point de
vue scientifique et rationnel, l’Homme est condamné à la mort
complète, du corps et de la conscience. A la non-existence.
Réfléchir sur la mort, et
essayer de l’imaginer n’apporte qu’une angoisse profonde, et
une impossibilité imaginative. On ne peut pas s’imaginer ne plus
être, vu qu’on est.
Mais réfléchir sur
l’immortalité n’est pas plus facile. C’est dur de penser ne
plus être, mais c’est également dur de penser être à jamais.
Comment la conscience gérerait une vie éternelle ? La
conscience voit les choses dans le temps. Elle perçoit le passé
grâce à la mémoire, et anticipe le futur. Mais comment
arriverait-elle à gérer des millénaires de souvenirs, et à
anticiper l’éternité ? Si la conscience vit éternellement,
elle finit par mourir par le trop grand nombre de donnés qui
l’étouffe. La mort est donc inévitable.
Il n’y a donc pas de
solution. Pour affronter l’angoisse de la mort, il faut croire en
quelque chose. Mais il ne faut pas la défier, car d’abord on est
sûr de perdre, ensuite parce que l’immortalité signifie la mort
certaine de la conscience, et signifie le pouvoir ultime et
destructeur.
Personnellement, j’ai choisi
une solution alternative : ne pas y penser. Croire à la mort de
la conscience et donc au fait de ne plus exister, mais de ne pas y
penser pour ne pas s’angoisser avec cette idée. De l’accepter,
sans pour autant se faire submerger par elle. Et donc de vivre la vie
au maximum, car elle n’est pas infinie, et que tôt ou tard, la
mort arrêtera tout.
Une fois encore, je n'ai pas grand chose à ajouter à ce texte ancien. Il me sert avant tout de thérapie. En effet, je suis très angoissé par la mort. Lorsque je décris des expériences de pensée de visualisation de l'absence de conscience, j'ai réellement tenté ce genre d'expériences, qui me plongent dans une grande angoisse me sortant violemment d'une telle visualisation. C'est pourquoi j'ai longtemps rêvé d'immortalité, que je dénonce clairement ici car je suis convaincu qu'il s'agit de quelque chose de malsain. Je me bats donc contre moi-même, et contre mes angoisses primaires, que j'extériorise ici. Je dois reconnaître que depuis l'écriture de ce texte, mes angoisses liées à ce sujet se sont calmées, ce texte ayant réussi sa mission de catharsis.
A la semaine prochaine...
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