vendredi 24 septembre 2021

Compromis moral

 Bonjour.

Voici une réflexion morale sur une méthodologie de différenciation du bien et du mal, qui correspond à ma façon de conceptualiser cela. 

Dans un monde utopique, la justice serait irréprochable. Pour remplir cette mission, et donc accomplir son rôle de justice, elle devrait s’adapter à tous les cas particuliers. Chaque situation et chaque personne étant unique, même de manière infime, la justice devrait prendre en compte toutes les nuances et différences de chaque cas pour trancher, et ainsi aboutir au verdict le plus juste, le plus adapté au cas en question.

Malheureusement, la réalité ne permet pas de mettre en place une justice si adaptative. Notre justice humaine et institutionnalisée ne peut pas prendre en considération chaque nuance de chaque cas particulier. Ainsi, notre justice doit procéder à des généralisations. Elle doit suivre des principes généraux qui en garantisse le fonctionnement optimal. Ainsi, il est bon de la questionner régulièrement, afin de constamment l’améliorer, la dirigeant vers un idéal utopique peut-être inatteignable, mais au moins approchable.

C’est dans cet optique de compromis entre réalité et utopie que la justice doit composer. Elle doit s’appuyer sur des principes de généralisation garantissant la bonne mise en place de sa fonction. Pour moi, l’outil le plus sain et juste de généralisation est le suivant : il faut toujours chercher le moindre mal. La justice doit toujours trancher en faveur de ce qui sera le plus bénéfique au plus grand nombre, ou ce qui sera le moins pénible au moins grand nombre. Ainsi, chaque interdiction ou chaque légalisation , qui sont des généralisations sous forme de lois, doit suivre ce principe afin d’être le plus juste possible. Pour illustrer mon propos, voici deux exemples.

L’interdiction de la pédophilie, c’est à dire des relations sexuelles entre personnes mineures (moins de 18 ans) et majeures (plus de 18 ans), est une nécessité afin de garantir ce principe de moindre mal. Dans de rares cas très particuliers, il se peut que la pédophilie soit légitime, dans l’hypothèse d’un consentement mutuel sincère entre une personne mineure et une personne majeure. Cependant, l’entrave qu’est l’interdiction de la pédophilie pour ces cas particuliers n’est rien comparée aux dérives graves que pourrait amener sa légalisation. Une personne mineure peut attendre quelques années pour être majeure et pouvoir légalement coucher avec son partenaire. C’est une gène surmontable, là où l’autorisation de la pédophilie ouvrirait la porte à des pratiques bien plus malsaines, permettant d’abuser des personnes mineures, favorisant abus de mineurs et viols. Ainsi, le principe de moindre mal appliqué à la pédophilie amène à la conclusion que son interdiction générale est juste.

Les aides sociales sont une nécessité. Cependant, leur suppression est souvent sujette à débat, comme solution dans la lutte à l’abus de ces aides. Pourtant, ces abus d’aides sociales sont minoritaires. Il ne faut pas handicaper la majorité de ceux qui en profitent, et qui en ont réellement besoin. Les supprimer pour endiguer les quelques fraudeurs n’est clairement pas une solution juste. Ainsi, le principe de moindre mal indique qu’il faut poursuivre les aides sociales, que cette cause est juste.

Ces deux exemples illustrent l’application du principe de moindre mal dans le but de trancher de manière juste dans le débat moral. Il peut s’appliquer lorsqu’une généralisation est inévitable.

Notre société est loin d’être parfaite. Elle est très loin de suivre ce principe. Même si je suis de nature cynique, et que le présent semble me donner raison, j’ai toujours espoir qu’elle va s’améliorer, et se rapprocher de cet idéal de justice. L’avenir seul permettra de répondre à ces inquiétudes.



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