Bonjour.
Aujourd'hui, voici une réflexion particulièrement autocentrée ! Cette introspection sur un aspect particulièrement précis de ma vie ne vous intéressera peut-être pas, mais j'ai quand même voulu vous la partager.
Dans mes chansons, j’utilise souvent la phrase « My heart beats with the tempo of the drums » (mon cœur bat avec le tempo de la batterie). Cette phrase permet de décrire mon amour de l’instrument, et de la musique en général. Elle montre à quel point la musique est importante pour moi, à quel point ma vie en dépend, à quel point je suis en phase avec elle. Cependant, cette phrase signifie même plus que cela.
En effet, cette phrase s’inspire d’une réelle observation : lorsque je joue de la batterie, les battements de mon cœur semblent s’aligner sur le tempo de la musique que je joue. Je suis réellement en phase avec la musique. Il semblerait que j’ai un ressenti biologique du tempo. Je fais réellement corps avec la musique.
Cette observation est intéressante, car elle initie des explications passionnantes quant à certains aspects de mon interprétation musicale, et de ce que je ressens en jouant.
En concert, j’accélère très souvent le tempo. Avec l’excitation du live, mon corps doit sécréter de l’adrénaline, ce qui fait que mon cœur doit battre plus vite, et donc que j’accélère naturellement le tempo, vu que ces deux battements sont liés pour moi.
Ce phénomène est encore plus passionnant que de prime abord car je n’ai pas pleinement conscience que j’accélère le tempo en concert. Je peux ressentir de la fatigue et de la difficulté à jouer, mais je ne ressens pas que cela vient du fait que je joue bien plus vite que d’habitude. En effet, j’ai l’illusion que je joue au même tempo que d’habitude, pas plus vite, comme si le temps ralentissait autour de moi.
Cette observation permet donc de se questionner quant à notre perception du temps, potentiellement liée au rythme cardiaque. Notre temps vécu dépend-il de notre rythme biologique ? C’est en tout cas ce que je ressens en jouant de la batterie : lorsque mon rythme cardiaque s’accélère à cause de l’excitation du live, j’ai une perception du temps accélérée, comme si la seconde passait plus lentement. Peut-être que lorsque le rythme cardiaque est rapide, on est plus alerte, et donc le temps semble plus lent. Il ne s’agit cependant pas de la même illusion que lorsqu’on s’ennuie : dans ce cas, le temps semble lent car on le remarque, on y prête attention. Dans l’action, le temps semble plus rapide car on n’y pense pas. C’est d’ailleurs assez cocasse que ces deux illusions se mélangent pour moi en concert : le temps semble aller à toute allure, une heure semblant durer 15min, à cause de l’état d’excitation et de bonheur que je ressens dans ces moments là, alors que je joue vite, comme si mon temps propre était plus lent, comme si j’avais une perception instantanée plus fine. Mon temps de l’instant ralenti, alors que mon temps de la durée s’accélère !
Quoiqu’il arrive, s’il y a une chose que ces perceptions signifient, c’est que je fais corps avec la musique, que je suis en phase avec la musique.
Pour moi, l’instinct est essentiel dans la musique. Si j’aime réfléchir a posteriori, comme je le fais dans ce texte, il est essentiel que l’interprétation musicale soit instinctive. Ainsi, cette observation du rythme cardiaque en accord avec le tempo rentre dans ce cadre de ressenti instinctif de la musique.
Un exemple particulièrement parlant de mon entrée en phase transcendantale avec la musique est le chanson Like you’ve bitten the Snake, chanson extrêmement importante pour moi vu qu’elle est totémique de mon être artistique. Le morceau est celui que j’interprète le plus bestialement, instinctivement, de part son côté sauvage fondamental. En live, je l’ai parfois joué beaucoup trop vite, probablement du à l’adrénaline du concert, et du fait que je me lâche complètement sur celui-ci, y libérant mon instinct bestial. J’ai récemment remarqué que lorsque je mets les bruitages d’intro du morceau (des bruitages de jungle sauvage), je respecte bien plus le tempo d’origine du morceau, collant plus à la version idéale de cette chanson. C’est comme si mon instinct avait besoin de ces bruitages pour entrer en phase avec le morceau, pour se connecter à lui, pour que ma transe ait le bon groove…
La musique est la chose la plus importante dans ma vie. Elle me passionne profondément, et me permet de me connecter à mon instinct animal. Je suis un être sauvage musical, un artiste chamane… Mon cœur bats en rythme avec le tempo de la batterie !
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