mercredi 10 octobre 2018

Résignation

Bonjour.

Voici cette semaine un texte personnel, qui essai d'analyser mes choix de vie, ma conception du monde, afin de prendre du recul sur moi-même. C'est quelque chose qui me semble nécessaire, et qui m'a toujours semblé nécessaire. Probablement par paranoïa et par peur de moi-même, j'ai toujours eu ce besoin de me remettre en question, afin de continuellement m'améliorer. 
On observe ainsi une évolution dans mes réflexions philosophiques. Si je réfléchissais beaucoup sur le monde, de plus en plus de mes textes s'attardent désormais sur moi. C'est d'abord thérapeutique. Mais c'est aussi fondé philosophiquement il me semble: pour découvrir la vérité, il faut en explorer les deux aspects: le monde, l'extérieur, tout ce qui existe, mais aussi soit-même, l'intérieur... Finalement, on est le prisme du monde qui nous entoure. On ne peut observer le monde sans y exister, sans y vivre. Notre être est essentiel à la perception. 
Ainsi, il me semble nécessaire de se connaitre afin de mieux comprendre le monde, et ainsi accéder à la vérité, qui comme je la conçois, est formée de liens et de correspondances (idée récurrente de mon oeuvre): la vérité est objective et subjective. Elle s'atteint par un être. Elle s'analyse, mais aussi ce ressent. Ainsi, elle a une valeur sensible qui est très subjective. La connaissance ne s'arrête pas qu'à l'externe. On fait aussi partie de la réalité, il faut donc se connaître soit pour prétendre connaître le monde.
Mais je m'égare. Cette introduction mérite en soit un développement que j'initierais quand j'aurais le temps et l'énergie (chose que je n'ai malheureusement pas au moment où j'écris ces lignes). En attendant, voici déjà l'introspection que je vous propose cette semaine. 

Depuis ma sortie du lycée, je suis entré, à travers mes études supérieures, dans l’humanité. Plus je vieillis, et plus je suis confronté aux responsabilités et aux réalités de la vie dans la société humaine. A mesure que le temps passe, le monde me semble de plus en plus sombre, et la vie me parait de plus en plus difficile… J’atteins mes limites intellectuelles, je n’ai pas le temps de m’épanouir dans l’art et la philosophie comme je le voudrais. J’ai même de plus en plus expérimenté ma folie et mes démons, qui ont surgit sous des formes aussi intenses qu’effrayantes…
J’ai quand même eu quelques moments de bonheur. J’arrive à rire facilement, et à profiter de la vie. Mais ma nature de stress et d’angoisse m’empêche d’être heureux sur de longues périodes, voir même de me sentir parfaitement bien ponctuellement. Sans connaitre la dépression, je n’ai pas vécu pleinement heureux depuis le lycée…
Le pire dans cet état des lieux, c’est que je l’ai accepté. Depuis je ne sais plus quand, j’ai accepté mon malheur et mon état sombre. Malheureux dans l’humanité, j’ai pris cela pour une fatalité, et j’ai donc renoncé au bonheur. Je me suis focalisé sur ma survit, cherchant donc à survivre le plus longtemps possible, essayant d’être le moins mal possible, mais acceptant le fait de toujours l’être un peu… Je me suis résigné…
Comme souvent lorsque je vais mal, je lis la lettre que je m’étais écrite en 2013, la lettre que je m’adressais à moi-même… Cette lettre contient l’essence de ce que je suis, et plus que tout, contient ce que je voulais être…
Alors que je traversais un creux, c’est-à-dire une période plus sombre et donc plus malheureuse, j’ai relu cette lettre. Cette lecture m’a fait beaucoup de bien ! Je m’étais déjà dit, lors du bilan de mon acceptation du malheur, que je ne comprenais pas comment j’avais renoncé au bonheur. Je m’étais promis d’essayer de reprendre cette quête, sans succès. J’avais accepté mon destin. Cependant, la lecture récente de cette lettre n’a pas eu le même effet. Comme un électrochoc, elle m’a frappé, me faisant comprendre que je devais retrouver mes objectifs de vie. Elle m’a redonné espoir, et grâce à elle, je me relève pour me battre à nouveau. Je retrouve le chemin duquel je m’étais égaré. Le combat va être dur, mais je me sens déjà mieux rien qu’à essayer. J’ai même été ponctuellement heureux, ce qui ne m’étais pas arrivé depuis des années ! Le chemin jusqu’au bonheur est long, mais je compte bien l’arpenter… Et j’espère ne pas m’y égarer à nouveau.
La lettre que j’ai écrite sert à cela. Elle est finalement très puissante. C’est le noyau heuristique de mon être profond… Grâce à elle, j’ai renoncé à ma résignation.

Avec le recul, je dois bien avouer que je n'ai que partiellement réussi l'objectif que je me fixe dans ce texte. Si je n'ai plus renoncé au bonheur, que je ne me complais pas dans la souffrance, je dois bien avouer qu'il est lointain pour moi, qu'il n'est pas un but immédiat. Je suis plutôt dans un esprit de survit, que dans une réelle perspective d'accomplissement.
Quant aux détails de mes changements psychologiques depuis ce texte, ils seront abordés dans des prochaines publications... 


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