vendredi 1 novembre 2019

Attirance

Bonjour.

Voici le premier d'une série de 6 articles qui vous dévoilent les textes que j'ai écrit ce dernier mois. Ce premier texte traite de l'attirance.

Pourquoi ressent-on de l’attirance pour quelque chose ou quelqu’un ? Je vais énoncer quelques éléments de réflexion à ce sujet, sans tenter de répondre exhaustivement à cette question.

En effet, un des premiers points à souligner est la non universalité de l’attirance. La seule règle universelle de l’attirance est qu’il n’y a pas de règle universelle ! Les humains possèdent des psychés différentes qui entraînent donc des goûts et désirs différents, et donc des attirances différentes. Il peut être intéressant de se poser la question des causes possibles provoquant certaines attirances, comme le background culturel, social et familial. Je ne vais cependant pas entrer dans ce genre de réflexion loin de relever de mon domaine de compétences. La seule idée importante à retenir, comme point de départ, est le fait qu’on est tous attirés par des choses différentes.
Ainsi, je vais me focaliser sur quelques points précis, quelques parties du problème, en gardant en tête que le sujet est bien plus vaste que ce que j’aborde ici.
Il me semble intéressant de souligner qu’on ressent de l’attirance pour ce que l’on n’a pas. L’attirance est le désir d’une chose que l’on ne possède pas.
Un des sous-ensembles de ces choses que l’on ne possède pas est l’ensemble des choses que l’on ne peut pas posséder. Je vais donc dans cette modeste réflexion me focaliser sur l’attirance envers ce que l’on ne peux pas avoir. Il semblerait que l’impossible (ou du moins l’improbable, le difficilement possible) soit une source qui nourrit l’attirance des hommes. L’attirance est d’autant plus forte que l’est l’impossibilité d’avoir l’objet de notre désir. Cela vient peut-être du sentiment potentiel de puissance ressenti lorsque l’on parvient (ou parviendrait) à franchir cet impossible, et qu’alors on arrive à posséder notre objet de désir. Plus dure est la tâche, plus gratifiante est la récompense.
Il est intéressant de se questionner sur les raisons de cette attirance pour l’impossible. Une des formes de cette attirance est l’attirance pour l’interdit. Il semblerait que beaucoup d’humains se sentent attirés par la transgression. Briser l’interdit attire, l’humain aimant se sentir libre et puissant. Il y a une multitude d’exemples montrant l’intérêt des humains pour la transgression. Plein d’histoires et d’événements découlent de cette attirance pour des choses interdites.
Il faut alors se questionner sur la nature de cet interdit. Il peut s’agir d’interdits sociaux, l’attirance prenant ici par exemple la forme d’un amour entre deux personnes de castes sociales tellement différentes qu’elles rendent leur amour impossible au sein de la société. La pression sociale est telle que leur attirance est interdite, impossible, et que la réussite de l’union de ces personnes, de la concrétisation du désir de l’attirance, est une victoire improbable. Ce genre d’histoire passionne, mais semble appartenir au passé. S’il subsiste malheureusement des tabous et obstacles quant aux rangs sociaux des protagonistes, il ne s’agit plus d’interdits formels. Beaucoup d’attirances qu’on juge impossibles, interdites, sont simplement difficiles, rejetées, et au pire jugées immorales (ce qui pose la question du bien fondé de cette morale).
Ainsi, il est intéressant de se focaliser sur les interdits réels, qui correspondent à la loi. L’interdit devient l’illégal. La question de la morale revient. Les lois défendent-elles la morale ? Certaines lois sont-elles morales ? C’est un sujet vaste de réflexion.
En ce qui concerne l’attirance, dans un contexte sexuel, il est intéressant de se pencher sur les déviances sexuelles qui sont illégales. Un exemple évident de déviance sexuelle illégale permettant d’illustrer cette réflexion est la pédophilie. Comment expliquer l’attirance sexuelle de certaines personnes pour des enfants ? La transgression est-elle la seule explication ? Ou est-elle juste une conséquence d’une attirance bien plus instinctive ? Un pédophile est il attiré par un enfant car c’est un enfant, ou également car cela est interdit, et donc cet interdit l’excite ? Et pourquoi cela est-il interdit ? Imaginons que les relations sexuelles avec des enfants soient légales. Cela serait-il moral ? Il est clair que le consentement est la valeur clé permettant d’encadrer les actes sexuels et les déviances. Mais imaginons un enfant parfaitement conscient de ses actes, et consentant. Cela serait-il une déviance ? Notre dégoût et aversion pour la pédophilie répondent-ils à des impératifs instinctifs ou ne sont-ils que des conséquences de siècles d’histoire morale ? Il me semble essentiel de réfléchir à ces questions.

Quelles conclusions tirer de ces quelques éléments de réflexion ? Où voulais-je en venir ?
L’attirance touche à l’inconscient, à l’instinct. Cet inconscient se construit à partir du contexte social et culturel. Cependant, certaines attirances semblent contredire la morale de ce contexte, en titillant l’interdit, recherchant la transgression. Quelle est donc la part contextuelle dans l’attirance ? L’attirance n’est-elle qu’une construction culturelle, que ce soit dans le cadre de l’accepté que dans celui de l’interdit ?

Il est intéressant de noter que certaines attirances autrefois interdites permettent de faire évoluer la morale vers une acceptation plus juste des différences (je pense notamment à l’homosexualité).

Ces textes étant récents, je n'ai pas beaucoup de commentaire à y faire. Je manque de recul pour les approfondir. Je tiens cependant à préciser quelque chose au sujet de ce texte. Mon but n'est évidement pas de dédiaboliser la pédophilie. Je ne cherche aucunement à en réduire la gravité. Je l'ai juste pris comme exemple afin de réfléchir à la notion d'attirance. C'est un sujet sensible qui mérite de prendre beaucoup de précautions. Je ne vais donc pas répondre aux questions que posent ce texte, qui sont la base de réflexion intéressantes à mener. D'ailleurs, quel est votre avis à ce sujet ? 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire