Bonjour.
Voici le premier d'une série de 6 articles qui vous dévoilent les textes que j'ai écrit ce dernier mois. Ce premier texte traite de l'attirance.
Pourquoi
ressent-on de l’attirance pour quelque chose ou quelqu’un ? Je
vais énoncer quelques éléments de réflexion à ce sujet, sans
tenter de répondre exhaustivement à cette question.
En
effet, un des premiers points à souligner est la non universalité
de l’attirance. La seule règle universelle de l’attirance est
qu’il n’y a pas de règle universelle ! Les humains
possèdent des psychés différentes qui entraînent donc des goûts
et désirs différents, et donc des attirances différentes. Il peut
être intéressant de se poser la question des causes possibles
provoquant certaines attirances, comme le background culturel, social
et familial. Je ne vais cependant pas entrer dans ce genre de
réflexion loin de relever de mon domaine de compétences. La seule
idée importante à retenir, comme point de départ, est le fait
qu’on est tous attirés par des choses différentes.
Ainsi,
je vais me focaliser sur quelques points précis, quelques parties du
problème, en gardant en tête que le sujet est bien plus vaste que
ce que j’aborde ici.
Il
me semble intéressant de souligner qu’on ressent de l’attirance
pour ce que l’on n’a pas. L’attirance est le désir d’une
chose que l’on ne possède pas.
Un
des sous-ensembles de ces choses que l’on ne possède pas est
l’ensemble des choses que l’on ne peut pas posséder. Je vais
donc dans cette modeste réflexion me focaliser sur l’attirance
envers ce que l’on ne peux pas avoir. Il semblerait que
l’impossible (ou du moins l’improbable, le difficilement
possible) soit une source qui nourrit l’attirance des hommes.
L’attirance est d’autant plus forte que l’est l’impossibilité
d’avoir l’objet de notre désir. Cela vient peut-être du
sentiment potentiel de puissance ressenti lorsque l’on parvient (ou
parviendrait) à franchir cet impossible, et qu’alors on arrive à
posséder notre objet de désir. Plus dure est la tâche, plus
gratifiante est la récompense.
Il
est intéressant de se questionner sur les raisons de cette attirance
pour l’impossible. Une des formes de cette attirance est
l’attirance pour l’interdit. Il semblerait que beaucoup d’humains
se sentent attirés par la transgression. Briser l’interdit attire,
l’humain aimant se sentir libre et puissant. Il y a une multitude
d’exemples montrant l’intérêt des humains pour la
transgression. Plein d’histoires et d’événements découlent de
cette attirance pour des choses interdites.
Il
faut alors se questionner sur la nature de cet interdit. Il peut
s’agir d’interdits sociaux, l’attirance prenant ici par
exemple la forme d’un amour entre deux personnes de castes sociales
tellement différentes qu’elles rendent leur amour impossible au
sein de la société. La pression sociale est telle que leur
attirance est interdite, impossible, et que la réussite de l’union
de ces personnes, de la concrétisation du désir de l’attirance,
est une victoire improbable. Ce genre d’histoire passionne, mais
semble appartenir au passé. S’il subsiste malheureusement des
tabous et obstacles quant aux rangs sociaux des protagonistes, il ne
s’agit plus d’interdits formels. Beaucoup d’attirances qu’on
juge impossibles, interdites, sont simplement difficiles, rejetées,
et au pire jugées immorales (ce qui pose la question du bien fondé de cette
morale).
Ainsi,
il est intéressant de se focaliser sur les interdits réels, qui
correspondent à la loi. L’interdit devient l’illégal. La
question de la morale revient. Les lois défendent-elles la morale ?
Certaines lois sont-elles morales ? C’est un sujet vaste de
réflexion.
En
ce qui concerne l’attirance, dans un contexte sexuel, il est
intéressant de se pencher sur les déviances sexuelles qui sont
illégales. Un exemple évident de déviance sexuelle illégale
permettant d’illustrer cette réflexion est la pédophilie.
Comment expliquer l’attirance sexuelle de certaines personnes pour
des enfants ? La transgression est-elle la seule explication ?
Ou est-elle juste une conséquence d’une attirance bien plus
instinctive ? Un pédophile est il attiré par un enfant car
c’est un enfant, ou également car cela est interdit, et donc cet
interdit l’excite ? Et pourquoi cela est-il interdit ?
Imaginons que les relations sexuelles avec des enfants soient
légales. Cela serait-il moral ? Il est clair que le consentement est
la valeur clé permettant d’encadrer les actes sexuels et les
déviances. Mais imaginons un enfant parfaitement conscient de ses
actes, et consentant. Cela serait-il une déviance ? Notre
dégoût et aversion pour la pédophilie répondent-ils à des
impératifs instinctifs ou ne sont-ils que des conséquences de
siècles d’histoire morale ? Il me semble essentiel de
réfléchir à ces questions.
Quelles
conclusions tirer de ces quelques éléments de réflexion ? Où
voulais-je en venir ?
L’attirance
touche à l’inconscient, à l’instinct. Cet inconscient se
construit à partir du contexte social et culturel. Cependant,
certaines attirances semblent contredire la morale de ce contexte, en
titillant l’interdit, recherchant la transgression. Quelle est donc
la part contextuelle dans l’attirance ? L’attirance
n’est-elle qu’une construction culturelle, que ce soit dans le
cadre de l’accepté que dans celui de l’interdit ?
Il
est intéressant de noter que certaines attirances autrefois
interdites permettent de faire évoluer la morale vers une
acceptation plus juste des différences (je pense notamment à
l’homosexualité).
Ces textes étant récents, je n'ai pas beaucoup de commentaire à y faire. Je manque de recul pour les approfondir. Je tiens cependant à préciser quelque chose au sujet de ce texte. Mon but n'est évidement pas de dédiaboliser la pédophilie. Je ne cherche aucunement à en réduire la gravité. Je l'ai juste pris comme exemple afin de réfléchir à la notion d'attirance. C'est un sujet sensible qui mérite de prendre beaucoup de précautions. Je ne vais donc pas répondre aux questions que posent ce texte, qui sont la base de réflexion intéressantes à mener. D'ailleurs, quel est votre avis à ce sujet ?
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