vendredi 29 novembre 2019

Point de rupture en musique

Bonjour.

Voici un texte que j'ai écris récemment. J'en suis relativement insatisfait, n'arrivant pas à exprimer et structurer mes sensations et émotions en ce qui concerne ce sujet très précis. Voici malgré le texte en question:

Il est très difficile de comprendre ses goûts. Pourquoi aime-t-on quelque chose ? Qu’est-ce qui provoque ce sentiment, cette sensation, cette émotion ? Il semble évident que nous n’ayons que très peu de contrôle sur nos ressentis sentimentaux. Nos goûts peuvent prendre appui sur notre histoire et notre background culturel, mais ils semblent venir de notre inconscient. Afin de mieux se connaître, il me semble donc intéressant de se questionner à ce sujet. Toute introspection est salutaire.
Dans ce texte, je vais me focaliser sur un point très précis de mes goûts musicaux. Je vais essayer de comprendre, ou de moins de décrire, pourquoi certaines œuvres musicales me touchent profondément. Pourquoi elles me donnent des frissons ? Pourquoi elles me provoquent tant d’émotions ?
Les chansons qui me donnent le plus de frissons à ce jour sont les suivantes : Black Diamond (Kiss), Manitoumani (-M-) et Pro Memoria (Ghost). Bien sûr, plein d’autres chansons ou extraits de chansons me donnent des frissons, ou du moins me plaisent beaucoup. Je suis un passionné de musique, élément central de ma vie. Ainsi, la musique est un élément fondamental de mon quotidien, et une source d’émotions variées et puissantes. Il est également important de préciser que ces émotions peuvent avoir des sources très variées dans la musique. Plein d’aspect de celle-ci peuvent m’émouvoir. J’écoute des musiques très différentes les unes des autres. Il est donc certains que plusieurs choses provoquent différentes émotions. Dans ce texte, je vais développer une seule source d’émotion.
En effet, une des caractéristiques de la musique qui me donne le plus d’émotions est le point de rupture. Il s’agit d’une sensation difficilement quantifiable. Pour moi, le point de rupture musical est atteint lorsque l’on sent que l’artiste s’approche de sa limite, qu’il la chevauche. Il est à deux doigts de craquer, on sent qu’il est au bout. Il est alors un équilibriste qui bascule. Va-t-il tomber, ou va-t-il réussir à se redresser ?J’adore cette sensation. J’aime que la musique soit fragile, que le musicien aille au bout, qu’il atteigne sa limite. J’aime avoir l’impression qu’il est proche de la rupture, que s’il continue, il va s’écrouler. J’aime la fragilité, la finesse, la subtilité. J’aime avoir l’impression que la musique est chancelante. J’aime croire que l’artiste se surpasse, quitte à être à la limite de la rupture. L’artiste va tellement loin qu’il est à la limite de jouer faux. La guitare d’Hendrix ou de Van Halen me donne cette impression, comme si elle dansait sur ce fil. Le jeu d’Eric Carr me paraît sauvage, comme s’il commençait une phrase rythmique sans savoir où aller, et qu’il se rattrapait en vol. J’aime ces jeux qui me donne l’impression d’une liberté absolue. L’artiste tente des choses, repoussant sa limite, et flirtant avec l’effondrement. Bien sûr, ces musiciens maîtrisent leur instrument, ils ne sont pas réellement en « danger ». Mais j’aime cette illusion, j’aime ressentir ce point de rupture. J’aime avoir l’impression que l’artiste atteigne sa limite, voir la dépasse. Je préfère souvent cela à des musiques bien plus rigides, rythmiquement et harmoniquement bien plus solides, mais du coup moins émouvantes, moins imprévisibles.
Bien sûr, il ne s’agit que d’un aspect de la musique, et je peux être touché par une multitude d’autres aspects. Mais le point de rupture du musicien est ce qui me donne le plus de frissons.


A bientôt.

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