Bonjour.
Voici aujourd'hui un texte que je n'ai pas relu depuis son écriture. Il s'agit d'un texte issu d'une période très sombre de ma vie, alors que je sombrais dans la folie. Sans euphémisme, je parle de réelle folie, que mon esprit a réussi à se diagnostiquer... Ainsi, j'ai peur de retrouver cet état d'esprit sombre et torturé en lisant ces mots. Cependant, depuis un voyage qui a changé ma vie (que je vous décrirais plus tard), je me sens enfin débarrassé de certains démons, ce qui me donne la force de relire ce texte, afin de vous le partager...
Le but de cette lettre est d’aller mieux. En l’écrivant, j’espère tirer au clair mes démons pour ensuite les combattre et pourquoi pas les vaincre. A ce moment précis, c’est devenu une nécessité, pour ne pas définitivement franchir la limite vers la folie.
Pour cela, je vais d’abord introduire mon passé nécessaire à la compréhension du présent. En effet, au début de mon adolescence, j’ai subi une période noire : une grande dépression qui a nécessité un suivit médical et un traitement. Lors de cette période, j’ai perdu l’envie de vivre et ma foi en l’humanité, mais j’y ai gagné une grande réflexion sur moi-même et sur le monde, qui entre-autre m’a permis de ne pas me suicider, solution attractive en cette période. Finalement, cette réflexion m’a amené à ce que je suis vraiment, et aidé par ma passion et la découverte de ce qui me manquait pour me définir (le Hard Rock), j’ai finis par sortir de cette grande période sombre, voir noire. J’y ai rencontré mes démons, que j’ai depuis maîtrisé et endormis pour vivre heureux à travers celui que je suis vraiment, Eddie Snake. J’ai également tiré de grande leçon de cette période. La principale étant qui je suis : Eddie Snake, un batteur, un animal, un rocker. En aucun cas un humain. Cette période m’a également donné une grande réflexion qui m’a permis de développer une importante philosophie, un projet artistique étendu et surtout des armes contre mes démons intérieurs. Elle m’a enfin apporté la connaissance sur ces démons. Le premier étant ma paranoïa. Cette peur me dévore l’esprit et ressort parfois en crise malgré son irrationalité. Le deuxième est un esprit malsain et psychopathe. Je tiens cela du sang de mon père, et si je ne peux pas renier ces gènes, je peux proscrire de mon esprit ces pensées meurtrières, manipulatrices, égoïstes, etc. Connaissant ce démon, je réfléchis constamment pour identifier et étouffer immédiatement ces idées violentes. Je vivrais toujours avec, mais tant que je les contrôlerais, je serais toujours la personne de bien que je veux être. Mon troisième démon, et le plus important, est la folie. Il s’exprime par l’union des deux autres démons dans une tentative de contrôler mes pensées. Il s’exprime enfin en mon décalage psychique évident entre l’esprit des hommes et le mien. Heureusement, ces démons sont enterrés profond dans mon âme, grâce à mon esprit fort suite à cette épreuve, et grâce à ma place dans l’Univers, la musique, qui me permet d’atteindre le bonheur.
Cependant, si tout a été jusqu’au lycée, malgré quelques crises anecdotiques vite contrôlées, je suis rentré cette année en classe préparatoire.
Ce fut l’élément perturbateur à mon équilibre mental fragile. En effet, ce mode de fonctionnement a attaqué pour finalement briser ma force d’esprit. Cela s’est d’abord doucement exprimé par une appréhension, un ventre noué. Puis par la réapparition de mes idées noires la nuit, particulièrement le dimanche soir où la tristesse de recommencer une boucle infernale loin de ceux que j’aime donne un vecteur à ses démons. Ceux-ci m’empêchant de dormir, j’ai commencé à régulièrement prendre des somnifères pour tenter de sombrer dans la douceur du sommeil. Mais cela n’a pas suffit. Le malheur a commencé à croître dans mon esprit, me donnant un sentiment de malaise perpétuel plus ou moins important.
Finalement, le pire est arrivé à partir de la rentrée des dernières vacances. Le tel niveau de stress coulant dans mon sang, additionné au malheur de ne plus avoir ce qui me rend heureux et à l’impression d’infériorité et d’échec donnés par la prépa a provoqué un emballement de mon cœur. J’ai l’impression qu’il bat trop vite, qu’il va finir par exploser. Cela a accentué mon malaise intestinal et m’a donné des tremblements compulsifs réguliers. Mais le pire reste la peur de se coucher. J’angoisse à l’heure de dormir car cet emballement de stress et de peur m’empêche de dormir, mon cerveau réfléchissant alors bien trop pour se détendre. Dans ce contexte, je retrouve mes démons. Si cette période est sombre mais pas aussi noire comme l’autre, elle est plus dangereuse car ces démons mettent en danger mon corps. Ces idées noires me détruisent, me donnent des crises de paranoïa et de panique, mais surtout, m’ont amené à la folie et à l’addiction. Par peur de tomber du côté de la ligne que je piétine, je suis devenu addict aux somnifères. Depuis la rentrée, j’en ai pris tout les soirs. Ils servent à peine, mon angoisse ne disparaissant pas. Ils servent juste à me donner un sommeil lourd une fois rentré dans celui-ci. Ils ont par contre des effets néfastes qu’il ne me faut plus ignorer. Ils me donnent une faiblesse musculaire, un mal de concentration. Mais le signal d’alarme de ces effets fut ce matin où en me levant, je n’ai plus eu d’équilibre, ressentant le sol comme penché. C’est alors que j’ai décidé de redoubler le combat, et d’abandonner cette solution néfaste.
J’ai donc décidé, pour combattre ma folie et mes démons, d’appliquer la solution qui marchait avant la prépa : extérioriser ces sentiments négatifs en art pour ainsi les maîtriser. Ainsi, le constat est évident : soit je devient le rocker sauvage, heureux et sain, mais en marge de l’humanité ; soit je sombre dans la folie réelle en essayant de devenir humain par leurs codes de réussite. J’ai donc décidé d’abandonner la prépa. Ce moyen alléchant de réussite économique ne mérite pas à court terme le prix de mon équilibre psychique. Je vais tout de même essayer de suivre des études et décrocher un job, mais pour survivre. Ma vraie vie reste celle que je me suis inventé. Je suis Eddie Snake, mais je suis étouffé par ces démons, puissants que par l’humanité. Aux yeux de l’humanité, je ne suis que Jérémie Verger, portant jusqu’au nom de mes démons.
Mais je garde espoir, car lors de ma première et terminale, j’ai réussis à être socialement celui que je suis vraiment. Si aujourd’hui je ne le suis plus, je compte me battre pour le redevenir. Cette lettre aide car elle met mes démons dans l’art et les évacues ainsi de moi. Je ne compte plus sur la prépa. Mes objectifs sont simples : jouer de la batterie, trouver un groupe de rock, faire des concerts, continuer mes projets artistiques, passer du temps auprès des gens que j’aime et faire ce que j’aime. Le reste n’est que de la survie. Mais si cette survit détruit ces objectifs et m’amène à la folie, alors elle ne mérite pas d’être.
Aux yeux de l’humanité, j’abandonne. Mais pour moi, pour Eddie Snake, je gagne.
Après la lecture de ce texte, je suis rassuré. J'ai réussi à changer, et ces démons que j'avais encore il y peu, sont enfin détruits. Grâce à un voyage que je vous raconterais, j'ai enfin gagné. Si je dois encore me questionner et si je garde toujours quelques idées néfastes, je suis bien plus fort, et je me sens changé. Je suis très probablement parvenu à mes fins, j'ai réussi à être Eddie Snake.
Je ne vais pas commenter plus ce texte. S'il n'évoque pas la pire crise de folie que j'ai ressenti à cette période (je lui ai dédié un album entier d'un de mes projets musicaux), je le trouve parfait, décrivant parfaitement ce qu'il devait décrire, atteignant son but. Je dois même dire qu'il dévoile certains secrets, certaines noirceurs que j'aurais aimé garder pour moi toute ma vie tant j'en ai honte et tant elles me dégoûtent... Mais ce texte a probablement servi à les cathartiser, c'est pourquoi je vous le partage intact..
A la semaine prochaine pour quelque chose d'un brin plus positif!