mercredi 8 août 2018

Réflexion sur le temps

Bonjour.

Si vous suivez mon blog, vous savez que le temps fait parti de mes sujets phares de réflexion, et a donc une place importante dans mes thèses philosophiques. Voici donc aujourd'hui un texte traitant de ce sujet.


Le temps, sujet très vaste s’il en est, est une notion fondamentale pour un musicien (et encore plus pour un batteur, gardien du rythme (organisation du temps pour en faire de l’art) et du tempo). Tout le monde le ressent, mais personne (ou presque) n’arrive à le définir de manière universellement satisfaisante. Finalement, il apparaît évident que la notion intéressante est le temps vécu, subjectif à chacun, car on le ressent tous de manières qui peuvent être différentes.
Ainsi, je vais parler ici de ma façon de percevoir et de ressentir le temps [l’idée d’un temps objectif et universel ne m’intéressant pas outre mesure, même si cette notion peut-être intéressante en dualité avec le temps vécu (le temps objectif étant pour moi lié à une évolution de l’agencement de l’Univers, chaque évolution faisant avancer le temps (idée à creuser avec un temps objectif quantique discret dont la plus petite valeur est déterminée par la plus rapide évolution physico-chimique de l’Univers, chaque avancée du temps n’étant qu’un multiple de ce quantum temporel, en parallèle à notre manière de mesurer un temps relativement universel (le terme relativement étant bien choisit en rapport à la structure de l’espace-temps décrite par Einstein dans sa théorie de la relativité restreinte et générale) grâce à la répétition parfaitement régulière d’un phénomène physique))]. Mais avant d’aborder ma façon particulière d’aborder le temps, je vais introduire quelques réflexions liées à une idée d’un temps physique universel, en gardant toujours en tête l’influence de notre subjectivité sur notre façon de construire le monde.
En effet, il est important de noter que nos perceptions influencent même notre façon de visualiser l’espace-temps. Pour nous, le temps et l’espace sont fixes. Mais en y réfléchissant, rien ne nous permet de l’affirmer. En effet, imaginons que le temps et l’espace changent de dimension, que ce soit une expansion ou l’inverse, cela n’a pas d’importance. L’Homme ayant normalisé le temps et l’espace en mètre et en seconde, si l’espace et le temps se distordent uniformément, l’Homme n’en remarquera rien. En effet, si l’espace subit une expansion uniforme de la taille de l’atome aux emplacements des galaxies, cela ne changera rien pour nous car nos dimensions seront proportionnelles et ainsi paraîtront identiques. Il en va de même pour le temps : s’il accélère, toute chose de l’univers subira uniformément cette accélération et n’en remarquera rien. Cette épreuve de la pensée nous montre que l’univers que nous nous représentons est issu uniquement de notre pensée, et n’est pas absolu.

De même, on peut imaginer un modèle où le temps est caractérisé par une particule temporelle. En effet, le temps de la physique, le temps qui dirige l’Univers, nous échappe. On ne sait pas comment le caractériser. Une théorie peut alors émerger, caractérisant de manière théorique, physique et mathématique le temps. Imaginons que le temps est une dimension de la physique de base, comme le champ électromagnétique, ou encore le champ de gravitation. Imaginons alors le champ temporel. Comme les autres champs, il régit tout l’Univers. Mais comme les autres champs, il est irrégulier, il subit des perturbations. Sinon il n’y aurait pas d’évolution et l’Univers serait fixe. On peut alors imaginer une onde temporelle, une perturbation de ce champ, que nous percevons comme le temps continu. C’est cette perturbation qui permet alors à l’Univers d’évoluer, et ainsi à toute l’énergie de se combiner différemment selon les lois de la physique connue et des autres champs (l’origine de cette perturbation temporelle étant bien évidemment le Big Bang, notre Univers étant alors porté sur la vague temporelle de cette gigantesque explosion, ce qui implique qu’il existe probablement une multitude d’univers chacun porté par une onde de ce genre). Mais comme le reste de la physique, la dualité onde, particule implique qu’il doit exister des particules temporelles. Ainsi, ces grains de temps restent à définir, pour comprendre la nature exacte du temps. Cette théorie est en accord avec l’idée d’un temps quantifiable où les particules temporelles représentent le quantum minimal temporel évoqué dans l’introduction. Mais cette hypothèse pourrait être une approche de l’irrégularité du temps, ce qui est difficile à concevoir vu qu’on a tendance à imaginer un temps universel. Le temps n’est donc pas une onde, particule réellement présente dans l’Univers, mais orthogonale à lui (orthogonale aux trois dimensions spatiales pour être plus précis) vu qu’il lui apporte l’évolution. Ainsi, l’énergie liée au temps est imperceptible car dans une autre dimension que notre Univers. Il le « traverse » pour le faire évoluer. Ainsi, l’idée de cette onde/ particule temporelle régissant l’évolution de l’Univers est similaire à l’idée que des particules donnent leur masse aux atomes. C’est en collision de matière de l’espace que les particules temporelles créent des réactions énergétiques faisant évoluer l’espace.
Après avoir énoncé ces quelques idées et théories plus ou moins farfelues sur la notion d’un temps universel, je vais essayer de décrire plusieurs principes que j’ai vécu à propose du temps.
Le premier principe que je vais aborder est celui de l’accélération du temps vécu comme proportion de notre vie. En effet, plus on vieillit, plus on emmagasine des souvenirs, et plus on a vécut du temps. Ainsi, le temps semble passer plus vite, comparativement au temps déjà vécu. Cela s’explique par le fait que notre esprit découpe notre vie pour en donner le temps vécu. Une année est longue quand on a 10 ans car elle représente le dixième de notre vie. A l’inverse, elle semble très courte à 80 ans car elle ne représente plus que 1/80e de notre vie. De plus, une idée importante liée à cette sensation est que plus on vieillit, plus le temps accélère et nous rapproche de notre mort, ce qui est très angoissant.
Le deuxième principe est le contrôle du temps par l’esprit qui permet de le modeler. En effet, la pensée est ce qui permet de faire des correspondances temporelles dans la mémoire. On ne se souvient pas d’un moment, mais de ce à quoi on pensait à ce moment. Ainsi, plus on pense, plus le temps semblera long, et inversement. C’est ce principe qui explique que le temps passe plus lentement quand on s’ennui : vu qu’on ne fait rien, on a tendance à plus réfléchir et penser, donc le temps passe plus lentement. De plus, ce principe permet de figer mentalement le temps. En effet, en pensant extrêmement fort à un événement futur, ce dernier ne se produit pas et reste (quasiment, c'est-à-dire relativement éloigné temporellement par rapport au présent et à son impact temporel proche) à la même distance temporelle du présent, donc notre perception du temps en reste presque figé.
Le troisième et dernier principe est l’idée de boucles, de correspondances temporelles qui permettent des voyages spatio-temporels à travers l’esprit et les sentiments. En effet, le contrôle du temps par la pensée évoqué dans le principe précédant permet des correspondances temporelles. Avec de la concentration, on peut arriver à faire un voyage temporelle de la pensée. En effet, si on pense très fort à un événement futur et au sentiment qu’il nous procurera, puis le moment venu si on pense très fort au moment présent et au sentiment qu’il nous procure, et si enfin après, on pense très fort à l’événement qu’on a vécu, et au sentiment qu’il nous a procuré, et si ces sentiments étaient les mêmes, alors la pensée se retrouve reliée dans le temps et on peut mentalement se projeter dans n’importe lequel de ces moments de pensées, s’échangeant des sentiments et sensations avec nos différentes temporalités.
Pour conclure, ces trois principes soulignent l’importance de la pensée dans la façon de vivre et de définir le temps. Cela est logique et s’intègre dans ma « grande théorie » de l’Univers et de la Nature.
Pour résumer cette théorie (au cas où vous seriez en train de lire ce texte avant d’avoir lu un de mes textes expliquant cette théorie), l’Univers est l’ensemble concret de ce qui existe. J’utilise ce mot pour désigner tout ce qui est. Chaque atome, chaque humain, chaque planète, chaque galaxie, chaque univers même forment un tout que j’appelle l’Univers (même s’il est composé d’un multivers). L’Univers est l’ensemble de ce qui existe, il est chaque portion de matière, chaque filament d’énergie qui traverse le cosmos. La notion de Nature est un peu plus complexe. Quand on pense, on ressent les réactions physico-chimiques de notre cerveau comme une pensée... Il s’agit d’une information, codée par des éléments de l’Univers. Ainsi, je crois que chaque élément de l’Univers, chaque interaction entre des éléments de l’Univers, chaque réaction physico-chimique code une information, une pensée. Je pense que l’ensemble de ces pensées forme la Nature... L’Univers est le support matériel, le cerveau, alors que la Nature est l’esprit, l’ensemble d’informations ressenties par les réactions des éléments de l’Univers. Cet esprit qu’est la Nature donne un sens à l’Univers : elle lui donne sa vie.
Quel est alors la place du temps dans cette théorie ? C’est simple : le temps est une donnée de nos pensées et de notre perception constructive du monde, il est donc logique qu’il soit une part de la Nature. La question qui se pose alors (et qui n’a pas encore de réponse en l’état de nos connaissances scientifiques actuelles) est : le temps, qui est obligatoirement une information présente dans la Nature, est-il également physiquement présent dans l’Univers, que ce soit matériellement sous forme de particules ou structurellement comme dimension complémentaire aux trois dimensions spatiales (hypothèse qui semble la plus vraie selon les théories et représentations physiques modernes) ? La question est légitime car au fond de nous, nous ressentons le temps. Il se pourrait que le temps ne soit qu’une sensation (une information) de le Nature et que son existence dans l’Univers ne soit que fantomatique. Cependant, je pense personnellement que si le temps tient sa réelle existence de nos pensées et donc de la Nature, il doit essentiellement être présent dans l’Univers pour éviter que celui-ci ne reste statique et figé.
Cette théorie permet alors de lier le temps objectif de la physique au temps vécu de nos pensées. Comme toute chose qui existe, le temps de la Nature n’est que l’information donnée par le temps de l’Univers.
Ainsi, l’explication de chacun de mes principes est simple : les correspondances temporelles que je ressens s’expliquent par des agencements physico-chimiques particuliers dans mon cerveau. Si à des moments différents, le même agencement de l’Univers dans mon cerveau se trouve reproduit, alors ma pensée est la même et cela créé une correspondance temporelle. Cela soulève une autre hypothèse quant à la nature du temps : il se pourrait qu’il transcende à la fois l’Univers et la Nature ! En effet, le temps pourrait être une dimension de la pensée, là où il est une des quatre dimensions de l’Univers. Il se pourrait même qu’il soit la seule dimension de la Nature, l’information n’ayant une existence que dans le temps. Ainsi, le temps serait à la fois une information de la Nature mais lui donnerait également une existence. C’est une hypothèse à approfondir qui demande une réflexion quant à la nature de l’information et des pensées. Il se pourrait cependant que cette hypothèse soit fausse et que la Nature n’ait aucune dimension, les pensées étant projetées sur le temps comme elles le sont sur l’espace. En effet, une information étant codée par un agencement de matière de l’Univers, cet agencement a une existence déterminée par un point précis dans l’espace-temps. Il convient alors de penser le temps comme une dimension de l’Univers, et comme une donnée de l’agencement de la matière permettant de coder une information, une pensée de la Nature.

Note : il convient de noter que dans ma théorie de l’Univers et de la Nature, il est important de remarquer que l’information n’a aucune existence matérielle. En effet, le mot « arbre » n’a de sens que dans la Nature. Dans l’Univers, il n’est qu’une suite de matière et d’énergie, il n’est que de l’encre écrit sur un papier, il n’est qu’un faisceau de photons traversant l’espace et le temps, il n’est qu’un son, qu’une vibration des molécules de l’air. Son existence en tant qu’information, que pensée se fait dans la Nature, le sens du mot « arbre » étant codé par les différents agencements de l’Univers mentionnés dans la phrase précédente.

Ce texte très dense regroupe et synthétise mes principales idées sur le temps. Ainsi, l'analyser semble une tâche longue que je ne vais pas mettre en place ici. Je vais juste commenter certains points précis. D'abord, les idées sur le temps objectifs me semblent avec le recul vraiment farfelu. Avec mon niveau en physique actuel, je ne peux avoir la prétention d'imaginer une autre structure de l'espace-temps, et m'en remet donc aux physiciens (contrairement à ce que je fais dans ce texte). Cependant, en ce qui concerne le temps vécu, je reste fier de ces idées qui me semblent toujours vraies. Elles viennent de mes expériences personnelles, et se confirment donc au fur et à mesure de ma vie. Enfin, quant à la tentative d’englober mes théories du temps dans ma grande théorie de l'Univers et de la Nature, si je reste persuadé du bien fondé de cette tentative, il n'y a dans ce texte que des pistes qui méritent d'être approfondie, ce que je ne ferais pas ici. Il s'agit d'une question complexe, et si la fin du texte en donne une théorie me semblant la bonne, je pense qu'il faut aller plus loin, ce que je ferais probablement dans un texte à part.

A la semaine prochaine pour une autre synthèse importante de mes idées philosophiques!

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