mercredi 2 janvier 2019

Foundiougne

Bonjour.

Voici un texte qui décrit l'impact qu'à eu un voyage extraordinaire sur ma vie... Cette aventure, cette expérience est devenue un moment charnière de mon existence.

En Janvier 2018, j'ai réalisé un stage de deux semaines à Foundiougne, village Sénégalais. J'y ai découvert la culture sénégalaise, j'ai y visité des endroits magnifiques, et surtout, j'y ai travaillé. En effet, en étude pour devenir professeur de mathématiques dans le secondaire, j'ai observé le déroulement de cours dans un collège local, et surtout, j'ai donné plusieurs cours à une classe de 4e. Sans trop entrer dans le détail (car même pour moi, c'est nébuleux), je vais vous décrire l'impact émotionnel qu'a eu ce voyage sur moi... Car en effet, ce voyage m'a changé à jamais!
Comme vous devez le savoir, j'ai toujours eu une part d'ombre en moi. J'ai toujours eu des démons. Ainsi, j'ai toujours été quelqu'un de stressé et d'angoissé. Si des périodes de calme et de paix existaient, je ne peux dénier qu'elles étaient temporaires, que l'angoisse et le stress me définissaient assez bien. L'année dernière, j'ai même subit cette nature au point d'avoir des attaques d'angoisse, et des insomnies violentes, que je n'ai pu vaincre qu'avec l'aide d'antidépresseurs...
Cela faisait partie de moi. Mais si j'utilise le passé, c'est parce que mon aventure à Foundiougne a changé cet aspect de ma vie. Comme c'est quelque chose de très profond, de très émotionnel, j'ai beaucoup de mal à le décrire. Je vais quand même essayer.
Pour ce voyage, j'ai décidé d'adopter une posture cool, de lâcher prise, me laissant guider, sans inquiétude. C'était d'ailleurs un choix plus que judicieux, probablement le seul, car sinon ce genre d'aventures peut paraître très vite insurmontable. Ce fut donc la première étape vers le sentiment qui m'a submergé sur place: la sérénité. Pour la première fois de ma vie, ou du moins de manière aussi intense depuis longtemps, j'étais serein. J'ai l'impression que j'ai ramené cette sérénité, cette façon de vivre vide d'inquiétudes avec moi.
Ainsi, depuis ce voyage, je suis bien plus serein. Si le stress continue, il a beaucoup moins d'emprise sur moi. Il ne me paralyse plus, il me fait avancer au contraire. Je reste qui je suis, avec des phases plus ou moins sombres, mais depuis mon voyage au Sénégal, je suis bien plus heureux, serein. J'ai vaincu le démon de l'angoisse, et rendu mineur le démon du stress...

Voici ce que je ressens au plus profond de moi. Je vais conclure ce texte avec trois effets liés à ce voyage, trois changements plus mineurs sur ma personnalité qu'il a induit.
D'abord, je supporte bien mieux la chaleur qu'avant. Je l'ai même beaucoup apprécié là-bas, et je dois dire qu'elle me plait aujourd'hui.
Ensuite, j'ai accru ma patience naturelle, l'associant à une capacité de laisser-aller importante. Par exemple, lorsque quelque chose d'important a du retard, je suis capable de ne plus angoisser, de me défaire de l'aspect stressant de l'attente.
Enfin, ce voyage qui m'a fait découvrir l'Afrique Noire de l'Ouest a atténué mon rêve américain. Depuis tout petit, je veux vivre aux USA, j'ai un rêve américain très fort. Mais j'ai aussi avec le recul toujours eu une attirance inconsciente pour l'Afrique, de part mes valeurs sociales et humanistes, ma nature d'artiste, de musiciens et de batteur, mais aussi et surtout par mon attirance magnétique envers les femmes de peau noire. Je pense que c'est plus cette attrait qu'un véritable désir d'aventure et de découverte (que j'ai quand même) qui m'a poussé à postuler à ce stage sans y réfléchir une seule seconde, telle une pulsion incontrôlable. Il s'avère donc que suite à cette aventure, je suis moins attiré par les extravagances du monde moderne, que je n'aimais pas forcément, mais qui m'attirait, même si des horreurs telles que les tueries en lycée remettaient récemment en perspective ce désir américain. J'ai découvert en Afrique une autre vie possible, une autre vision du monde, une sereinité qui m'ont beaucoup comblé. J'ai vécu un autre sens de la vie. Cependant, si je suis persuadé que je retournerais un jour en Afrique, pour revenir à Foundiougne ou pour découvrir le Mali et sa musique, je n'ai pas l'envie d'y vivre pour toujours. Mon rêve américain est toujours présent. Une seule raison explique cela: la musique. Elle guide ma vie, elle est ma vie, et conserve donc mes ambitions de vie. Je ne peux avoir une chance de développer mon oeuvre artistique ambitieuse que dans le Nord. De plus, déjà que je peux difficilement être celui que je suis réellement ici (un artiste penseur, animal et féminin), je suis encore plus obligé de cacher ma nature là-bas, même si d'autres aspects de ma personnalité quant à eux peuvent bien mieux s'exprimer. Ainsi, je pense conserver mes ambitions de vie musicales, mon rêve américain, mais en y ajoutant de nombreuses visites en Afrique pour m'y ressourcer et pour pleinement m'épanouir en tant que citoyen du monde.

Ce texte très personnel reste étonnement d'actualité avec le recul. La possibilité que cet état des faits s’atténue avec le temps était forte. Mais ça n'a pas été le cas. Si je fais toujours face à ma part d'ombre, si je fais toujours face à mes frustrations et surtout à la vie absurde de notre monde, la sérénité que j'ai gagné au Sénégal est toujours là. Je ne suis plus paralysé par mes angoisses. Je suis encore stressé, je suis encore triste. Mais cette négativité ne me paralyse plus. Au contraire, elle m'incite à me relever et me battre. 
Ce voyage m'a changé à jamais. 

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