mercredi 4 octobre 2017

Réflexion (chap 5: La Folie)

Bonjour.

Je vous partage aujourd'hui un chapitre très intime de mon essai Réflexion. 

La folie, un thème compliqué à aborder, à moins d’en avoir fait l’expérience, d’avoir embrassé les limites délicates de l’esprit lucide et de l’esprit fou.  Vous avez de la chance, j’ai plusieurs fois franchie cette limite, dans les deux sens, sans trop m’éloigner. Aujourd’hui encore, je suis sur cette limite, un pied de chaque côté.
Le premier point important pour parler de la folie, c’est de la définir. Ce n’est pas une chose facile, car chacun a sa propre définition de la folie, sous un concept commun. En effet, la folie est relative aux mœurs de chacun. Ou du moins aux lois d’une société. Le fou ne se sentira pas fou, à moins d’avoir une réflexion très poussée lui permettant de voir les limites mentales de la folie par rapport à sa propre morale.  Ainsi, si on ne peut pas voir sa propre folie, comment savoir si on est fou, ou pas ? Si le monde devenait fou, le dernier homme sensé passerait pour un fou, vu que ce serait le seul à ne pas penser comme tout le monde.
Ici, on va parler de la folie dans le sens d’une personne qui ne pense pas comme tous les autres, qui a un point de vu différent,  qui a une perception du monde différente, qui a une imagination décalée, une personnalité multiple, qui ressent des peurs inutiles. Mais du point de vu de notre société. Ici, la folie, c’est le fait de ne pas respecter les codes établis pas l’espèce humaine. Ou plutôt de ne pas respecter les codes établis par les individus dirigeants de l’espèce humaine.
Ainsi, dans cette définition, une personne paranoïaque est folle car elle est en dehors du cadre humain de la peur protectrice. 
Egalement, une personne schizophrénique est folle car elle a une perception faussée du monde qui l’entoure : elle perçoit des voix qui sont en réalité inventées par son cerveau.
Un artiste peut être considéré comme fou par la population car il a une vision artistique des choses, il a un autre point de vu de l’univers. De plus, il comprend et exprime ses pensées par des procédés que les autres êtres humains ne peuvent comprendre. Ils peuvent juste à la limite les traduire. Ainsi, l’artiste est l’homme fou car différent de tout les autres.
En réalité, la folie peut être définie par la perte de contrôle de son esprit. On est fou quand on n’arrive plus à contrôler ses pensées. Quand son corps obéit à un autre esprit. Ainsi, une personne folle peut-elle réellement être responsable de ses actes ? Imaginez que vous entendez des voix à tout moment dans votre tête, le supporteriez-vous ? Ou n'essayerez-vous pas plutôt de vous en débarrasser par tous les moyens ? 
Dans ce cas, existe-il une solution contre la folie ? Mettre en quarantaine les personnes présentant des troubles de l’esprit ? L’isolement n’est pas une solution. Au contraire, c’est lorsque l’on est le plus mal que l’on a besoin de quelqu’un pour nous aider. C’est lorsque que la chute est assez violente pour nous casser une jambe que nous avons besoin de quelqu’un pour nous relever et nous aider à marcher. Ainsi, la solution serrait d’aider ces personnes. Mais comment pouvons-nous aider des personnes que nous ne pouvons pas comprendre ?
Car la réelle limite entre la lucidité et la démence, c’est la compréhension. Nous ne pouvons pas savoir comment pense une personne qui est folle, à moins d’être fou soi-même. La folie est une chose abstraite, impossible à imaginer. La folie, c’est la perte de l’esprit, c’est la perte de contrôle de ses pensées et de ses actions. Il est dur de s’imaginer la folie à moins de l’avoir vécu. Et il est encore plus dur de se rendre compte de la perte de contrôle de son esprit. La seule solution pour voir si son esprit dérape et pour le ramener à la raison, c’est d’avoir un contrôle extrêmement pointu de son esprit. De toujours vérifier si on pense selon ses mœurs, et toujours se remettre en question. C’est l’unique condition au contrôle de son esprit. Ainsi, un jour, par énervement, on peut commencer à haïr une personne et à imaginer des plans inhumains pour lui nuire. Si on ne se remet pas en question, en se disant que ces pensées sont cruelles et donc inappropriées, on peut lentement sombrer dans la folie meurtrière et perverse.  
Personnellement, je suis constamment sur cette limite. D’abord, j’ai un mode de pensée et une opinion très différents des autres humains. Comme vous pourrez le voir plus loin, j’ai des morales et des mœurs que je pensais universels mais qui en réalité n’appartiennent qu’à moi. J’ai une logique très personnelle. Ensuite, à cause de mes différentes personnalités très complexes, j’ai un mal fou à contrôler mes humeurs et surtout mes pensées. J’arrive à les remettre en question, mais pas à les faire apparaître et disparaître selon ma volonté. Mon esprit est constamment parasité par des pensées qui viennent embrouiller le fil conducteur de ma réflexion. Enfin, j’ai des tendances fortement paranoïaques. Ma plus grande peur est de perdre le contrôle de mon esprit. Je deviens anxieux par peur d’oublier des idées. Je marque tous ce qui me passe par la tête, et me le répète plusieurs fois. Je surveille constamment mon esprit pour ne pas qu’il dérape. Même si parfois, cela ne marche pas. Egalement, j’ai une peur affreuse du noir et de ce que je ne peux pas voir. La suggestion a une emprise énorme dans mon esprit. Ainsi, rester seul en pleine nuit est impensable pour moi. Je craindrais des choses même impossibles ! Par exemple, dans le noir, je pourrais craindre d’être dévoré par un alien, ou le bruit sourd d’un avion pourrait me faire craindre une explosion nucléaire ! Je sais que c’est insensé, et que ses peurs sont de la paranoïa, mais cette remise en question ne me permet pas d’effacer ces peurs. Elle permet au mieux de les contrôler.
Ainsi, je vivrais en permanence avec cette folie au fond de moi. Ma vie sera toujours un combat pour contrôler mes pensées. Je devrai me battre durant toute mon existence pour pouvoir avoir une existence « normale » et saine. Mais la folie n’a pas que des inconvénients. Ainsi, en l’utilisant, j’ai trouvé la meilleure arme capable de la contrôler et de la réduire. J’ai trouvé le moyen de repasser du bon côté de la limite, même si inexorablement j’aurais toujours une part de moi-même du mauvais côté.
Cette solution, cette arme, ce don de la folie est l’inspiration, la création, la folie artistique. 

Dans ce chapitre, je me livre relativement ouvertement sur ma folie. Encore aujourd'hui, ce chapitre reste actuel. Il l'est même plus qu'à l'époque, car j'ai vécu des intenses moments de folie (heureusement passagers), qui j'ai décris dans d'autres textes que je vous partagerais plus tard.
Ainsi, je vous dévoile mon fardeau. J'ai une peur viscérale de perdre le contrôle de mon esprit, à cause des pensées qui l'habitent. J'ai des démons, une folie en moi qu'il m'est difficile de dompter. Cependant, je m'efforce de me battre. Toute ma vie, je devrais me battre pour ne pas sombrer. J'en suis parfaitement conscient, et j'ai accepté ce destin. J'ai donc développé des armes relativement efficaces afin de ne jamais complètement me perdre dans la folie, des armes qui font encore leurs preuves aujourd'hui. La première est la remise en cause quasi-permanente de mon esprit et de ses pensées. 
La seconde est développée dans le prochain chapitre, que vous découvrirez la semaine prochaine!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire