dimanche 15 décembre 2019

Science et Réalité

Bonjour.

Voici aujourd'hui un texte que j'ai écrit il y a deux jours, traitant de la Science comme outil pour appréhender et comprendre la réalité.

Comment s’assurer qu’on peut comprendre la réalité avec des instruments de mesure venant de cette réalité ? Le moindre recul est impossible. On ne peut pas être extérieur à la réalité, afin de l’observer. Il s’agirait d’être omniscient, voir plus. On n’observe que ce qui est à notre porté. On fait parti de la réalité, notre matériel fait parti de la réalité, d’où un manque de recul potentiel qui m’interpelle, sans parvenir à pleinement le verbaliser.
Pourquoi la méthode scientifique est-elle valide ? Elle est empiriquement valide. C’est la meilleure méthode dont l’on dispose car c’est celle qui fonctionne le mieux. Mais qu’elle est sa validité théorique ? Existe-t-il des principes la validant définitivement ?
Comment arrive-t-on à mesurer l’infiniment petit (par exemple le boson de Higgs) avec des instruments forcément plus grossier ? Comment fonctionne de manière très précise un ordinateur, dans les moindres détails ?
Je me pose ces questions à cause de mon ignorance. Ce sont de vraies questions pour moi, qui me font presque douter de la Science. J’aimerais connaître les réponses, sachant qu’elles existent pour la plupart. Je ne les ai juste jamais étudiées en précisions, la plupart étant trop complexes pour moi. J’ai des notions de Science. Je connais certains aspects de l’informatique par exemple, comme l’algorithmique, la programmation ou encore la cryptographie. Mais il me manque l’intégralité du fonctionnement de l’ordinateur. Je sais ce qu’est un bit, mais j’ignore comment ce principe de base permet d’afficher un logiciel de traitement de texte sur un écran. Je connais plein d‘aspects d’un ordinateur, mais j’ai du mal à les relier, car je suis loin de tout connaître dans les moindre détails, je suis loin d‘avoir un modèle clair, concret et surtout exhaustif. La Science dans son intégralité me procure la même sensation.
Je ne remets pas en cause la Science. Je pointe juste le fait qu’elle me dépasse un peu, d’où mon envie, mon besoin de clarification.
J’ai un esprit critique. J’ai une approche sceptique de la réalité, étant quelqu’un de rationnel.
De part mon ignorance face à certains aspects complexes de la Science, je dois lui faire confiance, et non croire en elle, comme j’ai pu l’écrire avant. Elle n’est pas une croyance, elle est bien plus que cela : elle est la meilleure méthode pour comprendre la réalité.

Je voulais expliciter cette clarification de ma philosophie : la Science est le meilleur moyen d’atteindre la vérité. Je suis rationnel et cartésien. La philosophie est nécessaire, et poursuit le même but, explorant certains domaines qui échappent à la Science dure (la morale par exemple). L’art permet de réfléchir sur les émotions, et de les partager. Il fait réfléchir, c’est l’essentiel. Sur les émotions, certes, mais il ne consiste pas à se laisser uniquement guider par elles. On peut réfléchir sur elles a posteriori, afin d’évaluer leur légitimité, ce que j’essaie de faire. Il s’agit d’adopter une approche rationnelle de la subjectivité de l’art.

Je tiens à préciser que cela n’a rien à voir avec des croyances New Age empiriquement fausses voir absurdes et aberrantes. Jamais on ne devra détourner mes thèses comme cela. Mes définitions de la Nature et de l’Univers sont fondées sur la Science et la Philosophie. Elles permettent même d’aborder la notion d’émotions avec un raisonnement rationnel.
Je cherche uniquement la vérité, en m’appuyant sur la réalité factuelle. Si une de mes idées semble en contradiction avec la réalité, c’est soit que vous ne l’avez pas correctement comprise, soit que je me suis mal exprimé, voir que je me suis trompé.

Je dois reconnaître que ce texte développe peu les idées qu'il évoque. Il s'agit en réalité de notes rédigées, et non d'un réel essai de réflexion, d'où sa structure confuse. Il sert à cristalliser mes idées et opinions sur ce sujet, sans chercher à entre en profondeur, ce que j'espère faire prochainement.

A bientôt. 

vendredi 29 novembre 2019

Point de rupture en musique

Bonjour.

Voici un texte que j'ai écris récemment. J'en suis relativement insatisfait, n'arrivant pas à exprimer et structurer mes sensations et émotions en ce qui concerne ce sujet très précis. Voici malgré le texte en question:

Il est très difficile de comprendre ses goûts. Pourquoi aime-t-on quelque chose ? Qu’est-ce qui provoque ce sentiment, cette sensation, cette émotion ? Il semble évident que nous n’ayons que très peu de contrôle sur nos ressentis sentimentaux. Nos goûts peuvent prendre appui sur notre histoire et notre background culturel, mais ils semblent venir de notre inconscient. Afin de mieux se connaître, il me semble donc intéressant de se questionner à ce sujet. Toute introspection est salutaire.
Dans ce texte, je vais me focaliser sur un point très précis de mes goûts musicaux. Je vais essayer de comprendre, ou de moins de décrire, pourquoi certaines œuvres musicales me touchent profondément. Pourquoi elles me donnent des frissons ? Pourquoi elles me provoquent tant d’émotions ?
Les chansons qui me donnent le plus de frissons à ce jour sont les suivantes : Black Diamond (Kiss), Manitoumani (-M-) et Pro Memoria (Ghost). Bien sûr, plein d’autres chansons ou extraits de chansons me donnent des frissons, ou du moins me plaisent beaucoup. Je suis un passionné de musique, élément central de ma vie. Ainsi, la musique est un élément fondamental de mon quotidien, et une source d’émotions variées et puissantes. Il est également important de préciser que ces émotions peuvent avoir des sources très variées dans la musique. Plein d’aspect de celle-ci peuvent m’émouvoir. J’écoute des musiques très différentes les unes des autres. Il est donc certains que plusieurs choses provoquent différentes émotions. Dans ce texte, je vais développer une seule source d’émotion.
En effet, une des caractéristiques de la musique qui me donne le plus d’émotions est le point de rupture. Il s’agit d’une sensation difficilement quantifiable. Pour moi, le point de rupture musical est atteint lorsque l’on sent que l’artiste s’approche de sa limite, qu’il la chevauche. Il est à deux doigts de craquer, on sent qu’il est au bout. Il est alors un équilibriste qui bascule. Va-t-il tomber, ou va-t-il réussir à se redresser ?J’adore cette sensation. J’aime que la musique soit fragile, que le musicien aille au bout, qu’il atteigne sa limite. J’aime avoir l’impression qu’il est proche de la rupture, que s’il continue, il va s’écrouler. J’aime la fragilité, la finesse, la subtilité. J’aime avoir l’impression que la musique est chancelante. J’aime croire que l’artiste se surpasse, quitte à être à la limite de la rupture. L’artiste va tellement loin qu’il est à la limite de jouer faux. La guitare d’Hendrix ou de Van Halen me donne cette impression, comme si elle dansait sur ce fil. Le jeu d’Eric Carr me paraît sauvage, comme s’il commençait une phrase rythmique sans savoir où aller, et qu’il se rattrapait en vol. J’aime ces jeux qui me donne l’impression d’une liberté absolue. L’artiste tente des choses, repoussant sa limite, et flirtant avec l’effondrement. Bien sûr, ces musiciens maîtrisent leur instrument, ils ne sont pas réellement en « danger ». Mais j’aime cette illusion, j’aime ressentir ce point de rupture. J’aime avoir l’impression que l’artiste atteigne sa limite, voir la dépasse. Je préfère souvent cela à des musiques bien plus rigides, rythmiquement et harmoniquement bien plus solides, mais du coup moins émouvantes, moins imprévisibles.
Bien sûr, il ne s’agit que d’un aspect de la musique, et je peux être touché par une multitude d’autres aspects. Mais le point de rupture du musicien est ce qui me donne le plus de frissons.


A bientôt.

vendredi 1 novembre 2019

Double existence émotionnelle de la musique

Bonjour.

Voici le dernier texte de cette série que j'ai écrit récemment. Il s'intéresse à la musique et à ses différents plans d'existence.

La musique est une expression personnelle. En tant qu’artiste, la musique est pour moi profondément intime. Elle est essentielle à ma vie. Je ne conçois pas mon existence sans la création artistique. Elle est nécessaire, ne serait-ce que comme catharsis. Elle m’aide à combattre mes démons en les emprisonnant sous forme d’art. Il s’agit presque d’un devoir cosmique. Il s’agit de mon rôle dans l’existence. Je dois créer, tel est le but de ma vie. Même lorsque je créé du divertissement, des mélodies légères aux paroles inoffensives, il s’agit d’expression personnelle. Je dévoile le plus profond de mon être, sans aucune pudeur. Je peux être grave ou léger, d’où les multiplicités de ton de mon art. La seule constante est la suivante : la musique que je compose est intime. Elle dévoile mes plus profondes pensées. Elle dévoile mon intimité. Elles sont le meilleur témoin de qui je suis réellement. Elle sont mon moyen d’expression. La musique que je créé est le support de mes émotions. C’est pourquoi la musique appartient avant tout à l’artiste : il s’agit de l’expression de ses émotions et de son être intime et profond.
Si je ne dévoile pas la plupart de la musique que j’écris (étant beaucoup trop prolifique pour concrétiser publiquement tout ce que j’imagine), il me semble indéniable que la finalité de l’art est d’être partagé. La scène est le but ultime de tout musicien. Il s’agit de dévoiler son art aux autres, et donc finalement de dévoiler son intimité profonde. Il s’agit d’exister tel que l’on est vraiment. Il s’agit de montrer aux yeux de la société ce qu’on est réellement. Ainsi, la scène est un partage d’émotions. La musique devient collective lorsque l’artiste la partage. Il dévoile et partage au monde ses émotions, en espérant qu’elles résonnent chez d’autres êtres. Il s’expose à vif. Si la musique est personnelle en tant qu’expression de la sentience de l’artiste, sa finalité est d’être collective en tant que partage d’émotions.

Il me semble que ce que je décris pour la musique est valable pour l’art en général. Je parle de la musique car c’est l’art principal que je pratique. Je vous dévoile donc mon point de vue subjectif d’artiste.
Il est cependant également intéressant que j’adopte aussi le point de vue de l’audience. Comme tout être, je suis confronté à la création d’autres artistes. Je peux donc témoigner du rôle réceptif dans le partage de l’art. Beaucoup d’œuvres artistiques (et particulièrement musicales) résonnent en moi. Ces créations me touchent émotionnellement, m’inspirent, et me dévoilent l’intimité d’autres artistes.
L’art est une communication. Le message est certes écrit par un expéditeur qui peut décider de le garder pour soi, mais c’est en étant reçu par un destinataire qu’il peut voir sa force décuplée. Malheureusement, tout message n’est pas forcément compris ni accepté par son audience…

A bientôt pour d'autres réflexions sur ce blog!

La place de l'artiste dans la société

Bonjour.

Voici un texte traitant de la condition d'artiste.

Je me considère comme étant un artiste. Pour moi, il s’agit d’un façon d’être, et une façon de percevoir le monde. Personnellement, je pense être un artiste romantique. De ce que je sais de ce mouvement artistique, il semblerait que j’en partage la vision du monde, du moins en grande partie. Beaucoup des thèmes qui m’inspirent sont romantiques : le rêve, le fantastique, le mystère, l’amour, la mort, etc. La différence majeure entre le mouvement romantique et ma vision artistique est la suivante : le romantisme privilégie l’émotion à la raison. Si l’émotion a une place essentielle dans mon œuvre et dans ma façon de voir la vie, la raison est également importante. Pour moi, les deux sont liées et sont plus puissantes ensembles que hiérarchisées.
J’ai souvent évoqué ce qu’est la condition d’artiste pour moi. Bien évidemment, j’évoque avant tout la façon dont je perçois ma propre condition d’artiste, développant des réflexions subjectives. Il me semble cependant que ma conception de la condition d’artiste est en adéquation avec ce que vivent et ce qu’ont vécu d’autres artistes.
Pour moi, si la vie d’artiste est un don précieux, c’est aussi un fardeau. La création artistique est source d’angoisse. Être un artiste exige une conviction profonde. C’est une magnifique façon de ressentir et de penser le monde, mais c’est aussi une porte vers la folie et l’isolement. J’adhère à la condition d’artiste maudit, mais plus encore, d’artiste solitaire. Il est difficile, voir impossible de trouver d’autres humains comprenant ce que je ressens. Je me sens effroyablement seul dans ma façon de percevoir le monde. Avoir un don créatif unique est une bénédiction en soit, mais il s’agit d’une malédiction en tant qu’être social. Dans notre société moderne, la condition d’artiste n’est pas reconnue. L’artiste est au mieux inconsidéré, au pire moqué et rejeté pour ses différences.
Ainsi, pour survivre, un artiste doit faire des compromis avec sa nature profonde. Il doit s’intégrer à la société, et se forcer à être un humain à peu près comme les autres. Il doit travailler pour vivre. Ainsi, il sacrifie sa vie, sa raison d’être, sa nature profonde, afin de survivre dans notre société. Plus encore, il sacrifie son temps. Il ne vit donc pas pleinement la vie qu’il devrait vivre. Par essence, il est persécuté. Son existence n’est que frustrations.
Pour moi, la société devrait faire vivre les artistes. Un artiste devrait pouvoir se consacrer pleinement à son art et à son œuvre. Même le repos de l’artiste est salvateur pour sa créativité. Cependant, la société moderne conçoit une telle vie comme étant parasitaire. C’est du moins ce que je perçois personnellement.
Bien sûr, une société moderne permettant aux artistes de vivre ferait face à de nombreux abus. Beaucoup de gens se diraient artiste juste pour vivre sur le dos de la société. Il me semble difficile de prouver la nature profonde d’un artiste. C’est une façon d’être qui se ressent. Or, il est compliqué d’attester de la véracité des sentiments que confient une personne. Les humains mentent. Ainsi, un monde moderne prenant soin de ses artistes semblent n’être qu’une utopie.
Si les artistes méritent d’être mieux considérés, ce n’est peut-être pas ce dont ils ont besoin. La persécution et la survie sont des terreaux à émotions qui nourrissent la créativité. Un artiste maudit est un artiste profond, qui vit le monde intensément. Peut-être est-ce l’essence de la condition d’artiste que d’être socialement oublié. Peut-être que l’artiste n’en serait plus un s’il pouvait vivre pleinement dans la société, et ne plus être condamné à la survie.
Pour moi, un artiste est un guide, un être presque "supérieur" dans sa façon de voir le monde de manière sensible et rationnelle. Il s’agit du stade le plus avancée de conscience et de sentience de l’humanité, ne pouvant amener que progrès moraux et philosophiques. Il faut penser, il faut ressentir, il faut réfléchir, et se remettre sans cesse en question. Il faut progresser, s’améliorer, et se dépasser. Les artistes maudits, solitaires, torturés, sont plus que des guides. Ce sont des visionnaires.

Transe musicale

Bonjour.

En tant que musicien, il m'arrive d'entrer en transe lorsque je joue de mon instrument. Je me suis donc intéressé à la question, aboutissant à ce court texte de réflexion. 

L’expérience que je ressens lorsque je joue de la batterie en concert est proche de la transe. Ce que je vis semble correspondre à cet état. Bien sûr, je ne ressens pas systématiquement cela. Les conditions doivent être optimales. Lorsqu’elle le sont, même lorsque je joue seul, je rentre dans un état particulier, faisant corps avec mon instrument, ne pensant plus, mais ressentant les choses. Ainsi, il me semble intéressant de réfléchir à ce qu’est cet état de transe, en particulier d’un point de vue subjectif. Je vais donc réfléchir à mon ressenti quant à cette transe musicale personnelle.

Pour moi, être en transe signifie être dans un état de conscience particulier. On ne pense plus, on ressent les choses. On dépasse sa conscience, afin d’atteindre son instinct. La pluralité des transes vient très probablement de la pluralité des instincts.
Il s’agit de ce que je ressens lorsque je me laisse aller en jouant de la batterie (n’hésitez pas à lire les textes où je décris plus en détails ces sensations). Pour moi, cet état de transe permet de me connecter à mon moi profond et essentiel, à mon instinct, et donc à ma place symbolique dans l’existence. Il est cependant intéressant de se questionner à ce sujet. Il peut sembler paradoxale d’atteindre un tel état instinctif à travers une activité culturelle et intellectuelle. C’est oublier le statut particulier de l’art, qui consiste à lier conscience et sentience. La logique tangible de l’art n’est que le support de la charge émotionnelle qu’il procure, d’où la possibilité de toucher à l’instinct via la rationalité.
En musique, la transe ne peut venir que de l’improvisation. Il faut cependant une solide base théorique afin de ne pas tomber dans la cacophonie. Il faut maîtriser la grammaire avant de chercher à écrire de la poésie. La connaissance instinctive du support permet justement cette transe. Le but pour atteindre la transe est de se dépasser, en improvisant. Il faut certes s’appuyer sur les règles, mais afin de les utiliser pour aller plus loin. Les règles font parties de l’instinct. Avant de bondir face à un danger, l’animal apprend à marcher. Plus on maîtrise le support théorique, mieux on peut le dompter. C’est en connaissant profondément un morceau de musique que je suis suffisamment à l’aise pour improviser dessus, et donc potentiellement atteindre un état de transe musicale. Même sans improviser, connaître un morceau au point de le graver dans mes muscles me permet de me laisser aller, de juste profiter du plaisir de jouer ce morceau, sans concentration intellectuelle. Je m’abandonne alors à la transe, laissant mon corps et mon instinct prendre le relais.

Et vous, ressentez-vous parfois ce genre d'état ? 

Ignorance et croyance

Bonjour.

Voici une petite réflexion qui s'intéresse au lien entre ignorance et croyance.

L’ignorance est le terreau de la croyance… En tant qu’humains, on ne supporte pas qu’il n’y ait pas d’explication. L’inconnu nous est inconfortable. Ainsi, face à quelque chose qu’on ne peut pas expliquer par la logique, on imagine une explication, ne pouvant s’accommoder du mystère. La croyance commence là où s’arrête la connaissance. L’ignorance est le terreau de la croyance, que ce soit en une religion, ou en la science !
Cette dernière est bien trop grande pour être exhaustivement connue par un seul homme. Il est impossible de détenir en intégralité la connaissance de l’humanité. Cela implique la nécessité de croire en la science. La connaissance est la fin de la croyance. Ainsi, comme notre connaissance de l’univers est limitée, la croyance est-elle obligatoire ? Même en étant conscient de notre ignorance, il faut croire en la cohérence entre cette ignorance et notre connaissance. Un but noble à accomplir est de réduire cette croyance, ou du moins de la rendre la plus logique possible, la plus en adéquation avec nos connaissances, et donc avec la science.
On est entouré d’ignorance, de zones d’ombres. On connaît si peu de choses, à tous les niveaux d’existence, partout autour de nous… La réalité même nous est impalpable… On croit en notre existence et en ce qu’on voit, ce qu’on ressent. Finalement, même la persuasion de cette existence est ténue… Si on y réfléchie du moins, car la plupart des gens ne semblent pas se poser la question. C’est compréhensible, car il est difficile d’affronter la vérité : toute notre réalité semble reposer sur des bases chancelantes. L’évidence peut être trompeuse. Il est plus facile de vivre passivement, sans se poser de questions. Mais pour moi, si la réflexion est un fardeau, elle permet au moins de vivre activement dans notre réalité, donnant du sens à la vie, ou au moins l’espoir d’atteindre un plus haut niveau de sentience et de conscience.
Même si la connaissance repose sur la croyance (après tout, il faut croire que tout ce qu’on perçoit, que tout ce que l’on sait, que tout ce qu’on imagine être la réalité est vrai), il faut à tout prix chercher à approfondir cette connaissance, via la science, la philosophie et l’art, afin de limiter au maximum la croyance. Il faut être actif face à la réalité. Il faut se questionner, s’informer, s’instruire, et ainsi progresser.

J'ajouterais juste à ce texte une petite précision. Si la Science demande de la croyance, elle est très différente des religions. Elle repose avant tout sur les faits, et sur la réalité. Elle est empirique. Elle fonctionne avec la réalité. Elle cherche à expliquer l'univers, à révéler la vérité, et non à accommoder la vérité à une croyance. C'est en ça qu'elle est la source de savoir la plus fiable. 

L'imaginaire est essentiel

Bonjour.

Voici un texte qui traite de l'imaginaire, et de son importance pour la vie consciente.

L’imaginaire est essentiel. Il permet de faire face à la morosité de la réalité. Il permet de supporter notre vie.
Le constat est simple à faire. Il suffit de comparer notre vie à celle des imaginaires qu’on appréhende. Pour l’essentiel d’entre nous, nos vies ne sont pas palpitantes. Certes, le bonheur est accessible, à travers les petits plaisirs de la vie, la réalisation des désirs, voir l’épanouissement dans une passion. Mais il est indéniable que nous envions nos imaginaires. La vie est source de frustration. La réalité est dure et morne. Il faut se battre pour s’épanouir. Il s’agit certes d’une aventure, mais qui semble dénuée de sens. Nos imaginaires sont colorés, et gorgés d’aventures. Ils sont palpitants. Ils relèvent du rêve, et donc du fantasme. Ils présentent une version idéalisée de nos vies.
Se plonger dans un imaginaire, aussi sombre soit il, c’est s’égarer, c’est s’échapper, c’est s’évader. C’est fuir la réalité.
Qu’importe l’imaginaire, lorsqu'on y entre, on est le héro. On est au centre de l’histoire. L’aventure est rarement vaine, il y a toujours une leçon à tirer, on s’en sort grandi. Rien n’est plus faux pour la réalité.
La plupart d’entre nous ne sommes que des poussières égarées dans l’univers. Face à l’immensité, nous ne sommes rien. Nous sommes vains face au temps, face à l’infini, face à l’existence. Nous ne sommes à peine que des rouages d’une gargantuesque machine. Nous ne sommes qu’une goutte d’eau dans l’océan. Qu’un grain de sable dans le désert. Et pour la plupart d’entre nous, nous sommes insignifiants. Nous ne laisserons aucune trace dans l’histoire. Nous ne pouvons que prétendre nous battre pour notre survie, notre bonheur, et éventuellement celui de notre entourage proche. Nous sommes loin d’être au centre de l’histoire. Il y a rarement un autre aboutissement à la vie que la mort et l’oubli.
Ainsi, face à cette réalité vaine, l’imaginaire est un échappatoire. Il permet d’oublier notre condition futile, et permet de rêver. Même lorsqu’on imagine notre propre vie, on la fantasme, l’idéalise. Surtout, on revient au centre de l’histoire, là où on ne l’est jamais en réalité. On observe la réalité de notre point de vue interne, mais on n’incarne jamais le centre de l’histoire. On subit le destin, qui n’est que le déroulement de la réalité, dont on n’arrive même pas à appréhender la surface.
L’imaginaire est donc le moyen de survivre à la vie. S’il ne lui donne pas de sens, il permet au moins d’oublier pour un instant la futilité de l’existence.

Si je décris la vie, la réalité comme étant morose, elle est loin d'être dénuée de beauté. Comme je l'ai précisé avant, pas besoin de mythes et légendes pour trouver de poésie dans la nature. L'existence même est magnifique. Grâce à science, on peut lire et comprendre l'univers, source de beauté infinie. Malheureusement, notre réalité quotidienne est bien morne dans notre société actuelle, d'où l'importance de l'art, de l'imaginaire et de la capacité à voir la beauté cachée de la réalité. 

Attirance

Bonjour.

Voici le premier d'une série de 6 articles qui vous dévoilent les textes que j'ai écrit ce dernier mois. Ce premier texte traite de l'attirance.

Pourquoi ressent-on de l’attirance pour quelque chose ou quelqu’un ? Je vais énoncer quelques éléments de réflexion à ce sujet, sans tenter de répondre exhaustivement à cette question.

En effet, un des premiers points à souligner est la non universalité de l’attirance. La seule règle universelle de l’attirance est qu’il n’y a pas de règle universelle ! Les humains possèdent des psychés différentes qui entraînent donc des goûts et désirs différents, et donc des attirances différentes. Il peut être intéressant de se poser la question des causes possibles provoquant certaines attirances, comme le background culturel, social et familial. Je ne vais cependant pas entrer dans ce genre de réflexion loin de relever de mon domaine de compétences. La seule idée importante à retenir, comme point de départ, est le fait qu’on est tous attirés par des choses différentes.
Ainsi, je vais me focaliser sur quelques points précis, quelques parties du problème, en gardant en tête que le sujet est bien plus vaste que ce que j’aborde ici.
Il me semble intéressant de souligner qu’on ressent de l’attirance pour ce que l’on n’a pas. L’attirance est le désir d’une chose que l’on ne possède pas.
Un des sous-ensembles de ces choses que l’on ne possède pas est l’ensemble des choses que l’on ne peut pas posséder. Je vais donc dans cette modeste réflexion me focaliser sur l’attirance envers ce que l’on ne peux pas avoir. Il semblerait que l’impossible (ou du moins l’improbable, le difficilement possible) soit une source qui nourrit l’attirance des hommes. L’attirance est d’autant plus forte que l’est l’impossibilité d’avoir l’objet de notre désir. Cela vient peut-être du sentiment potentiel de puissance ressenti lorsque l’on parvient (ou parviendrait) à franchir cet impossible, et qu’alors on arrive à posséder notre objet de désir. Plus dure est la tâche, plus gratifiante est la récompense.
Il est intéressant de se questionner sur les raisons de cette attirance pour l’impossible. Une des formes de cette attirance est l’attirance pour l’interdit. Il semblerait que beaucoup d’humains se sentent attirés par la transgression. Briser l’interdit attire, l’humain aimant se sentir libre et puissant. Il y a une multitude d’exemples montrant l’intérêt des humains pour la transgression. Plein d’histoires et d’événements découlent de cette attirance pour des choses interdites.
Il faut alors se questionner sur la nature de cet interdit. Il peut s’agir d’interdits sociaux, l’attirance prenant ici par exemple la forme d’un amour entre deux personnes de castes sociales tellement différentes qu’elles rendent leur amour impossible au sein de la société. La pression sociale est telle que leur attirance est interdite, impossible, et que la réussite de l’union de ces personnes, de la concrétisation du désir de l’attirance, est une victoire improbable. Ce genre d’histoire passionne, mais semble appartenir au passé. S’il subsiste malheureusement des tabous et obstacles quant aux rangs sociaux des protagonistes, il ne s’agit plus d’interdits formels. Beaucoup d’attirances qu’on juge impossibles, interdites, sont simplement difficiles, rejetées, et au pire jugées immorales (ce qui pose la question du bien fondé de cette morale).
Ainsi, il est intéressant de se focaliser sur les interdits réels, qui correspondent à la loi. L’interdit devient l’illégal. La question de la morale revient. Les lois défendent-elles la morale ? Certaines lois sont-elles morales ? C’est un sujet vaste de réflexion.
En ce qui concerne l’attirance, dans un contexte sexuel, il est intéressant de se pencher sur les déviances sexuelles qui sont illégales. Un exemple évident de déviance sexuelle illégale permettant d’illustrer cette réflexion est la pédophilie. Comment expliquer l’attirance sexuelle de certaines personnes pour des enfants ? La transgression est-elle la seule explication ? Ou est-elle juste une conséquence d’une attirance bien plus instinctive ? Un pédophile est il attiré par un enfant car c’est un enfant, ou également car cela est interdit, et donc cet interdit l’excite ? Et pourquoi cela est-il interdit ? Imaginons que les relations sexuelles avec des enfants soient légales. Cela serait-il moral ? Il est clair que le consentement est la valeur clé permettant d’encadrer les actes sexuels et les déviances. Mais imaginons un enfant parfaitement conscient de ses actes, et consentant. Cela serait-il une déviance ? Notre dégoût et aversion pour la pédophilie répondent-ils à des impératifs instinctifs ou ne sont-ils que des conséquences de siècles d’histoire morale ? Il me semble essentiel de réfléchir à ces questions.

Quelles conclusions tirer de ces quelques éléments de réflexion ? Où voulais-je en venir ?
L’attirance touche à l’inconscient, à l’instinct. Cet inconscient se construit à partir du contexte social et culturel. Cependant, certaines attirances semblent contredire la morale de ce contexte, en titillant l’interdit, recherchant la transgression. Quelle est donc la part contextuelle dans l’attirance ? L’attirance n’est-elle qu’une construction culturelle, que ce soit dans le cadre de l’accepté que dans celui de l’interdit ?

Il est intéressant de noter que certaines attirances autrefois interdites permettent de faire évoluer la morale vers une acceptation plus juste des différences (je pense notamment à l’homosexualité).

Ces textes étant récents, je n'ai pas beaucoup de commentaire à y faire. Je manque de recul pour les approfondir. Je tiens cependant à préciser quelque chose au sujet de ce texte. Mon but n'est évidement pas de dédiaboliser la pédophilie. Je ne cherche aucunement à en réduire la gravité. Je l'ai juste pris comme exemple afin de réfléchir à la notion d'attirance. C'est un sujet sensible qui mérite de prendre beaucoup de précautions. Je ne vais donc pas répondre aux questions que posent ce texte, qui sont la base de réflexion intéressantes à mener. D'ailleurs, quel est votre avis à ce sujet ? 

dimanche 28 juillet 2019

Émotion musicale

Bonjour.

Comme le savez, la musique est vitale pour moi. Elle est au centre de mon être, et je ne vis que pour elle. Ainsi, il est normal que je réfléchisse à son sujet, essayant de mettre des mots sur les sensations qu'elle me procure. Le très court texte que je vous partage ici énonce un des aspects de la valeur sensible de la musique.

Je suis musicien. J’ai assez de bagage pour comprendre la musique, ou au moins pour théoriser beaucoup d’aspects de certaines compositions. J’ai accès à un certains degré d’abstraction musical.
Cependant, ce qui me touche en tant qu’auditeur puis en tant que musicien, c’est l’inconnu. Le fait de ne pas comprendre.
L’émotion est fondamentale en art. Si ce n’est pas systématique, il me semble qu’elle est quand même intimement liée à l’inconnu, l’impalpable. L’émotion peut venir de l’inconnu de la théorie, se laissant uniquement porter par  ce que l'on entend, sans être capable de « comprendre » ce qu’on entend (dans le sens d’abstraction selon la théorie musicale, car on peut comprendre une chanson sans cela, la musique étant le support d’un message, d’un sentiment, d’une émotion, d’une intention, etc). Une fois la théorie maîtrisée, l’inconnu subsiste. Même dans la théorie musicale, l’émotion vient de l’inconnu de l’interprétation… Voir même d’autres niveaux d’inconnus que je n’appréhende pas… Comme par exemple l’émotion que met l’artiste, le musicien, dans sa chanson, via sa composition, son interprétation…

Les plus belles choses sont celles qu’on ne comprend pas, qu’on ne peut analyser autrement qu’avec les émotions qu’elles nous provoquent !


Le principe de l'inconnu est essentiel pour moi. Il est lié à l'émotion, et c'est pourquoi il est si important en musique. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'inconnu subsistera toujours. On peut savoir qu'une certaine suite d'accord provoque telle émotion. Mais on ne peut pas savoir pourquoi. C'est pourquoi la musique est et restera toujours pour moi "mystique" voir "magique". Elle transporte une sensibilité qui n'est pas explicable. Si elle est un support logique et cartésien, elle porte bien plus. Elle a une "âme". Ainsi, cette inconnue qu'est ce lien entre valeur  rationnelle et valeur sensible est fondamentale. Il confère un niveau supérieur de beauté. Il se cultive, et s'explore. Plus on acquiert l'une de ces deux valeurs, plus on est envoûté par la beauté profonde de ce lien. Les correspondances sont les plus belles choses de l'univers. Jamais la musique ne me sera démystifiée, car c'est sa nature même. 

Rébellion d'esprit

Bonjour.

Voici un court texte écrit récemment, qui dévoile un de mes traits de caractère. Il est important pour moi de verbaliser qui je suis au fond de moi, en opposition à ce que je laisse paraître.

J’ai toujours été un rebelle… Un rebelle d’esprit ! Pour être libre, et exister avec le moins de contraintes possibles, je me suis plié aux règles, me faisant discret. La stratégie est simple : ne pas se faire remarquer pour être tranquille. Mais je n’en ai jamais pensé moins ! Si je me fais discret, si je m’efface en société, mon esprit lui reste actif. J’ai toujours gardé mon esprit, mes pensées, mes convictions. Je me suis juste retenu de les exprimer à voix haute, afin d’éviter qu’on les maltraite… Je suis unique, seul, à part… Je suis une anomalie, un artiste… Je suis différent ! J’ai donc tout le potentiel dans cette société pour être rejeté et maltraité, ne serait-ce qu’incompris. J’ai depuis très longtemps le sentiment d’être seul contre tous, seul face au monde… Ainsi, la discrétion a été mon arme de prédilection, surtout que je n’aime pas le conflit. J’ai accepté de jouer le jeu, jusqu’à un certains point de rupture… Je m’adapte en apparence à la société, agissant comme elle le souhaite, mais en gardant mon esprit libre, rebelle… J’agis comme elle le voudrait, mais je ne pense pas comme elle le voudrait. Cette stratégie fonctionne jusqu’à un certains point, jusqu’au moment où je ne peux plus jouer à ce jeu sans mettre en danger mon esprit, et donc mon être. Je dois faire attention au moment où le jeu d’acteur commence à atteindre ses limites, au moment où le mensonge commence à prendre le pas sur la vérité… Je suis capable de dire stop au bon moment, je m’adapte pour mon salut… Je révèle un peu de moi pour changer de jeu, basculant d’un rôle social simulé à un autre, un brin plus sain. Je joue dans la société, car elle ne me conviendra jamais. Je sauve les apparences, je soigne la surface, acceptant ma différence mais la gardant pour moi. Je suis qui je suis, sans le montrer. J’ai accepté de jouer afin de gagner. Car malgré ces concessions, malgré ce jeu, je suis et serait toujours rebelle. Un rebelle d’esprit !


Je suis féministe

Bonjour.

Voici aujourd'hui un texte que j'ai écrit il y a quelques jours. Comme souvent, il traite d'un aspect de ma personnalité que je ne revendique pas. Je suis féministe, mais je ne le revendique pas. En effet, il s'agit d'une valeur tellement élémentaire pour moi qu'elle ne devrait pas nécessiter de questionnement. Malheureusement, comme je l'ai appris lors de mon adolescence, cette valeur n'est pas universelle. Ainsi, si le féminisme est naturel pour moi, il ne l'est pas pour tous. C'est d'autant plus complexe que cette valeur est souvent détournée de son vrai sens, d'où mon envie d'écrire le texte suivant:

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai des valeurs qui sont immuables. D’aussi loin que je me souvienne, ces valeurs sont intrinsèquement liées à ma vision du monde. Elles viennent probablement du foyers dans lequel j’ai été élevé. Mais pour moi, elles représentent la vérité, la réalité morale. Une de ces valeurs phares est la tolérance. Pour moi, aucune différence entre les humains ne justifie une quelconque discrimination, que ce soit la couleur de peau, l’origine, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, ou le sexe. Pour moi, on est tous qui on est et on a tous le droit d’être qui on est tel qu’on l’est. Aucune hiérarchisation n’est possible.
Ainsi, je suis profondément féministe. D’aussi loin que je me souvienne, l’égalité entre les hommes et les femmes était une vérité inaliénable. Avoir une conception différente n’était pour moi qu’un symptôme d’un manque d’intelligence ou d’une conviction morale déviante. Je parle au passé pour préciser que cette représentation morale a toujours fait partie de moi, mais elle est toujours vraie. Je suis toujours intimement convaincu de l’égalité entre les hommes et les femmes (ce qui est une simplification de la réalité). Je suis convaincu de l’égalité entre tous les êtres, ne serait-ce qu’humains.
Si j’écris ce texte, c’est pour clairement définir ma vision du féminisme, et la confronter à la complexité de notre monde et de notre société. Le féminisme est pour moi l’égalité entre les êtres humains sans distinction de sexe. Malheureusement, ce sens premier est bien souvent déformé.
Une des déformations qui me choque est l’utilisation du féminisme pour justifier un obscurantisme sexuel. Parler de la sexualité est souvent catégorisé comme une attaque contre les femmes. J’ai l’impression qu’aucun individu de sexe masculin ne peut parler de sexualité ouvertement sans se faire catégoriser de sexiste. Je le subis personnellement, en particulier à travers les paroles explicites de mon groupe de musique. Cela vient entre autres d’une mauvaise conception du désir sexuel. Avoir du désir envers une personne n’est en rien une insulte à l’égalité des sexes. Un homme a parfaitement le droit d’être attiré sexuellement par un femme. Ce n’est en aucun cas une attaque envers la liberté de chaque être, et encore moins une attaque envers l’égalité de tous les êtres. Deux variables doivent être analysées avant de conclure sur le caractère féministe ou non d’une relation ou d’une attraction sexuelle. La première, la plus évidente mais également la plus importante, est le consentement. Il est essentiel que les personnes impliquées dans une relation sexuelle soient consentantes. Malheureusement, cet aspect si important de la sexualité est souvent oublié. Pour moi, un des aspects du féminisme est l’acceptation des sexualités basées sur le consentement. On ne peut pas se dire féministe et en même temps dénigrer une femme qui aurait plusieurs partenaires sexuels. Une femme doit être libre de disposer de son corps comme elle le souhaite. Elle a le droit de le cacher ou de le montrer. Elle a le droit de profiter de la sexualité qui lui convienne. C’est la même chose pour tous les êtres. Il est malheureusement nécessaire de le rappeler. La deuxième variable à prendre en compte est la conceptualisation du partenaire sexuel, voir plus simplement du respect envers les autres êtres. Il faut traiter les autres êtres avec égalité et donc avec respect. Ainsi, il est évident qu’un homme qui considère sa partenaire comme un objet, de manière autocentré, ne se focalisant que sur son plaisir à lui, est sexiste. Mais si on considère ses partenaires sexuels comme des êtres nous étant égaux, dans toute leur complexité, alors il n’y a pas d’attaque envers le féminisme. Un homme peut être attiré sexuellement par une femme, sans la considérer comme un objet n’ayant que comme fonction de le satisfaire sexuellement. L’attraction sexuelle est bien entendu en premier lieu physique, mais ce n’est pas pour autant qu’il y a réduction de la personne désirée à son corps. C’est quelque chose de subtile qui échappe à beaucoup de personnes. Être attiré sexuellement par quelqu’un ne signifie pas qu’on la réduit à son corps. Cela signifie juste qu’on est attiré par son corps, et qu’on aurait envie d’une relation sexuelle avec cette personne (et pas uniquement avec son corps). Lorsque je suis attiré sexuellement par une personne, j’ai envie d’avoir une relation sexuelle AVEC elle. C’est la conceptualisation du sexe auquel je crois intimement. C’est pourquoi je la développe dans mes chansons. Certes, je parle de désir et d’attirance sexuels. Mais je considère tous les êtres, dont les femmes, comme des personnes, et non comme des objets de désir. Je suis pour la liberté sexuelle de chaque être, et pour que cette liberté s’exprime. La libération sexuelle, en particulier celle des femmes, est essentielle au féminisme. Pour moi, cela va de soit que chaque relation sexuelle doit être basée sur le consentement et le respect. C’est pourquoi je ne l’explicite pas forcément dans mes textes, car c’est pour moi une évidence, un background naturel. Ainsi, je conçois qu’une personne non attentive puisse penser que mes textes parlant de sexualité sont sexistes. Mais ces personnes se trompent, elles ne comprennent pas ma réelle vision des choses. Elles déforment mes intentions réelles, en greffant leur conception sur la mienne. Finalement, en voyant une attaque là où il n’y en a pas, je me demande si elles ne dénoncent pas une conception qui est finalement la leur, et non la mienne. Ainsi, dénoncer le sexisme là où il n’y en a pas peut même s’avérer sexiste. Si une personne dénigre mes textes prônant la liberté sexuelle, cette personne dénigre entre autres la liberté sexuelle des femmes, ce qui est clairement une atteinte au féminisme. Vouloir à tout pris censurer le sexe est une atteinte au féminisme. Il faut juste éduquer à une conceptualisation du sexe qui soit féministe.
Le féminisme est un sujet complexe. Si le principe de base est simple, la réalité est entremêlée à d’autres problématiques inhérentes à notre société, rendant le combat féministe difficile. Les valeurs féministes sont souvent déformées ou détournées, au point que certaines causes sont autant voir plus sexistes que ce qu’elles combattent. La libération sexuelle est un exemple parlant. La complexité de l’image en est un autre. On vit dans un monde superficiel et capitaliste qui utilise le désir sexuel comme argument de vente. Le problème n’est pas que le corps féminin est utilisé comme un objet de désir servant à vendre un produit. Le problème est que le corps d’une personne soit utilisé comme un objet de désir servant à vendre un produit. Bien évidemment, il faut combattre un sexisme évident qui privilégie le corps féminin comme argument de vente. Mais pour moi, il faut avant tout combattre l’utilisation de l’image d’un quelconque individu à des fins mercantiles. Il est certes plus facile de combattre des symptômes que la cause réelle, et je soutiens ces combats. Il ne faut juste pas oublier le problème de fond. Et surtout, il ne faut pas mal diriger le combat, ce qui serait contre-productif (l’exemple le plus parlant étant encore une fois la libération sexuelle).

Je suis féministe, et je l’assume. Je suis intimement convaincu de mes valeurs d’égalité, de consentement et de respect. Je suis cependant conscient de la subtilité de leur application dans la société, ce qui nécessite une remise en cause constante, afin de se convaincre que je ne produise rien de sexiste malgré moi.

Ce texte dévoile beaucoup d'évidences pour moi. Mais j'ai appris que ce qui m'est évident ne l'est pas forcément pour tout le monde, d'où mon envie de les verbaliser. 

mercredi 5 juin 2019

Fin ?

Bonjour.

Lorsque j'ai commencé ce blog, j'avais une multitude d'écrits philosophiques décrivant ma vision du monde... Ne les ayant jamais partagé, j'ai décidé de les diffuser sur ce blog, à raison d'un article par semaine. 
En parallèle de cela, j'ai bien sûr continué d'écrire mes idées et réflexions. Je dois cependant avouer que je suis loin d'écrire un texte par semaine, la création étant loin d'être régulière. Ainsi, inexorablement, le moment où j'aurais partagé tous mes textes allait venir. 
Ce moment est enfin arrivé. Je vous ai partagé tous mes écrits à ce jour.
Est-ce pour autant la fin de ce blog ? 
Non, car je ne compte pas m'arrêter d'écrire ni de penser. Ainsi, si le rythme d'un texte par semaine s'arrête, je continuerai de vous partager toutes mes réflexions écrites, au gré de leur création. 

A très vite j'espère... 

mercredi 29 mai 2019

Objectivité VS Subjectivité

Bonjour.

Voici cette semaine un texte portant sur une méthode visant  à s'approcher de l'objectivité. C'est une méthode que j'essai de mettre en place à chaque fois que j'exprime une opinion, m'interrogeant sur l'origine des subjectivités de cette opinion... 

Le meilleur moyen d’atteindre l’objectivité est de prendre conscience et d’expliquer sa subjectivité.
Il est clair que personne n’est objectif. On porte tous en soit une subjectivité qui parasite l’objectivité de nos opinions et idées. Se prétendre objectif, d’un point de vue absolu, est un erreur monumentale.
L’objectivité absolue est illusoire. Comment donc aborder les subjectivités qui nous empêchent d’atteindre cette objectivité théorique ? Une réponse simple apparaît : on a tous des échelles de valeurs différentes. En être conscient et justifier nos choix et opinions par rapport à ces échelles est un premier pas vers un niveau d’objectivité plus grand. Si on ne peut atteindre l’objectivité absolue, il est intéressant de justifier ses subjectivités afin de rationaliser les raisons de notre non-objectivité. Ainsi, on atteint un niveau d’objectivité intermédiaire, certes non absolu, mais néanmoins plus intéressant qu’une opinion sans recul. Il est essentiel de se questionner sur les raisons et les causes de nos opinions et idées. Être conscient de qui on est est essentiel.

Ce cheminement est le but de mon blog de critiques de films et de concerts. C’est un but difficilement atteint par manque de temps, nécessaire à une telle démarche. Il s’agit d’expliquer pourquoi j’ai aimé telle ou telle chose (subjectivité) grâce à mes goûts et mon vécu sentimental. Il s’agit d’assumer ma subjectivité, assurant donc un certain niveau d’objectivité. Je justifie ma subjectivité en l’expliquant, ne la laissant pas transparente, rendant plus honnête mon jugement. J’assume mes opinions, les expliquant afin de donner des pistes sur les raisons de ses opinions. On a tous des perceptions différentes. Expliquer ces différences, en prendre conscience, permet de mieux comprendre comment les autres pensent et ressentent les choses, et donc on peut plus facilement percevoir les subjectivités des autres. Ainsi, on s’échappe de notre propre subjectivité, s’imprégnant de celles des autres. En faisant cela, n’arrive-t-on pas à un niveau plus grand d’objectivité ?

Je conclurai cette article par une simple remarque poétique : l'objectivité et la subjectivité sont des mots qui ont la même couleur que le concept qu'ils abritent d'après mes synesthésies (respectivement bleu et vert). 

A la semaine prochaine... 

mercredi 22 mai 2019

Questionnement mathématique

Bonjour.

Le texte de cette semaine traite une fois encore des Mathématiques. Ayant peu de temps libre en ce moment, il est normal que je ne m'interroge plus sur des notions plus lointaine de ma vie quotidienne. Les réflexions qui me viennent touchent de près mon quotidien, ne pouvant m'empêcher de penser et réfléchir, à défaut d'avoir le temps de me poser pour prévoir cela et focaliser mes réflexions sur des sujets "éloignés". 

Étudiant l’enseignement des Mathématiques en master MEEF 2e année, j’ai la chance d’approfondir cette discipline fabuleuse à travers un point de vue d’échange et de partage. Ainsi, cette formation permet de soulever des questions philosophiques intéressantes, allant plus loin que la simple étude académique de la matière. Il s’agit de comprendre les Maths plus que de les apprendre de manière exhaustive, afin de pouvoir correctement les enseigner. Ainsi, lors de cette formation, plusieurs questionnements me sont venus en tête. N’ayant pas le temps d’approfondir une réponse, je vais ici écrire ces questionnements. Il est ambitieux d’y répondre, je ne m’y risquerais donc pas entièrement.

Le principal questionnement que va abriter ce texte est le suivant. Les Mathématiques est le langage de l’Univers, de la Nature. Il s’agit du code permettant de comprendre ces deux entités. Une idée vue en formation vient questionner cela : « la géométrie est un savoir scolaire construit par l’Homme ». Cela sous-entend que la géométrie n’est pas présente dans la Nature, dans l’Univers. Un carré parfait est un concept abstrait de l’Homme mais n’a aucune existence réelle. Cette idée semble contredire mes croyances.
Une première réponse à ce questionnement est un autre questionnement. Il s’agit de différencier les différents champs des Mathématiques. On a tendance conceptuellement à ne voir les Maths que comme un tout, mais en réalité, il existe une multitude de domaines différents : la géométrie, l’algèbre, l’analyse, la topologie, les probabilités, les statistiques, l’algorithmique, etc. Ces différents champs ont-ils tous le même statut ? Sont-ils tous dans la Nature, étant le langage de l’Univers et de l’Information, ou sont-ils des conceptions et traductions humaines ? Avant de réponde de manière globale à cette question, il est peut être intéressant de se poser la question. Les Mathématiques sont-elles unifiées, ou non ? Si oui, on peut répondre de manière globale. Sinon, il faudra répondre champ par champ.
Pour recentrer le questionnement, il s’agit de déterminer si les Mathématiques existent en tant que telles dans la Nature et dans l’Univers. Il s’agit du langage de la Nature, l’Homme en ayant fait la découverte. L’autre hypothèse serait que les Mathématiques ne sont que des concepts n’ayant pas d’existence concrètes, mais ayant été fabriqués par l’Homme afin de coller suffisamment à la réalité pour en résoudre des problèmes. Les Maths ne sont plus un langage découvert mais un modèle d’abstraction pratique.
Il est donc intéressant de se poser la question de la modélisation en Mathématiques. Une citation apporte l’idée fondamentale de la modélisation : « un modèle consiste à coller une théorie mathématique sur un morceau de réalité ». Cette idée permet d’apporter une réponse à la question initiale. Les Maths sont-elles le langage de l’univers ou une traduction humaine de ce langage ? Quel est le statut de l’abstraction ? Finalement, une réponse qui me convient est le mélange des deux. Les Mathématiques sont une Science dont l’aspect empirique est essentiel. Les théories mathématiques viennent de l’Homme, sont des hypothèses qui se confrontent à la réalité pour être ajustées. Ainsi, les Mathématiques exactes sont le langage de la Nature, mais l’Homme ne dispose pas forcément de ces Mathématiques là. Les Mathématiques de l’Homme sont une approximation de plus en plus précise (car ajustée empiriquement) des Mathématiques de l’Univers. L’Homme observe le langage de la Nature, essai de le comprendre, et ajuste sa compréhension à ce qu’il observe afin de coller au mieux à ce langage, et donc d’en affiner la compréhension. Les Mathématiques sont le langage de la Nature, le code de l’Univers. La nuance expliquant ce questionnement vient de fait que les Mathématiques connues par l’Homme sont différentes. Tout est Mathématiques, mais l’Homme ne connaît pas tout. Il a besoin des bases avant de progresser.
Cette recherche de connaissance est essentielle. Une non connaissance des Mathématiques peut entraîner des aspects néfastes. Il est facile de manipuler quelqu’un grâce aux Mathématiques, ceux-ci paraissant magiques. Il suffit d’imaginer un jeux d’argent aux règles complexes. Sans les probabilités combinatoires, sans la connaissance des mathématiques en jeu, on se fait manipuler. La réponse semble magique. Il est facile de manipuler des données. Il est donc essentiel de toujours rechercher à progresser dans sa connaissance des Mathématiques, de la Science et du savoir en général, afin de traverser la vie en être conscient et actif, évitant certains pièges néfastes.

Pour terminer ce questionnement, il est intéressant de prendre conscience de la difficulté à exprimer des idées philosophiques dans un texte. On peut facilement ressentir les notions sans réussir à les verbaliser.
Un exemple personnel est ma difficulté à conceptualiser la création des unités de mesure (qui peut être un bon exemple d’approche de tout ce questionnement) ainsi que des problèmes de précisions liés. Pour moi, il s’agit presque d’une croyance tant j’ai du mal à me convaincre de la force des fondements de ces unités de mesure, qui ont un aspect empirique important. Je suis dépassé intellectuellement par ces conceptualisations, sans arriver parfaitement à exprimer mes méfiances et obstacles conceptuels, étape essentielle pour les lever.

A la semaine prochaine!

mercredi 15 mai 2019

Statut double du hasard

Bonjour.

Voici un court texte qui récapitule ma vision du hasard, qui possède deux statuts différents. S'il n'apporte aucun nouvel élément, ce texte synthétise cette notion que j'ai déjà développé dans de précédents écrits. J'ai eu l'idée d'écrire ce texte à la suite d'un cours sur les probabilités lors de ma formation professionnelle. 

« Le hasard n’est que le nom donné à notre ignorance » - Borel.

Il existe deux hasards différents. Un pan entier des mathématiques, les probabilités, s’intéresse au premier statut du hasard que je vais décrire. Il s‘agit d’anticiper l’issue d’une situation dont on ne peut prévoir avec certitude le résultat. Sans entrer dans les détails mathématiques, au demeurant passionnants, l’idée fondamentale des probabilités est la notion de hasard macroscopique. Il s’agit par exemple d’un lancer de dé ou d’un tirage de carte. Il est commun de s’imaginer que le résultat de ce type d’expérience aléatoire est impossible à prévoir. Il s’agit du fondement des probabilités. En réalité, ce hasard macroscopique n’existe pas, il n’est qu’une illusion. Il camoufle notre ignorance. En effet, il y a bien trop de variables inconnues pour comprendre et modéliser une expérience aléatoire aussi simple qu’un lancer de dé ou un tirage de carte. Ce qu’on prend pour du hasard est en réalité déterminé. On tire une carte précise car les éléments de l’Univers sont agencés de manière à ce qu’on tire cette carte. Les variables en jeux sont simplement trop complexes et nombreuse pour que l’on puisse prévoir quel agencement de l’Univers nous permettra de tirer quelle carte. Il s’agit de la structure physique de notre Univers. Du moins sa structure macroscopique.
En effet, en plongeant au niveau quantique, on se rend compte qu’il existe un deuxième type de hasard : le hasard quantique. Il s’agirait du vrai hasard (j’emploie le conditionnel car mes connaissances en physique quantique sont très limitée). Ce hasard fait parti des lois intrinsèques de notre Univers. C’est le hasard de la Nature, de la Physique, de l’existence. De ce que je sais, ce hasard prend la forme de la position ondulatoire d’une particule quantique. Contrairement au hasard macroscopique qui n’est que la représentation de nos méconnaissances des lois fondamentales de l’Univers, le hasard quantique fait parti des lois fondamentales de l’Univers.
C’est un sujet passionnant que j’espère avoir le temps d’approfondir un jour… En espérant que la chance me sourit !

A la semaine prochaine!



mercredi 8 mai 2019

Introspection

Bonjour.

Depuis un certains temps, la majorité des textes que j'écris et partage sont des introspections. Cela vient du fait que j'ai moins le temps et l'énergie de réfléchir de manière approfondie sur des sujets philosophiques. Cependant, il est toujours pour moi essentiel de réfléchir sur soit, de se questionner. Ainsi, si je ne fais pas l'effort de développer certaines de mes théories philosophiques ni de réfléchir sur certains aspects de l'existence, je continue de m'interroger sur moi-même. Cela fait parti pour moi de la survie de l'esprit! Voici donc un texte récent qui est le témoin de cela, et qui justifie l'importance de l'introspection. 

Depuis un certain temps, probablement quelques années, j’ai besoin de réfléchir sur moi-même, sur ce dont je pense, afin de confronter ce que je suis devenu à ce que j’étais.
Jusqu’à la fin de mon adolescence, aux alentours de mes 18 ans, mon esprit suivait une évolution logique, stable, cohérente. Alors en construction, il se développait. C’est à cette époque que j’ai commencé à mettre mes pensées en mots, à synthétiser dans des textes qui j’étais. Il me semblait alors que même en évoluant, certains principes de ma personnalité étaient immuables. Je me développais en défrichant de l’inconnu, en grandissant, mais jamais en revenant en arrière, en retombant sur mes pas. Mon développement était une expansion, pas un changement.
Cependant, depuis cette époque, il arrive des périodes de ma vie de profonde remise en question. Il m’est parfois nécessaire de réfléchir sur moi-même afin de prendre conscience d’une évolution contradictoire avec certains des principes profonds que j’avais fixé avant, que j’avais immortalisé en mots, et que je pensais donc immuables. Certaines conceptions du monde, certaines façons d’aborder la vie ne correspondaient plus à celles que j’avais alors. Ces évolutions se sont faites de manière fluide et inconsciente, d’où ce besoin d’introspection, de faire le bilan afin d’essayer de comprendre comment graduellement, certaines idées que je pensais invariantes avaient changé. Il faut que je comprenne pourquoi j’ai changé, et que je réfléchisse si ce changement est bénéfique ou non. Que je comprenne pourquoi je ne ressens plus, si je m’y concentre, certains forts sentiments que je ressentais avant. Que je me questionne sur mes principes actuels, en les confrontation avec les principes d’avant, afin de déterminer lesquels sont les plus légitimes. Plusieurs exemples précis ont été le sujet de précédents textes.
Bien sûr, j’ai le sentiment de rester le même, ces changements s’opérant lentement, et certains aspects de mon esprit ne changeant pas. Mais il me semble important de régulièrement réfléchir sur moi-même, afin de m’améliorer, et d’essayer de redresser la barre si je me perd en route… Il est évident que j’ai changé, que je change, je dois l’accepter. Mais il faut que ce changement soit conscient, que je sache qui je suis, afin d’être qui je veux réellement être. La remise en question est nécessaire au bon développement d’un esprit, c’est une des conditions de l’épanouissement. C’est pourquoi l’introspection est essentielle !

A la semaine prochaine... 

mercredi 1 mai 2019

Logique mathématique

Bonjour.

Voici aujourd'hui un très court texte introspectif dont le propos m'est venu à la suite d'un cours universitaire sur le raisonnement en mathématique. 

J’ai longtemps eu une rationalité mathématique. D’aussi loin que je me souvienne, enfant et adolescent, les choses étaient pour moi soit vraies, soit fausses. Il n’y avait pas de contradictions. Sans entrer dans les détails, les Mathématiques ont une rationalité particulière qui n’est pas celle de notre réalité, que ce soit par certaines nuances mais aussi par certains principes forts. Étrangement, il semblerait que j’ai abordé le monde avec cette logique mathématique, et non avec la logique habituelle. Peut-être est-ce là une explication de mon affinité avec ce domaine de la Science, ou alors cette affinité ayant conduit à cette manière d’aborder le monde.
Finalement, j’ai vécu un éveil philosophique lorsque lors de mon adolescence, j’ai compris que le monde, et plus particulièrement mon esprit, est plein de contradictions. La rationalité de notre univers est non binaire, elle est complexe et nuancée. On est loin de la rationalité rassurante car logique des Maths.

Si j’écris ce texte, ce n’est pas pour réfléchir sur la rationalité. C’est une notion complexe qui nécessite un investissement intellectuel que je ne vais pas entreprendre. Cependant, je trouvais intéressant de souligner la singularité de mes conceptualisations du monde, ayant toujours eu un regard particulier : celui de la rationalité mathématique, sur lequel j’ai ensuite construit une analyse philosophique grâce à la prise de conscience de la complexité sous-jacente du monde, qui tire sa beauté des nuances.

A la semaine prochaine!

mercredi 24 avril 2019

Que garder des Religions ?

Bonjour.

Je n'ai jamais été croyant. Je suis même anti-religieux, les principales institutions religieuses étant pour moi un frein à l'amélioration de l'humanité. Cependant, il serait idiot de tout renier en bloc. Il est nécessaire de plus entrer dans le détail, de développer mon propos, d'argumenter mon opinion. Le texte suivant, que je vous partage cette semaine, entreprend cette démarche.

Partout autour de moi, j’entends parler de Religions. C’est un des sujets majeurs de ma formation professionnelle, la laïcité étant un des principes de l’École française, principe au centre des débats. Notre culture est encore imprégnée de Religions, et des faits liés aux Religions peuvent être entendus quotidiennement. Pourtant, depuis mon enfance, l’existence même des Religions me pose de nombreuses interrogations. Comment des institutions aussi puissantes peuvent exister alors qu’elles sont en contradiction avec le monde moderne dans lequel je vis, et avec la vérité même ? Comment autant de personnes peuvent croire en des choses irréfutablement fausses ?
Il serait simple de rejeter en bloc la Religion. Mais ce n’est pas ce que je compte faire. Les choses sont plus complexes qu’une simple binarité morale. Je vais donc dans ce texte vous résumez mon avis général sur la Religion (en tant qu’institution religieuse), avis que j’ai déjà parsemé dans d’autres textes.

De manière générale, je suis convaincu que l’institution religieuse telle qu’elle existe actuellement est stupide, nocive et dangereuse. C’est pour moi une aberration du monde moderne, que je n’explique pas si ce n’est par la bêtise des humains et des individus. Croire aveuglement en des dogmes dictés par quelques élites, sans esprit critique, est un danger qui ne devrait plus exister de nos jours. Comme je l’ai déjà formulé, la croyance est fondamentalement personnelle, et l’institutionnaliser revient à de la manipulation, de l’endoctrinement, et de la privation de liberté. Pour autant, si j’espère la disparition des institutions religieuses, est-ce que je pense qu’il faudrait en éradiquer chaque aspect ? Loin de là, beaucoup de choses positives émanent des institutions religieuses, et peuvent donc être conservées.

L’idée de Dieu en soit est intéressante. Comme je l’ai déjà formulé dans de précédents textes, l’idée d’un Dieu philosophique est une explication acceptable des profondeurs complexes de notre réalité et de notre existence. C’est un concept philosophique fondé, qui peut être argumenté. Je n’y crois pas personnellement, même si je dois avouer que ma notion de Nature pourrait se rapprocher de la conceptualisation d’une telle entité divine. Je préfère cependant y voir plus un niveau de la réalité et de l’existence, certes poétique, qu’une divination. Dans tous les cas, ce Dieu philosophique est éloigné du Dieu des Religions par certains aspects. En se libérant des dogmes religieux, beaucoup de personnes pourraient s’élever intellectuellement et retrouver leur foi en un Dieu philosophique certes plus complexes, mais bien plus vrai. Les Croyances sont possibles, voir essentielles. Je suis juste convaincus qu’elles ne doivent pas être institutionnalisées, surtout sous une forme archaïque et empiriquement fausse.

La Croyance n’est pas la seule chose à sauver des Religions. Il serait idiot d’occulter des millénaires d’Histoire et d’histoires. Je suis depuis toujours passionné de fiction. C’est un moyen extrêmement riche de faire passer des idées et de s’évader. C’est pourquoi je pense que les mythes religieux sont à garder. Il faut cependant les lire et les comprendre comme une mythologie, comme une légende, et non comme des faits. Il est absurde qu’Adam et Eve soient les premiers hommes sur Terre. Il est absurde que Moïse est séparé la mer en deux. Mais ces mythes sont très intéressants et restent des histoires à raconter. Dans mon enfance même, ces mythes m’ont bercé, sans avoir un autre statut. La Mythologie religieuse a toute sa place dans notre culture tant qu’elle ne prétend pas être l’Histoire.

Qu’en est-il des traditions ? Ne sont-elles pas l’expression la plus pure de l’institution religieuse ? Ne faudrait-il donc pas les interdire ? La réponse est bien plus nuancée que ce qu’on pourrait imaginer. L’institution religieuse fait passer ses dogmes par les traditions et les coutumes. Pour autant, je ne pense pas qu’elles sont vouées à disparaître. Vidées de croyances, les traditions peuvent rester intéressantes, gardant la forme mais se débarrassant du fond nauséabond qu’elles abritaient. Noël et le mariage sont des exemples de cela. Il est possible de garder des traditions d’origine religieuse en les vidant des dogmes. On peut même en conserver le fond moral. Il faut juste que ces traditions ne commettent pas de prosélytisme. Les traditions font parties de notre culture, il faut juste les purger du culte.

Dans le même ordre d’idée, certains aspects de la morale religieuse peuvent être conservés. Notre morale moderne tire ses origines de la morale religieuse, ce serait donc idiot de la rejeter en bloc. Les principes moraux religieux peuvent continuer à exister tant qu’ils restent adaptés à notre monde moderne, à la Science, à la Nature et aux principes fondamentaux des droits humains, la liberté et l’égalité en tête. La morale chrétienne concernant la sexualité est par exemple vouée à disparaître car obsolète, inadaptée à la réalité et surtout vecteur de mal.

L’Histoire ne doit pas être oublié. Si on vide la morale, les traditions et la mythologie des institutions religieuses, il ne faut pas oublier qu’elles y ont été présentes. Il faut se souvenir de ce qui a été. Ainsi, si par exemple Pâques est célébrée sans aucune croyance religieuse, il est cependant intéressant de se souvenir que cette fête tire ces origines d’une célébration religieuse. L’Histoire est intéressante et la réécrire au nom d’une avancée est un crime ignoble.

Pour conclure, de nombreux aspects des Religions peuvent et doivent être conservés. Les Religions ont apportés de nombreuses choses positives et ont façonné notre monde moderne. Ne pas l’admettre serait idiot. Cependant, l’institution religieuse est vouée à disparaître. Il ne faut plus tolérer de dogmes de pensées, ni d’absurdités simplistes. Plus tôt les institutions religieuses disparaîtront, mieux ça sera pour l’humanité qui pourra s’élever. Les croyances doivent s’adapter au monde moderne. Chacun est libre de penser et de croire. Il ne faut plus tolérer de manipulation de masse, que ce soit celle des institutions religieuses que je traite dans ce texte, mais aussi n’importe-qu’elle autre…

Les textes que je vous partage actuellement sont très récents. Je n'ai donc pas grand chose à ajouter, je vous les partage juste sans commentaire.
Le seul ajout que je ferait est le fait que j'ai l'impression d'être confronté aux religions depuis peu finalement. Enfant et adolescent, je n'avais pas l'impression d'y être confronté. Je connaissais leur existence, mais elles me paraissaient lointaines. C'est vraiment depuis quelques années (la vie adulte peut-être) que j'ai l'impression d'y être confronté, malgré moi, comme s'insinuant dans ma vie et mon quotidien. Est-ce une illusion ou une réalité (vivant en ville depuis l'age adulte, actualité plus religieuse, etc) ? 

mercredi 17 avril 2019

Magie musicale et flou de perfection

Bonjour.

Voici cette semaine un texte essentiel qui explicite d'où vient pour moi la beauté de la musique, qui lit la rationalité aux sensations, créant une correspondance entre valeurs sensibles et réflexives... Ce lien quasi-mystique est ce qui donne un sens à l'existence, liant Nature et Univers, d'où l'importance de mener des réflexions sur le sujet.

La perfection absolue n’existe pas. Comme je l’ai exprimé dans d’anciens écrits, il est impossible de produire un mouvement absolument exact, correspondant à la volonté de l’esprit humain bien trop limité. Il y a trop de variables physiques que nous ne contrôlons pas. Ainsi, il est impossible d’être parfaitement précis. Si on pense un mouvement trop précisément, alors il est impossible de le faire. Finalement, un mouvement précis n’est qu’une idée de l’esprit, qui n’a pas d’existence réelle. De manière plus générale, la précision même est absurde, et n’est qu’un produit de l’esprit. L’idée d’une précision absolue, correspondant à un objet ponctuel, est absurde. Le monde est continu, et donc il n’existe aucun singleton, seulement des intervalles plus ou moins petits. Un mouvement absolument précis est impossible. Seulement, un mouvement possédant une certaine précision est possible. Selon la marge d’erreur, un mouvement peut être désigné comme parfait. Pas dans le sens de ponctuellement parfait, mais dans le sens de continuellement, en appartenance à un certains intervalle de précision.
Ce principe est fondamental dans l’art, et en particulier dans la Musique. La musique théorique est une conception de l’esprit humain qui en subit donc les règles. Ainsi, une musique théorique peut être conceptuellement parfaite. Sur le papier, la musique est absolue. Cependant, le flou de précision apparaît dans son interprétation. Le musicien, en l’interprétant, y glisse une multitude d’imprécisions due à la nature physique du mouvement. Jamais un musicien ne peut exécuter un mouvement parfait provoquant l’émission de la note et du rythme parfait. Chaque bribe de musique a ainsi une délimitation floue. La musique n’est elle aussi pas ponctuelle, mais continue. Ainsi, chaque interprétation d’une chanson théoriquement parfaite est enrichie des marges d’imprécisions des mouvements physiques en jeu.
Bien sûr, ces marges sont si fines qu’elles sont souvent imperceptibles. Vues de loin, elles donnent l’illusion de la perfection de l’interprétation musicale. Mais si on zoom, on se rend compte que par essence, chaque portion de musique interprétée est imparfaite. Chaque point est un rond. Ces minuscules variations entre la perfection théorique et la réalité donne l’essence même de l’art et de la Musique. C’est dans ces fluctuations imperceptibles que réside l’âme de l’artiste. C’est dans les imprécisions non prises en compte par la théorie que se trouve la magie de la Musique. Le mysticisme de la création artistique se trouve dans ce que ne peut pas comprendre et théoriser l’esprit humain, et donc dans ces infimes imperfections que ne peut pas comprendre l’Homme. Les musiciens, les artistes, qui sont conscients de la puissance de leur art, le savent : la beauté et la magie se trouvent dans l’interprétation, entre les lignes parfaites de la théorie. On peut dire quelle note jouer, mais sa beauté réside dans la façon dont elle est jouée.
C’est pour moi une évidence. Malheureusement, ça ne l’est pas pour tous. L’esprit humain cherche à façonner le monde selon sa vision, même si cette vision est erronée. Il cherche à atteindre la perfection théorique de son esprit. Cependant, il ne saisit pas que cette perfection illusoire est nocive. L’atteindre enlèverait toute beauté à la Musique. En effet, la beauté et le mysticisme viennent de variables que l’Homme ne comprend pas et ne théorise pas. En les supprimant, il supprime l’essence de l’art. Cela est confirmé par le fait que finalement, l’Homme ne trouve beau que ce qui suit les lois de la Nature, que ce qui a ce flou de précision. Certains outils modernes permettent à l’Homme d’approcher voir d’atteindre cette précision. Mais l’art produit est alors déshumanisé et froid. Il est théorique, pouvant être qualifié de parfait mais plus d’art.
Cependant, je ne prône pas un refus de l’exigence musicale, bien au contraire. Je suis convaincu que la perfection de la théorie musicale est bénéfique et un but à atteindre afin de se donner tout les moyens de s’exprimer à travers l’art. Il faut constamment travailler afin de progresser et de maîtriser son instrument ainsi que la théorie musicale générale. Plus on devient meilleur musicien, plus on peut artistiquement s’exprimer. Cependant, il ne faut pas chercher à artificiellement atteindre la perfection théorique. Tant qu’on restera humain, on interprétera correctement la musique. Pour moi, il faut refuser tout artifice, toute triche venant d’une machine. Il faut être honnête, sincère et authentique avec son art. Je pense par exemple qu’un instrument programmé sera toujours inférieur à un instrument interprété. Il peut décrire une théorie musicale peut être plus technique, mais l’art a été vidé de sa substance, car coïncidant alors avec la perfection froide de l’esprit humain. De même, je pense qu’il est malhonnête de tricher en corrigeant sur enregistrement ce qu’on joue par exemple. Il vaut mieux travailler dur jusqu’à avoir une interprétation parfaite (coïncidant avec les marges de perfection fixées par la théorie), car c’est seulement là que l’art sera total. Sinon, on déshumanise la musique, on la rend artificielle et non artistique. Si tout le monde ne le déteste pas (certains même aimant cette perfection absurde), cela se perçoit. Tricher avec l’art est malsain. L’art est exigeant et nécessite de travailler, mais c’est seulement ainsi qu’il est complet, n’en déplaise à l’Homme feignant. Le seul moyen préservant l’âme de l’art d’atteindre une marge de perfection infime est le travail de l’artiste, et non le recours à un artifice technologique.
L’art, et la musique, sont des objets mystiques, qui tirent leur force et leur magie des zones d’imperfections entourant les ponctualités de la théorie. Il faut conserver et préserver ces marges d’erreur imperceptibles dues aux lois de l’interprétation, afin de préserver l’âme de l’art et de la musique. C’est un combat idéologique que je mène, et que je mènerais toujours. Il en va de la préservation de ma raison de vivre : la musique.

Si ce texte est aussi engagé, c'est parce qu'il est issu d'un débat avec certains de mes compagnons de route. A ce jour, aucun argument n'a réussi à me faire changer d'avis, car aucun n'atteint le niveau philosophique que je décris ici. Les opinions que j'exprime ici reposent sur des années de réflexions, et sont issues d'une conceptualisation du monde personnelle et justifiée par des introspections poussées. Pour moi, il s'agit de la vérité, ce qui est d'autant plus renforcé par le fait que cette conception de la musique se base entre autres sur des concepts mathématiques profonds que j'ai étudié à un niveau universitaire. 

Qu'en pensez-vous ?